Shadows [ Terminée - En correction]

0.2

Aria marche, concentrée.
Elle espère qu'elle ne s'est pas trompée, que l'emplacement entouré sur la carte qu'elle serre entre ses mains est bien celui de la Colonie des Sang-Mêlés. District de New York, dans une vallée en bord de mer.
Malgré les doutes qui subsistent, la jeune fille a le sentiment de ne plus être loin de son but.

Les arbres qui défilent, à première vue tous identiques, ne perturbent pas son avancée. Aria fait confiance aux informations recueillies depuis sa dernière conversation avec son père, et à son intuition.

La jeune fille passe une main dans ses cheveux roux sombres. Elle n'a jamais eu l'impression de ressembler à Hadès, qui lui a plusieurs fois dit qu'elle était le portrait craché de sa mère. Elle le regrette un peu. Elle aurait préféré être à l'image de l'homme qui s'est occupé d'elle que cette femme qui n'a pas eu d'autre choix que de l'abandonner. Sa mère n'en est pas responsable, certes. Mais c'est Aria qui en a subi les conséquences. Elle aurait voulu regarder son reflet et y trouver les traits de quelqu'un qu'elle peut aimer.

Surtout que l'apparence humaine qu'Hadès prend à chacune de leurs rencontres n'est pas vraiment ce à quoi il ressemble en tant que dieu. Elle ne sait d'ailleurs pas à quoi il ressemble vraiment. Si c'était le cas, elle se consumerait aussitôt.

Aria chasse les pensées qui la parasite, reportant son attention sur ce qui se passe autour d'elle.
La jeune fille se déplace dans un silence parfait, alors qu'elle se trouve en pleine forêt, et que les plantes prêtes à bruisser à son passage ou les branches prêtes à craquer sous ses pas sont légion. Elle a appris à être la plus discrète possible. C'est indispensable pour survivre.

Brusquement, Aria s'arrête, et un sourire fatigué s'épanouit sur son visage quand elle relève la tête. Elle regarde l'arche qui se tient face à elle. Écrit en grec dessus, et qu'elle comprend parfaitement :

" Colonie des Sang-Mêlés "

-Je l'ai fait, papa.
Aria s'est exprimé dans un murmure. Avec le sentiment, que, comme toujours, son père l'a entendue, même s'il ne peut pas lui répondre.

La jeune fille range le plan dans son sac à dos, qu'elle repasse sur ses épaules.
Sa main glisse une nouvelle fois dans ses cheveux, puis elle triture quelques secondes la bague offerte quelques jours plus tôt par son père.

Elle inspire profondément, puis franchit le portail.
Il ne se passe rien de particulier. L'adolescente regarde autour d'elle, et ses yeux se posent sur un magnifique arbre.

Elle s'approche doucement, et effleure l'écorce avec délicatesse.
Puis son regard dérive sur les racines, et elle cesse de bouger quelques secondes, stupéfaite.