Only You

chapitre 1

Un jour tu tombes sur elle, sur lui. Cette personne si exceptionnelle sans qui la vie ne vaut la peine d'être vécue. Avant de la rencontrer, j'avais l'impression d'être épanoui, d'être complet, de savoir ce que le mot bonheur signifiait. Et puis j'ai croisé son regard, je me suis frotté à son caractère de merde, j'ai effleuré sa peau et finalement tout a changé dans mon univers.

Je ne pensais jamais rencontrer ce qu'on appelle le grand amour, pour moi c'était un truc de gonzesse inventé par une féministe qui souhaitait faire croire à toutes ces petites copines que le prince charmant existait.

Je ne pensais jamais avoir un coup de foudre, et pourtant, la première fois que je l'ai vu, j'ai su que tout serait différent. Bien entendu au début, j'étais persuadé que cette chieuse allait m'en faire baver, que nous allions passer nos journées à se chamailler. Et c'est ce qu'il s'est passé. Au début. On s'est détesté, on s'est amusé pour finalement s'aimer. Elle ne ressemblait en rien au genre de fille qui m'attirait. Et pourtant, au fil des jours ce n'était plus de l'attirance, c'était carrément devenu une obsession. Posséder cette fille, obtenir son cœur, était un challenge beaucoup plus important que de me faire embaucher sur le poste de responsable. Au final j'ai eu le poste, mais j'ai perdu la fille.

Je ne pensais pas que dans ma triste vie, moi qui n'avais jamais reçu d'amour, qui n'avais jamais entendu les mots « je t'aime » de la bouche de quelqu'un qui les pensait vraiment allait un jour tomber amoureux. Et pourtant, il a fallu d'une journée au travail à rire, d'une soirée à s'embrasser, d'un accident pour tout s'avouer. Mais mon père avait raison, je ne suis qu'un bon à rien, et j'ai réussi à briser la seule chose qui avait vraiment un sens dans ma vie.

Déjà un mois qu'elle est partie, quatre semaines que je reste enfermé dans mon appartement à ruminer, trente jours à boire, sept-cent vingt heures à penser à elle, quarante-trois mille deux cent minutes à l'imaginer près de moi et tout autant de secondes. Elle est partie, elle n'est plus là et je ne sais pas où elle se trouve.

J'en ai marre, je n'ai aucun moyen de la joindre. J'ai tenté son numéro bien évidemment, mais j'ai uniquement le droit à sa messagerie. Elle a dû me bloquer. Mais je ne me lasse pas de l'appeler et d'entendre le son de sa voix. Elle est si douce, si jolie, si seulement je pouvais lui répondre.

« Bonjour vous êtes bien sur le répondeur de Liz mais je ne suis pas joignable pour le moment, n'hésitez pas à me laisser un message après le signal sonore je vous rappellerais dès que possible »

Malheureusement pour moi, elle ne me rappelle pas. J'ai toujours dans l'espoir qu'un jour elle enlève mon numéro de la liste noire et qu'elle décroche à l'un de mes appels. J'ai tout essayé, le ton autoritaire « Liz, rappel-moi tout de suite ! ». Ensuite, j'ai tenté le ton désespéré « Liz, je t'en supplie ». J'ai essayé la menace « Si tu ne me rappel pas, je débarque chez toi », bien évidemment mes menaces ne servent à rien sachant que j'ai aucune idée d'où elle se trouve. Du coup, je ne fais que de m'apitoyer sur mon sort chaque jour.

Je passe mes journées à ruminer, à repenser aux merveilleux moments passés à ses côtés. Chaque dimanche, je me remémore le prix d'Amérique, l'excitation dans son regard, l'adréaline qui coulait dans nos veines, le bonheur sur son visage.

A chaque avion qui passe devant ma fenêtre, je me souviens des mots que j'ai enfin réussi à prononcer. Du « je t'aime » qui me brûlait les lèvres. De cette sensation de liberté quand les mots sont enfin sortis. J'avais eu tellement peur, tellement peur de la perdre, tellement peur qu'il ne soit trop tard.

Et le pire reste la musique, pourquoi a-t-il fallu que Louane soit élue chanteuse francophone de l'année. Avec sa musique « on était beau », je revois ma belle blonde se déhancher et m'ouvrir son cœur sur la scène de Marseille. Si seulement j'avais été moins con, si seulement je ne lui avais pas menti, je suis sûr qu'elle aurait réussi à me pardonner.