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Aria émerge des ombres dans un silence total

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Aria émerge des ombres dans un silence total. Elle est déjà loin de la Colonie. La nuit est tombée, et elle se glisse entre les arbres de la forêt où elle a choisie de s'arrêter pour reprendre des forces.

Elle reste aux aguets, mais les bois sont tranquilles. Pas de monstres pour le moment. Son départ rapide de la Colonie devrait lui laisser un peu de répit.

L'adolescente s'installe près d'un ruisseau, profitant des racines épaisses d'un chêne très ancien pour dissimuler ses affaires, avant de s'asseoir pour grignoter. Se déplacer par les ombres, sur une distance assez longue, draine toujours son énergie.

Elle n'a plus suivi cette routine depuis quelques semaines, mais cela reste si familier, si automatique, qu'elle pourrait presque avoir rêvé ce passage à la Colonie. La rousse pourrait oublier cette Quête stupide, cette Prophétie pas encore complète et la déchirure du départ. Elle ne l'énonce qu'à peine en pensée, mais elle commençait à se sentir chez elle, entourée par Sadia, Alban, et surtout Samuel. Plus qu'elle ne l'a jamais été.

Mais le bonheur n'aurait été qu'éphémère. Perséphone s'est correctement assurée après sa naissance de la manière la plus efficace de pourrir sa vie.

La jeune fille soupire. Elle range la pomme qu'elle vient d'entamer dans son sac à dos, l'estomac finalement trop noué pour avaler quoi que ce soit.
Elle a laissé un mot entre les racines de l'arbre-Thalia, mais elle a aussi laissé une lettre pour Samuel seul dans son bungalow. Elle ne sait pas si elle a bien fait, mais cela lui occupera suffisamment l'esprit, avec un peu de chance, pour qu'il ne s'occupe pas de la chercher.

Elle lui explique avec simplicité que Thalia est toujours vivante. Son âme est bloquée dans l'arbre, mais ne se trouve donc pas encore au royaume des morts.
Il existe peut-être un moyen de la ramener. Elle espère qu'elle n'en a pas trop fait. Mais il aurait été difficile pour elle de partir sans le confier au principal concerné.

La rousse ferme les yeux et finit par s'allonger, calée entre les racines. La position n'est pas des plus confortables, mais elle lui évitera un sommeil trop profond. Ainsi, Aria sait qu'elle pourra réagir si des monstres tentent de l'attaquer.

Même si son esprit papillonne d'un sujet à l'autre, elle finit par trouver le sommeil.

-Aria.
Quand elle rouvre les yeux, le visage de son père est penché au-dessus d'elle. Un mélange d'inquiétude et de reproche est peint sur ses traits.
La rouquine se remet sur ses pieds d'un bond, manquant de trébucher dans les racines, et plante son regard dans celui du dieu des Enfers.

De la tension émane de lui, et elle attend donc qu'il s'exprime, en croisant les bras sur sa poitrine :
-Pourquoi est-ce que tu es partie de la Colonie ? Tu étais en sécurité là-bas !
L'adolescente est incapable de se mettre en colère. Elle aurait plutôt envie de pleurer, mais tout reste coincé dans sa gorge. Le détachement avec lequel elle s'exprime ensuite lui ferait presque peur :
-Je ne voulais pas leur infliger la dernière partie de la prophétie. Je sens qu'elle va se produire bientôt. Et je ne veux pas subir une fois de plus un abandon avant ça.
-Avant quoi ? Avant la mort ? C'est ce que tu penses mais que tu n'oses pas dire ? Je suis la Mort, Aria !
Entendre son père hausser la voix ne la surprend pas. Mais savoir que c'est sa manière de témoigner à quel point il s'en fait pour elle l'ébranle.
-Et tu ne peux pas l'empêcher ! En perdant mon avenir, qu'est-ce que tu penses que ça veut dire, par Hercule ? s'enflamme-t-elle à son tour.
-La Pythie reste toujours obscure dans ses prophéties, il peut très bien s'agir d'une métaphore !

Shadows [ Terminée - En correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant