« C'est de la confiance que naît la trahison. » -
Proverbe arabe○∆○
Tout ce qu'il avait toujours voulu depuis sa mort n'était qu'un peu d'attention. Un simple regard amical sur son être. Une reconnaissance et un sourire. Mais il ne récolta d'un profond vide dans son être. Un froid sans nom lui comprimant la poitrine comme un étau. La lame venait de le traverser dans une simplicité déconcertante. L'être entier prit dans un effroi se crispa dans la seconde avant qu'il ne porte une main à l'endroit touché. J'ai été témoin de son sursaut et de la forme instable devant lui, flottante comme une fumée et pourtant tout aussi palpable que moi. À sa seule différence qu'elle était emmaillotée comme un bébé dans un amas de tulles noirâtres et luisantes. Le voile sur sa tête flottait au grès d'un vent inexistant. Toute la lame était visible dans ce corps si frêle, puis elle tourne de gauche à adroite dans une dextérité bien connu des épéistes. Laissant la victime émettre un gargouillis lugubre.
Un mortel se serrait, à ce moment-là, attendu à voir du sang jaillir de la plaie. Un fantôme de saigne pas. Un fantôme s'efface.
Laissant à sa victime le choix de la fixer d'un regard d'effroi. Sa main agrippe alors le voile devant lui avant qu'un coup sec ne le fasse tomber en arrière. L'arme retombe le long du corps de l'agresseur, d'un gris immaculé comme si elle n'avait pas été l'instrument de son maître. Cependant, les plaintes à ses pieds sont bien la preuve d'un acte impardonnable. La Chose reste imperturbable. Lentement, elle se penche sur sa cible et laisse son arme tomber au sol. Effrayée sa victime tente de se dégager mais le poids qui tombe sur son bas ventre l'empêche de bouger. Des mains alors informes sortent des plis et agrippent sans mal chaque bord de la blessure. D'un coup réfléchit et inhumain la blessure se fait plus étirer, laissant les hurlements de Charlie remplir l'environnement. Finalement, sans la moindre difficulté l'agresseur se met à serrer le pommeau de son épée à ses côtés. Rien ne laisse présager de la suite, comme si tout n'était que hasard. Mais la vie est un dé truqué. La route que les êtres suivent est déjà tracée. Pourquoi est-ce que là je ne perçois qu'un vide ? Tout ce dont je suis témoin n'a pas de sens.
D'un coup rapide et calculé la lame se plante de nouveau dans la plaie béante et remonte dans le corps de sa cible pour ressortir par la tête. Par cette simple action, l'être immatériel qu'était Charlie se met à disparaître comme s'il n'avait jamais vraiment existé. Ce qui est faux après tout, je me souviens de lui. Je me souviendrai toujours de lui ! Une brume se dissipe laissant les derniers fragments de son esprit se faire dissiper. La seconde qui suit et il ne reste alors que moi et l'entité inconnue qui vient de redresser sa tête. Je sens au plus profond de mon être qu'elle me regarde. Son arme est toujours sortie et malgré le fait que je ne puisse pas voir son visage, je sais qu'elle me veut du mal. Toute chose assez intelligente ou même assez futée serait qu'une créature armée, étrange et qui vient tout juste d'assassiner devant ses yeux n'est pas le genre de personne qu'on veut enlacer ou même avec qui prendre un verre.
Constatant son emprise sur moi, la forme émet un léger mouvement en avant. Quelque chose d'imperceptible et pourtant, je sais très bien ce qu'elle compte me faire. La peur ne fait pas partie de mon vocabulaire. Je laisse ça aux êtres primitifs comme les humains. Je ne ressens rien et pourtant, lorsque tout bascule je me surprends à baisser la tête, protégeant de mes bras ma forme cadavérique. Le bras armé au dessus de sa tête et...
Il aurait dû y avoir un bruit lugubre. Une sensation de froid entre mes côtes ou fendre mon crâne comme un couteau sur un melon mais rien. Rien à part une profonde chaleur qui soufflait contre les os de ma main et de mon radius. Une douce sensation d'un feu accueillant. Lorsque j'ai pris mon courage à deux mains pour regarder devant moi, je n'ai pas caché l'indifférence qui me traversait. Je ne ressens rien après tout...
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La Mort t'embrasse. [Pause]
ParanormalMon passé me suit. Mon présent se vit. Mon futur est compromis. Je ne suis pas ce qu'on pense ni même ce qu'on lit. L'âge n'a pas de limite tout comme la vie. Sans doute que vous allez douter de mes propos mais sachez une chose : "n'est vrai que...