Shadows [ Terminée - En correction]

9.

Samuel tient Aria entre ses bras, et la peau de la jeune fille est glacée.
Il s'assoit par terre, et l'odeur de sang le prend à la gorge. Il se rend compte rapidement que l'entaille qu'elle s'est faite à la main traverse sa paume et est assez profonde. Peut-être trop.

La tâche rouge sombre qui s'étale sur le sol à l'endroit où elle a fait son rituel ne trompe pas.

Alban arrive à ce moment-là et referme la blessure sans rien dire, alors que Samuel tient fermement la rousse contre lui.

-Qu'est-ce qui lui arrive ? demande Sadia avec une inquiétude mal contenue.
-Je ne sais pas, murmure Samuel d'une voix blanche. Elle a juste dit " Ce n'est pas " et elle s'est écroulée. Elle a peut-être perdu trop de sang.
-Calme-toi, lâche Alban avec sang-froid alors qu'il touche le front puis les joues de la jeune fille, avant de prendre son pouls. Elle est dans un état de sommeil. On ne connaît pas la teneur de son pouvoir, mais étant donné
l'énergie que ça lui demande et la fatigue qu'elle a dû accumuler depuis deux jours, je pense que c'est normal.

Samuel ne se sent pas rassuré pour autant, à observer le visage de la jolie rousse, qui a perdu toutes ses couleurs et la fait ressemblé à une poupée de cire, mais il décide de prendre sur lui.

Sadia lui tend une couverture dans laquelle il s'enveloppe en même temps qu'il couvre Aria. Il pourrait parfaitement s'en passer pour dormir, mais il ressent le besoin de rester près de la jeune fille.

Sadia s'installe un peu plus loin avec Alban, et s'allonge pour regarder le ciel, les mains croisées derrière la tête.
Elle pourrait se reposer, mais la lueur inquiète qui brille dans les yeux du fils d'Apollon l'en empêche, et elle se redresse.

-Alban, murmure-t-elle. Qu'est-ce qu'il y a ?
-Je m'inquiète pour Aria, et pour Sam. Il s'est attaché trop rapidement à elle, chuchote-t-il.
Le regard de la fille d'Arès dérive vers le blond, qui couve Aria du regard. Il la tient délicatement contre lui sous la couverture.

Il y a quelque chose entre eux dont ni l'un ni l'autre n'ont pris conscience.
-Tu t'y connais si bien en ce qu'il s'agit d'amour pour affirmer catégoriquement qu'il s'est attaché trop vite ?
La fille d'Arès ne peut s'empêcher d'être sarcastique, bien qu'elle n'en soit pas moins sérieuse.
Alban soupire, amusé malgré tout, même si la discussion lui semble un brin surréaliste.
Sadia n'a pas vraiment l'habitude de parler de ce genre de choses.
-Tu marques un point, lâche-t-il à voix basse.
Ce qui a pour effet de tirer un sourire à Sadia, qui se rallonge, et il se décide à faire de même.

Samuel n'a, quant à lui, prêté aucune attention à la discussion de ses amis.
Tenant toujours Aria contre lui, il se penche avec précaution pour récupérer son sac à dos.
Il y récupère un mouchoir et une bouteille d'eau, et en humidifiant le premier, il nettoie le sang séché qui a coulé sur la main de la rousse, et une partie de son avant-bras.

Ce contact le trouble, autant que le fait qu'elle ne se réveille pas.
Les gestes de l'adolescent restent doux et prudents, et il essaie de ne pas s'attarder sur les cicatrices qui couvrent l'épiderme d'Aria, bien que ça le révolte et le désole à la fois.