Chapitre 15

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J'arrive au bureau avec une patate d'enfer. Suite au baiser échangé avec Liz, j'ai l'impression d'avoir des ressors sous mes semelles. Un thé à la main que j'ai dégoté dans un truc bio qui fait apparemment les meilleures infusions du monde, si on en croit la vieille dame qui se trouvait devant moi à la caisse, je déambule dans le couloir à la recherche de ma blonde préférée. Une fois devant son bureau, je la trouve en pleine conversation avec l'homme qui est censé être son petit ami. Tu parles ! Vu la distance à laquelle ils se trouvent l'un de l'autre, et le niveau de complicité qui a l'air d'exister entre eux. Ils sont autant en couple que moi je peux être fidèle... Bon d'accord, mauvais sujet de plaisanterie, ou peut-être juste encore trop tôt. Mais tout de même !

- Bonjour Liz, et bonjour.... Excusez-moi, j'ai oublié votre prénom.

- William, se tourne le blondinet en me tendant une main vers moi que j'accepte aussitôt.

Quitte à travailler ensemble, autant rester courtois et aimable, et ce, même s'il se fait passer pour le mec qui saute ma nana. Enfin nana, pour le moment, elle est uniquement la femme que je tente de récupérer après l'avoir trompé. Mais j'ai bien l'intention à ce que ça change, et vite.

Ma poigne se fait ferme, je tente de lui montrer clairement qui est le patron. Lequel des deux aura la fille. Puéril ? Oui, un petit peu, mais je m'en moque.

- Je t'ai ramené du thé, vu qu'apparemment tu ne prends plus de café.

Je lui tends le gobelet en carton qu'elle accepte volontiers. De la fumée s'extrait de l'ouverture, et l'odeur de l'infusion se repend dans la pièce. Quand elle le porte à ses lèvres, je rêve d'être ce putain de gobelet en carton. De pouvoir les toucher de nouveau, de les goûter, de savourer leur texture. Mais nous ne sommes pas seuls. A l'instant où l'autre se tire, je lui saute dessus, j'en ai rien à faire ;

- Je vais vous laisser, déserte l'anglophone.

A la bonheur, il a compris qu'il était de trop. Finalement, il n'est pas aussi niais qu'il en a l'air.

- Fais donc ça, t'as raison, l'encourage-je en me poussant pour le laisser passer.

- Jameth ! me gronde Liz.

- Quoi ? feins-je de ne pas comprendre.

- Ne te comporte pas comme le gros connard que tu es, s'il te plaît.

- Comment vas-tu ? Mieux j'espère ? lui dis-je tout en m'approchant d'elle.

Mais à mesure que mes pas tentent de réduire la distance qu'il y a entre nous, elle fait des pas dans le sens inverse des miens pour s'en éloigner. Aussi, plus je me rapproche et plus elle recule.

- Tu ne vas pas pouvoir me fuir bien longtemps, tu en as conscience ?

- On est au boulot Jameth ! Arrête tes conneries !

- Et alors ? Ça ne te posait pas de gros problèmes avant.

- Comme tu le soulignes si bien, c'était avant.

- Allez Liz, juste un petit bisou, tends-je les bras vers elle avec la bouche en cul de poule.

- Jameth, j'ai dit non ! dit-elle en riant.

- Allez !!!

- Non ....

Elle continue de reculer mais malheureusement pour elle, elle se retrouve coincée contre le mur. Je vois avec son air enjoué que malgré ses protestations, elle n'est pas convaincue elle-même des mots qui sortent de sa bouche, et que son non vaut plutôt un oui.

Aussi, quand je m'approche d'elle et que je viens l'enlacer entre mes bras elle ne me repousse pas, me sourit, me regarde dans les yeux, déviant son visage vers le miens.

Je la contemple quelques instants, savourant le plaisir de l'avoir là tout contre moi. D'être si proche que j'arrive à humer son parfum, me rappeler les fragrances particulières de son odeur bien à elle.

Sa bouche s'approche de la mienne et mes lèvres viennent délicatement se poser sur les siennes. Ses mains viennent encadrer mon visage, caressent ma barbe naissante que je n'ai pas pris le soin de raser, mais que j'entretiens tout de même.

Quand je l'approche de moi, de mon corps, que j'approfondi mon baiser en me débattant avec ses lèvres, pour venir taquiner sa langue avec ferveur, ses mains s'insinue dans mes cheveux, les malmènes, tire dessus à m'en faire presque mal. C'est osé, presque indécent, et j'en ai rien à foutre. Ça fait tellement de bien. Je la sens se tendre contre moi, gémir contre ma bouche, et mes mains baladeuses descendent jusque ses fesses pour la presser contre moi. Elle m'excite comme un fou, et les semaines loin d'elle se ressentent.

C'est si bon, tellement agréable de la retrouver. De sentir son corps contre le mien, sa bouche près de la mienne. Son goût exquis qui auparavant avait toujours un petit goût de caféine est remplacé désormais par le goût mentholé du thé.  Elle qui carburait à la caféine, que ce soit coca, ou expresso, l'a complètement banni de son alimentation et s'est mise carrément aux plantes et aux infusions. Ça ne lui ressemble pas, mais ça doit peut-être venir de sa nouvelle vie, en espérant que d'autres choses en elle n'ont pas changés.

Nous nous détachons l'un de l'autre à l'instant-même où le bruit d'un claquement contre la porte se fait entendre.

- Une minute s'il vous plaît, dit-elle haletante.

Ses deux mains contre mon torse me repoussent, et quand je regarde dans quel état d'excitation nous nous trouvons l'un l'autre, il y a très peu de doute sur ce que nous faisions. Aussi, nous nous éloignons, je prends place sur l'un des fauteuils qui fait face à son bureau et essaye de reprendre mon souffle. Elle en fait de même tente de paraître sereine. Pourtant, les traces de son rouge à lèvres qui a légèrement bavé, son souffle irrégulier la trahi. J'ai envie de rire face à son air légèrement paniqué mais elle me surprend en inspirant et en expirant un bon coup, croise les mains sur le bureau, et adopte une attitude professionnelle.

- Entrez, ordonne-t-elle sèchement.

Je me retourne à l'instant où la porte s'ouvre sur une jolie femme, brune, jambe interminable, taille fine, le package complet qui me faisait vibrer avant, et que je ne prends même pas la peine de regarder aujourd'hui et reporte vite mon attention sur ma chieuse blonde qui est assise face à moi.

- Madame Berthet, je peux vous voir à propos du dossier  Jean Jaurès ?

- On en a terminé Monsieur Tessier ? s'adresse-t-elle à moi.

- Non, mais on peut très bien reprendre plus tard, lui dis-je avec un clin d'œil.

Geste qui ne peut être vu par la brune dans mon dos, mais qui suffit à empourpre les joues de ma belle blonde. Je me lève, invite la fille à prendre ma place d'un signe de main et une fois installée je m'amuse dans son dos à mimer et articuler sans un mot. Toi et moi, ce soir !

D'un signe de tête elle accepte, les joues en feu et reporte son attention sur la collègue qui commence à ouvrir son dossier sur le bureau de Liz.


Je suis consciente, le chapitre est court et était longuement attendu. J'essaye tout juste de me remettre dessus. J'ai du mal, j'ai l'impression que c'est redondant. Je recherche un nouvel essor pour relancer ce roman. Mais comment?

Sachez en tout cas que je ne vous oublies pas ! :)

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