Hey la compagnie ! ♪
Avant de vous laisser lire la suite, je tiens à vous dire que ce chapitre est particulier dans l'emploi des pronoms. En effet, vous verrez beaucoup de répétition. Mais elles sont choisies.
Si ça vous tente même, vous pouvez essayer de trouver les trois stades de changement qui montre bien une évolution du personnage cité (et sa propre vision de lui-même sur ce qui lui arrive.)
Bonne lecture !
-------------------------------------------------------------------------------Tempus nominen manet
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Hans Reitter von Hesse est son nom de naissance. Il est né un jour d'hiver en février. La date est une chose que même les mémoires ont oubliée au fil du temps. Par contre celle de sa mort il s'en rappelle très bien : 9 octobre 1777 dans les environs de Saratoga, il allait avoir vingt-cinq ans. C'était un mercenaire allemand travaillant avec le Royaume de Grande-Bretagne lors de la guerre d'indépendance. Quelque chose de normal en soi, être le sujet d'un landgraviat, une principauté de Hesse de l'Empire germanique, faisait de n'importe quel homme de la chair à canon. Il était clair que les liens avec la couronne britannique étaient posés depuis longtemps. Déjà parce qu'entre monarchies ont s'entraidés mais aussi parce que George III était un descendant de la maison Hanovre... Leur recrutement était donc inévitable. Il était donc sous les ordres directs de leur général de l'époque en tant que cavalier. Sa première année en Amérique avait été dure mais il avait survécu jusque-là. Un exploit en soi quand on savait pertinemment qu'ils étaient toujours là pour la moindre bataille. Cet homme était du genre à prier quotidiennement pour son âme et celle de ses compagnons. Cependant, si l'avait su sa propre fin... Se serait-il abstenu de partir de sa bonne Allemagne que tout le monde connait maintenant ? Qui sait ! Mais rien ne l'avait prédestiné à sa fin et encore moins à la suite. La raison de la première est toujours floue pour lui-même. L'idée de se faire violence pour y repenser est aussi une mauvaise idée. Hans ne se souvient que d'un bruit sourd, de la terre qui vole, de son cheval qui hennis avant de se cabrer et finalement, des hurlements de soldats tout autour. Tout est passé si vite qu'il n'a même pas eu le temps de souffrir. Du moins, c'est ce qu'il a pensé sur le coup.
Sa seule surprise fut le jour de son réveil. Il faisait froid. Mais pas le même qu'il avait pu connaître avant. Pas celui des nuits froides chez lui dans sa campagne ou encore de celles près du feu de camp avec ses autres frères d'armes. Non, ce froid était différent. Plus glaçant. C'était quelque chose qui lui prenait les os directement. Comme des morsures infimes et perpétuelles montant et descendant sa colonne vertébral et ses membres. Une douleur qui piquaient ses muscles mais qui n'avait rien de comparable. Pourtant, soulagé d'être encore en vie, le jeune homme avait tenté de soupirer de soulagement face à son état mais rien n'avait pu sortir de sa bouche. Sur le coup, son attention ne s'était même pas porter sur cette absence de son. Il avait juste pensé que le choc de son état l'avait coupé de tout.
Finalement, il s'était levé difficilement. La douleur dans ses membres devait le faire grimacer mais rien de plus ne le traversa à ce moment-là. Non sans y penser légèrement, il avait titubé en reprenant sa hache à terre et réajuster sa ceinture suivit de son mousquet. En se redressant complètement, c'est là qu'il fut frappé par le silence du champ de bataille. C'est à ce même instant qu'il avait jeté un regard à terre pour tomber sur son bel étalon blanc moucheté de terre et de sang séché. Ses yeux étaient... Ouverts et la tête à moitié arraché par un éclat de boulet de canon. Comment Hans le savait ? Il suffisait de voir les plaies et la douleur dans son expression pour savoir que tout fut effrayant et agonisant pour lui. Il a alors baissé les yeux sur lui. Son magnifique uniforme bleu était méconnaissable, tâché de vermeille, de marron et déchiré çà et là. Pourtant Hans n'avait mal nulle part. Pourtant, au fond de lui, il ne se sentait pas entier. Comme si quelque chose lui manquait. Il avait encore voulu grimacer mais encore une fois, l'opération échoua le laissant plutôt spectateur face à ce désastre qu'était la guerre et les morts à ses pieds. Sur le moment, il ne savait pas comment il avait pu faire pour approcher de l'Hubson juste en contrebas du champ de bataille. Mais il se rappelait très bien de s'être baissé pour voir son reflet.
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La Mort t'embrasse. [Pause]
ParanormalMon passé me suit. Mon présent se vit. Mon futur est compromis. Je ne suis pas ce qu'on pense ni même ce qu'on lit. L'âge n'a pas de limite tout comme la vie. Sans doute que vous allez douter de mes propos mais sachez une chose : "n'est vrai que...