Chapitre 8

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Je souffle, puis me retourne pour éviter son regard qui me fait flancher. Il a l'air déterminé, mais il ne faut surtout pas que je tombe dans le panneau. Des belles paroles, j'en ai entendu, des actes beaucoup moins. Et même si sa présence ici me prouve qu'il regrette ses mensonges et qu'il a la ferme intention de se faire pardonner et de me récupérer, je suis encore trop fragile.

Alors que je regarde par la vitre en tentant de faire abstraction de sa présence, je sens son corps chaud se fondre contre moi dans mon dos. Ses bras, passent autour de moi, m'enlace. Je me raidis, et malgré la délicieuse sensation qui s'insinue dans mon être, j'essaye de ne pas me laisser aller au bien-être que je ressens à présent. Ses mains se referment sur mes bras, me rapprochant encore plus de lui. Je sens sa respiration haletante contre ma nuque, j'arrive aussi à percevoir les tambourinements de son cœur qui se font rapides.

S'en est trop pour moi. Tout ce flot de sensation m'agite, me perturbe. Je me sens bien et je me déteste d'éprouver de telles sensations après tout ce que nous avons pu traverser, tous ses mensonges qu'il a pu me dire sans aucune honte.

Il me retourne brusquement. Mes lèvres attirées par les siennes ne sont plus qu'à quelques millimètres. J'aimerais tellement les goûter encore une fois, une petite dernière fois, juste pour me rappeler de son goût, de leur douceur

Et comme captivé irrémédiablement l'une vers l'autre, au moment où j'ai l'impression qu'il est sur le point de franchir cette barrière invisible qui nous sépare, je sens ma gorge se comprimée, mon ventre se tordre de douleur, l'intégralité de mon petit déjeuner sort de ma bouche pour atterrir sur sa chemise. Oh mon dieu. La main devant la bouche, j'hésite entre vomir de nouveau et rire.

- Oh putain ! Jameth, je suis désolée !

Il me regarde, alterne ses yeux entre le contenu de mon déjeuner et moi. Et soudain je me rappel. Ce premier soir où j'ai vu une autre facette de lui. Où pour la première fois, il ne s'était pas comporté comme un gros connard. Ce fameux soir où je lui avais vomi dessus comme en ce moment-même. Je ne peux réprimer le fou rire qui me gagne. Je n'arrive pas à m'empêcher de rigoler, tellement fort que j'en ai mal au ventre. Mon bébé m'a protégé de cette tentation trop envoûtante.

- Liz tu m'en dois une !

Je le regarde septique, pas vraiment sûr de là où il veut en venir, alors qu'il est sur le point de quitter mon bureau.

- Une quoi ? reprené-je.

Il se retourne, son sourire de sale gosse sur le visage. Ce même rictus qui m'a toujours fait fondre dès le premier jour.

- En vrai, t'as toujours les idées aussi mal placée Berthet ! Je parlais d'une chemise ! En attendant je passe te prendre à 17 heures pour boire un coup !

- Tu rêves ! Je t'ai déjà dit que c'était fini entre nous, et pas sûr que mon nouveau mec apprécie, me dis-je en pointant du doigt la porte derrière lui.

- Ton lilliputien, j'en fais mon affaire. A ce soir Liz !

A peine a-t-il quitté mon bureau que je pars dans un fou rire incontrôlable. Bordel, je lui ai vomi dessus. Encore ! Vive les nausées du premier trimestre. Heureusement, ce reflux m'aura permis de l'éloigner de moi. Mon entêtement est tangible, et j'en suis sûre ! La probabilité que je fonde entre ses bras est maximale. Près de lui, contre lui, je fonds comme neige au soleil, et cela même si mon degré d'énervement est à son paroxysme. Face à lui, je suis hypnotisée, comme si j'oubliais tout ce qui a pu se passer auparavant. Et pourtant, il ne faut pas que je flanche, et même si ma rancœur s'estompe, je ne dois pas lui pardonner aussi facilement.  

Comment vais-je réussir à me sortir de ce bourbier. Je suis vraiment mal barré. Je me lève et me dirige vers mon assistant.

- Will, tu peux venir une minute ?

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