Only You

chapitre 10

16H50, je range mes affaires et pars reconquérir ma belle blonde. Je ne crois à aucun de ses mensonges, je suis certains que cette histoire avec son assistant n'est qu'un traquenard à la con et qu'elle ne cherche qu'à m'évincer.

Debout face à la porte de son bureau, je m'apprête à frapper et laisse mon geste en suspens quand elle s'ouvre par elle-même. Liz accrochée au bras du blondinet me regarde fébrile. J'avise aussitôt la main de son assistant qui se referme sur celle de ma chieuse. Déçu, je suis animé par une vive colère qui se mêle à de la jalousie. Mes poings se contractent et je n'ai qu'une envie, le cogner.

Retire vite fait tes pattes de ma copine, pensé-je intérieurement.

Alors qu'elle fait abstraction de ma présence et me contourne pour passer, je l'interpelle

-Liz tu me dois un verre, m'adressé-je à elle comme si le blondinet n'était pas là.

Elle se tend, mais se reprend immédiatement tentant de ne rien laisser paraître. Le blondinet me dévisage méchamment sans rien dire, et j'en ai strictement rien à battre, s'il veut me cogner qu'il y aille ça me défoulera. J'ai l'impression qu'on est à un vulgaire combat de coq, les deux chevaliers brandissant leurs épées, prêt à s'embrocher pour se taper la princesse. Tu parles! Tout ce que je veux c'est récupérer ma chiante de service, mais s'il faut que je lui passe sur le corps je le ferais et sans hésiter. Mais alors que je la vois hésiter, et tourmenté, elle se ressaisit et me cloue le bec.

- Comme je te l'ai dit, je suis prise. A demain Jameth.

Je me retourne, prêt à rattraper ma chieuse, je n'en ai certainement pas fini avec elle! Alors que j'arrive au niveau des ascenseurs, les portes sont sur le point de se refermer quand mon regard capte le sien. Ses yeux bleus hypnotiques, s'ancrent immédiatement aux miens. J'ai l'impression de revivre la même scène qu'un mois auparavant, et malgré mon envi de la rejoindre, mes jambes n'en font qu'à leur tête et n'effectuent pas le moindre geste. Cet instant, je l'ai vécu et revécu durant mes longues nuits seuls à me réveiller paniquer, revivant inlassablement l'un des instants les plus douloureux de ma vie. Son départ, sa perte, la dernière fois que j'avais pu croiser son regard. La vérité à cette histoire, c'est que pour la première fois de ma vie j'étais tomber amoureux. Pour une fois une fille me tenait tête, pour une fois elle ne tombait pas comme une mouche dans ces filets, et encore une fois elle me prouve que je vais devoir me battre pour obtenir mon pardon.

Je n'ai pas d'autres solutions que de regagner mon appartement. J'ai louer un petit deux pièces dans le quartier du panier. C'est pas très loin de la société et on reste proche du vieux port. C'est idéal! J'ouvre le frigo qui est très vide, du moins, pas de nourriture digne de ce nom. Des bières, un bouteille d'eau, un restant de sandwich entamé. Génial! Je n'ai plus qu'à aller faire les courses!

Alors que j'entre dans le petit casino du coin de la rue, mon téléphone sonne. Maëva, panier à la main je décroche.

- Oui?

Qu'est-ce qu'elle me veut bon sang? Elle m'a fait promettre de ne pas faire de mal à sa copine, et pour le moment, c'est elle qui m'en fait donc si elle doit faire la morale à quelqu'un c'est à Liz et certainement pas à moi.

- C'est moi, me dit-elle.

- Non sans blague? Qu'est-ce que tu me veux?

- Ca t'écorcherait la bouche d'être aimable? T'étais beaucoup plus cool quand tu voulais des infos.

- Ouais enfin, t'aurais déjà pu commencer par me dire qu'elle avait un mec!

- Un mec?

Bingo! J'en étais sûre! Et voilà que sa meilleure amie balance une nouvelle fois sa copine, c'est à se tordre de rire.