chapitre 11

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Après avoir coupé mes tomates, épluché un concombre et égoutté mon maïs, je m'installe sur mon canapé prêt à dévorer mon plat de crudité. Je saisis la télécommande et allume la télévision pour combler le silence pesant qui règne dans la pièce. Mais alors que je désirais un peu d'animation, mon téléphone vibre de nouveau. Drew...

- Allô !

- Tu m'expliques ? s'enquiert-il.

- J'ai eu Maëva au téléphone tout à l'heure, elle s'inquiète que tu la trompes !

- Ah... dit-il las.

Merde, se pourrait-il qu'elle ait raison ? Non, je n'y crois pas, mon pote ne pourrait pas me dire la veille encore à quel point il est chanceux d'être tombé sur une perle pareille pour qu'au final il saute sa collègue au bureau. Hum hum... ça me rappelle une vague histoire étrangement.

- Alors raconte ! C'est quoi cette histoire.

- Je bosse avec Margaux...

- Ah... dis-je à mon tour.

En réalité, il s'agit de son ex, et je sais que c'est suite à leur séparation qu'il a commencé à coucher à droite et à gauche, enchaînant les conquêtes et changeant de femmes à chaque soirée.

Avant ça, c'était plutôt tout l'inverse de moi, du genre amoureux transit, à écrire des lettres d'amour et à s'éprendre d'une seule et unique femme. Mais quand il s'est fait jeter comme une merde par sa petite amie qui selon elle n'avait pas assez profité avant, il a complètement vrillé.

Au début, son côté volage, sans prise de tête n'était pas pour me déplaire, après tout je partageais le même état d'esprit, et le peu de fois où je rentrais sur paris et que nous faisions la fête on s'éclatait plutôt pas mal. Et pourtant, quand je l'ai vu enfin sourire de nouveau, un réel sourire qui lui montait jusqu'aux oreilles, et ce, en présence de ma collègue j'ai su. Il comblait ses nuits et changeait à chaque lendemain pour ne pas s'attacher, pour ne pas souffrir de nouveau, jusqu'à elle.

- Mais du coup, t'as remis ça avec Margaux ? le questionné-je curieux.

- Ça ne va pas la tête ! Jamais de la vie, c'est du passé ! s'emporte-t-il.

- Bah alors pourquoi Maëva me dit que tu rentres tard et que tu es distant...

- Ecoute vieux, tu sais aussi bien que moi à quel point ça peut être compliqué de bosser avec une personne qu'on aime ou qu'on a aimée... C'est sûre, elle ne me laisse pas indifférent, et je me pose pas mal de questions, mais j'aime vraiment Maëva, et je ne compte pas la quitter de sitôt, ni même la tromper, me dit-il d'une voix qui respire la sincérité.

- Et elle te fait du rentre dedans ?

- Bah c'est bien ça le problème, tous les prétextes sont bons pour que je finisse plus tard, une réunion décalée, une visite de chantier qui dure plus longtemps que prévue, une vraie plaie cette nana.

- Ouais je vois... fais gaffe mon pote, on connaît tous les deux ta furie de nana !

- Tu l'as dit ! Je te tiens au jus de toute manière, et merci.

- A ton service !

Je raccroche, heureux d'avoir pu parler un peu avec mon meilleur ami, mais alors que je suis sur le point de reposer mon téléphone, je vois la petite enveloppe en icône, et me rappelle que j'ai toujours un message à lire. Je déverrouille de nouveau mon écran et je bloque un instant.

Liz...

Merde alors, elle m'a enfin répondu. J'hésite quelques secondes à ouvrir son message, à le lire. Je reste comme un con, le téléphone en main, les yeux rivés sur son prénom affiché. J'ai peur, horriblement peur qu'elle me rejette de nouveau et qu'elle me demande de lui foutre la paix définitivement. Et pourtant, elle a enfin fait un pas vers moi, elle m'a enfin envoyé un message, tout n'est peut-être pas perdu, tout dépendra de son contenu.

Only YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant