« L'habit ne fait pas le moine. » –
Proverbe français○∆○
Après de très nombreuses tentatives infructueuses de renter dans le bâtiment de Julie, je trouve enfin le moyen par une brèche dans le système de sécurité magique. Mieux vaut tard que jamais... Ça doit bien faire une semaine que je tente depuis que j'ai découvert ce sceau magique. J'ai au moins une sérieuse idée de qui est ce fameux intrus et fouteur de trouble dans la vie de l'humaine. Après je n'ai eu que ça à faire. J'ai aussi dû penser aux préparatifs de l'enterrement, mon aide auprès de sa mère et le moment en lui-même... Autant dire que ma tête n'était pas vraiment tournée vers les défunts qui devaient se bousculer aux portes de l'Autre Monde. Mais bon ! Pour en revenir à l'entité, n'étant pas une mauvaise langue je vais attendre d'en avoir la confirmation totale avant soit : de l'applaudir ou le réduire en descente de lit pour me faire subir toutes ces remarques et cette ambiance misérable. Lentement, mon essence se met à parcourir les pièces puis les chambres avant de finalement se faire stopper dans sa course par un autre dispositif. La seule chose différente ici c'est qui est plus puissant, présent pour me retirer tout pouvoir d'action –ce qui est mal pensé– et surtout je ressens très vite la marque de fabrique. Mon regard se tourne vers une porte fermée et sans permission, je la traverse et tombe sur une chambre plongée dans le noir à l'exception peut-être d'un écran d'ordinateur illuminant un visage. Ce qui attire encore plus mon attention se trouve juste à côté, debout, le dos adossé au bureau et les pieds croisés. J'étais loin de me douter en réalité que je tomberais sur lui. Il faut dire que c'est rare ce genre de tête à tête. Mais bon, je ne peux pas nier l'évidence. La seule chose qui diffère de la dernière fois c'est ça corpulence. Moins impressionnante que la dernière fois il garde au moins sa marque de fabrique au-dessus de sa tête.
― Je me suis toujours demandée, c'était pour signifier ton appartenance à la famille des dindons de la farce tes cornes ?
Il ne fait rien que me fixer d'après sa posture : droit comme un pieu de pal et tout aussi pointu par son regard de braises. Je peux le sentir sur moi. Par contre, je ne savais pas qu'il pouvait s'habiller comme la mode italienne avec la veste de costume bien droite. Les trois boutons sur cette dernière et surtout le col entaillé bien comme il faut pour mettre une magnifique cravate couleur pourpre. Quant à son ensemble complet disons qu'il tire vers un bleu marine si foncé qu'on penserait voir du noir. Enfin ! Je ne suis pas venue pour parler de mode mais pour comprendre. Les mains dans les poches de son pantalon sur-mesure, je remarque un mouchoir blanc sortir de la poche sur sa poitrine. Plus cliché tu meurs au niveau de l'homme d'affaire bien sous tous rapport. Un genre de Grey en plus charismatique et puissant. La seule chose que je n'arrive pas à voir pour le moment s'est sa tête. Cachée dans le méandre de l'obscurité en retrait de l'ordinateur je reste immobile le temps qu'il se découvre totalement de moi. Autant dire que ça prend du temps. Je le vois remettre sa chemise sous sa veste, ajuster son col où je peux voir une chevalière à l'annulaire gauche comme pour signifier un quelconque lien avec quelqu'un. Au bout d'au moins cinq minutes, il avance enfin dans la lueur de l'écran et cette fois, je peux pleinement voir son sourire de dandy de bas quartier avec sa coupe mohawk et ses cornes. Je fais semblant de rire ou je me contente de laisser planer un silence long et gênant ?
Après une brève hésitation je prends la décision d'abandonner ma figure de Faucheuse d'âmes pour prendre la forme humaine d'une de mes nombreuses représentations féminines : Héla. Il veut se croire humain autant le laisser espérer et se mettre à l'aise par la même occasion. Du coup, c'est presque normalement je laisse ma forme cadavérique de côté pour revêtir l'aspect d'une jeune femme brune au visage à moitié vivant pendant que l'autre est plongé sous l'obscurité de ma capuche. Mais maintenant, je peux pleinement sourire face à la situation ce qui ne me gêne absolument pas. Le pire ? Je ne peux pas m'empêcher de lui lancer une pique.
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La Mort t'embrasse. [Pause]
ParanormalMon passé me suit. Mon présent se vit. Mon futur est compromis. Je ne suis pas ce qu'on pense ni même ce qu'on lit. L'âge n'a pas de limite tout comme la vie. Sans doute que vous allez douter de mes propos mais sachez une chose : "n'est vrai que...