Shadows [ Terminée - En correction]

11.

A l'aube, les jeunes bougent. Ils se sont réveillés plusieurs fois dans la nuit, alertés par des bruits suspects.

Malgré les hésitations d'Aria, elle a passé une partie de la nuit près des autres. Quand Sadia, puis Alban ont monté la garde, la rousse était blottie contre Samuel. Elle s'en est rendue compte quand la fille d'Arès est venue la réveiller, et après une heure à veiller, elle est allée se rendormir à quelques mètres des autres, après avoir réveillé Sam à son tour. Elle a dormi par phases, comme les autres, mais sans faire de cauchemars.

Après s'être déplacés en ville avec prudence, ils trouvent un petit café ouvert vers sept heures, et ils y restent longtemps à discuter en buvant des boissons chaudes.

Lorsque l'horaire d'ouverture de la bibliothèque approche, ils quittent les lieux, pour retrouver la compagnie silencieuse des livres.

Alors que les autres se sont installés à une table avec plusieurs ouvrages sur l'histoire des conflits en Grèce, Aria se ballade encore près des rayons qui concernent les livres documentaires.

Ses doigts en parcourent les dos délicatement. Elle ne sait pas vraiment ce qu'elle cherche.
Un nom qui l'inspirerait, peut-être.

La prophétie lui a dit d'écouter tous les esprits, ce qui signifie sans doute autant ceux des vivants que des morts, pour réussir, mais la jeune fille conserve la sensation que les mots ont été fait pour elle, et donc qu'elle doit pouvoir les déchiffrer.

Mais les titres des livres qui défilent sous ses yeux ne correspondent à rien dans son esprit.

Les mystères de Rhodes.

Athènes, la cité de la sagesse.

Le sanctuaire de Delphes.

Les enfants de Sparte.

Aria se fige, et tire le livre.
Sur la couverture, le dessin d'un bouclier circulaire au centre duquel se trouve le lambda de Lacédemone, l'autre nom de la cité spartiate.

Elle retourne voir les autres d'un pas rapide, pose le livre devant eux, et chuchote :
-Je crois qu'il faut qu'on aille au défilé des Thermopyles.
-Quoi ? lâchent en même temps Sam et Alban, surpris.

Mais Sadia comprend. Comme fille d'Arès, les histoires de beaucoup de grands conflits lui sont familières, même si elle s'en rappelle rarement.
-C'est possible, murmure-t-elle en hochant la tête en guise d'appréciation.
Devant le regard perdu des garçons, elle lève les yeux au ciel et soupire, avant d'expliquer :
-Les Thermopyles. Trois cents guerriers spartiates ont combattu contre toute une armée perse. Ils tenaient bon, grâce à la géographie du terrain, mais ils ont été trahi par un des leurs, et finalement vaincu par les Perses.
Les garçons ne semblent toujours pas comprendre, ce qui a le don d'exaspérer la métisse.
-Leonidas ? Sérieux, les gars, on a eu le droit à un cours de quatre heures par Chiron il y a deux ans !