chapitre 6

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J'entre dans la pièce après avoir passé un savon à Maëva au téléphone. Heureusement qu'elle se trouve à des centaines de kilomètres sinon elle aurait passé un sale quart d'heure, déjà au téléphone j'ai hurlé alors si je l'avais eu face à moi. La rouquine a le culot de me dire qu'elle a fait ça pour mon bien. Mon bien ? Non mais je rêve ! Si elle souhaitait réellement mon bien, qu'elle m'envoie un masseur particulier, qui puisse modeler mes pieds gonflés. Mais non, elle n'a rien trouvé de mieux que de m'envoyer mon ex qui soit dit en passant et encore plus sexy qu'auparavant, et qui a décidé de jouer avec mes nerfs. Le con s'est permis de me serrer la main en se présentant ? Non vraiment je crois que je suis en plein cauchemar, ce n'est pas possible il faut que je me réveiller.

- Se battre ! Il faut se battre, je suis prêt à me battre ! s'exclame-t-il.

Pour accompagner ses paroles, il s'est levé sans me lâcher du regard et se permet de taper du poing sur la table pour appuyer son discours. Ce mec est complètement barré, c'est son premier jour et voilà qu'il recommence à faire son intéressant et à se montrer, bordel je ne suis pas rendu s'il s'amuse à me faire le même cirque que dans notre ancienne boîte. Mes nerfs ne vont pas tenir, ça c'est certain. En plus, j'ai l'impression que ces propos ont un double sens, je ne sais pas pour quelles raisons il compte se battre mais si c'est pour nous, c'est peine perdue. Même si j'ai toujours énormément de sentiments pour lui, même si je sais au fond de moi que je l'aime toujours, ce n'est pas en me forçant la main qu'il réussira à me récupérer. Et certainement pas en jouant les fanfarons en réunion et en proclamant je ne sais quel appel à la lutte que je rendrais les armes. La fille naïve et faible est restée à Paris, et celle qui se trouve face à lui a d'autres soucis en tête que cette amourette qui appartient au passé. Pas si passé que ça si tu prends en compte ce qu'il se trouve sous ton nombril.

Je m'installe et la réunion suit son cour.

- Et bien Monsieur Tessier, vos propositions étaient très intéressantes. Bon si vous le voulez bien nous allons continuer, nous prie le Directeur Général.

Et voilà qu'il s'est en plus mis le DG dans la poche. Bordel, je suis vraiment dans la merde jusqu'au cou ! Et en plus, il va travailler sous ma direction. Franchement, si c'est une blague, elle n'est vraiment pas drôle.

Nous abordons différents sujets, tel que la vacance des logements qui doit se faire moins longues. Nous devons absolument réduire les délais entre l'état des lieux sortants de l'ancien locataire et l'attribution du logement aux nouveaux. Jameth ne me lâche pas du regard, et je me sens rougir involontairement. Foutu hormones de merde, foutu désir incontrôlé pour lui, foutu mec si sexy face à moi ! Mais arrête de me regarder bordel !

Je le sens, il joue avec mes nerfs, et à chaque fois que je pose les yeux sur lui, il continu de me fixer me déstabilisant complètement. Quand vient mon tour de parler pour répondre aux questions des divers participants sous ma Direction, je me sens défaillir et je perds mes moyens. Me sentir épiée de la sorte m'oppresse, et j'ai du mal à trouver mes mots, allant jusqu'à bégayer quand on me pose une question. Et le pire dans tout ça ? C'est qu'il se marre. Ce con rigole en voyant à quel point il m'ébranle. Va falloir vite que je mette les choses aux claires avant que cette histoire ne me dépasse une fois de plus. J'ai déjà subi une fois, hors de question que je réitère l'expérience. On apprend de ses erreurs, et là pour le coup je l'ai bien bouffé la leçon !

Alors que le Directeur clôture la réunion après un tour de table et que chacun est affairé à ranger ses dossiers dans leur porte-document, je me lève précipitamment sans demander mon reste. Will arrive à ma suite et m'intercepte dans le couloir.

- Mais Liz, qu'est-ce qu'il se passe ? Je ne t'ai jamais vu aussi tendu qu'aujourd'hui, me dit-il en m'attrapant par le bras.

Au même moment, Jameth sort, seul. Les autres sont sûrement en train de faire traîner la réunion pour éviter de retourner bosser tout de suite. Sans même réfléchir à mes gestes, je pose mes dossiers sur une imprimante qui est près de moi, j'attrape Will et l'embrasse à pleine bouche. Prenant son visage entre mes mains pour éviter qu'il essaye de se détourner sans lâcher Jameth des yeux, cet acte de vengeance pur et dur n'a qu'un seul but, lui faire comprendre qu'il n'est pas le bienvenu. Son regard se fait tout d'un coup beaucoup plus froid, plus distant, effectuant même un pas en arrière comme si je l'avais blessé en plein cœur. Et ouais mec, ça fait mal hein ?!

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