chapitre 3

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Comme un gosse le soir du réveillon de Noël, je trépigne d'impatience sur le siège du vol A-532 en direction de Marseille. Je suis stressé. Apeuré de monter dans cet avion, la dernière fois j'ai bien failli y laisser ma vie, mais aussi complètement dérouté de me retrouver enfin face à elle. A force de persuasion, j'ai enfin réussi à dégoter l'adresse où se trouve ma belle blonde. Je regarde à travers le hublot et fixe l'horizon, je me perds dans mes pensées et repense à ce fameux soir où ma vie a pris un nouveau tournant.

Une semaine plus tôt :

-Jamie, bouge-toi ! Arrête de broyer du noir, hurle Maëva en tirant sur mon bras avec la ferme intention de me faire lever le cul du canapé.

Depuis sa dernière visite, elle n'a pas changé d'avis, et elle est bien décidée à me faire sortir de chez moi. Malheureusement pour elle, moi non plus je n'ai pas modifié mon point de vue, et compte bien continuer dans ma déprime, seul dans le noir. Et ce, jusqu'à temps qu'elle cède et qu'elle me file enfin l'adresse de Liz.

Poings serrés contre les hanches, elle tape du pied pour se faire entendre. Dommage, je m'en contre fou et reste absorbé par les Anges de la téléréalité. Je sais un navet, mais bon faut bien regarder des choses à la hauteur de mon moral, c'est-à-dire nul. Elle a beau déblatérer une tonne d'arguments, je ne les écoute pas, je ne saisis que des bribes, et même quand j'entends d'une certaine Claire, mon cerveau ne réagit pas. Ouais il n'y a rien de claire dans toute cette histoire. Tout ce que je veux moi, c'est ma blonde, et tant qu'elle décidera de me tenir tête et de garder son foutu secret pour elle, je bouderais comme un gosse. Du coup la balle est dans son camp, elle pourrait me ramener une horde de gonzesse à poil que je n'en aurais rien à battre.

Alors que je pense qu'elle va enfin me foutre la paix en quittant mon appartement, à défaut de me donner ce que je désire. Je me retrouve plongé dans le noir, uniquement éclairé par le soleil qui perce à travers mes volets. Merde, une coupure d'électricité, vraiment ? Je réagis à peine, la flemme qui ne me lâche pas depuis plusieurs semaines prenant le dessus. Quand je vois la tornade rouge débarquée de nouveau, ouvrir en grand les volets pour me sortir de mon mutisme, je me rebiffe enfin. Elle commence vraiment à me faire chier celle-là, pas étonnant que ce soit la meilleure amie de celle qui obsède mes pensées.

- Bon Jamie, maintenant ce commence à bien faire ! fulmine-t-elle.

Et voilà, c'est reparti, prêt pour un second round je ne me laisse pas démunir et je compte bien lui faire comprendre clairement le fond de ma pensée. J'en ai plus que marre qu'elle vienne me rabâcher sans arrêt la même rengaine, moi aussi je suis têtu et je pense qu'elle ne sait pas à quel point je peux l'être.

- Ecoute, si tu veux que je me bouge, il n'y a qu'un seul moyen. Tu me files son adresse et c'est tout, point. Sinon tu peux toujours courir.

- Ok, tu as gagné, lâche-t-elle en signe de reddition.

L'espace de quelques secondes, j'ai l'impression de n'avoir pas compris, je la regarde, comme s'il s'agissait de la neuvième merveille du monde. Bah oui, ma blonde c'est déjà la huitième. J'ai gagné ? Comment ça j'ai gagné ? Elle compte réellement me dire où elle se trouve ? Elle va vraiment abandonner ? Ça me paraît presque trop beau. Ou peut-être qu'elle me dit que j'ai gagné car elle compte enfin me foutre la paix. Bordel, ça s'embrouille dans ma tête, j'ai besoin de savoir.

- T'es sérieuse ? Tu vas vraiment me dire où elle se trouve ? lui demandé-je sceptique, un sourcil arqué et un regain d'espoir qui me gagne la poitrine.

Il ne faut pas que je lui laisse une porte ouverte et la possibilité de se défiler. Hors de questions.

- Oui, je vais te le dire. Tu me fatigues avec ton air de chien battu, capitule-t-elle en venant prendre place à mes côtés dans le canapé.

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