On le sait, zapper le démaquillage relève du suicide cutané. Mais, utilisé à mauvaise escient, même le meilleur produit peut se révéler funeste à la longue. Pour viser juste, suivez notre enquête sur les nouveaux démaquillants.
En matière de démaquillage, il y a les abstinentes – « 30 % des femmes que je reçois vont se coucher sans se démaquiller », constate Joëlle Ciocco, épidermiologiste des stars. Et puis il y a les occasionnelles, qui ont tendance à bâcler, les assidues, conscientes que le salut de leur peau passe par un nettoyage en règle, et les hygiénistes pures et dures, qui se décapent frénétiquement l'épiderme. Leur point commun ? Qu'elles pèchent par excès de zèle ou par négligence, plus de la moitié d'entre elles se trompent de geste ou de produit. Trop décapant, vite fait, mal fait : même combat. Ces choix malheureux malmènent l'épiderme qui ne tarde pas à nous le faire savoir. Inflammation, rougeurs, acné... La facialiste est formelle : « Un démaquillage inadapté délabre l'équilibre de la peau et accélère le vieillissement. Et là, même la plus sophistiquée des crèmes anti-âge restera inefficace. » C.Q.F.D.
LA POUDRE NETTOYANTE : UN NOUVEAU GESTE DEUX-EN-UN
Warning. La petite dernière du marché n'est ni plus ni moins qu'une mousse nettoyante dotée d'une galénique plus ludique. À même formule, mêmes effets : elle sensibilise les peaux délicates et ne dissout pas le maquillage. Reste un autre frein de taille. Cette poudre est en général enrichie de microbilles gommantes, donc potentiellement irritantes.
On dit oui. Si elle est formulée à partir d'exfoliants enzymatiques doux (qui ne grignotent que les cellules mortes), elle boostera l'éclat des peaux normales qui pourront l'utiliser au quotidien.
L'HUILE DÉMAQUILLANTE : JUSTE UNE ILLUSION ?
Warning. Sa réputation de perfection l'a précédée. Version idyllique, l'huile aurait tout bon pour capturer et dissoudre pigments, sébum et intrus en tout genre sans agresser. Le souci : la présence d'huiles minérales dans la formule, qui ont le défaut d'être occlusives et promptes à aggraver l'acné ou la peau encrassée des fumeuses (on les repère sur les étiquettes par les termes « mineral oil », « petrolatum » ou « parafinum liquidum »). « On emprisonne dans les pores la saleté qu'on souhaitait retirer, décrit Lionel Laffon, vice-président Lierac. Et si ce film gras devient un super bouclier censé assister les peaux sèches pour renforcer leur fonction barrière, il fait aussi barrière à la pénétration des actifs soins. » What else ? Cette impression de nutrition n'est qu'une illusion, car ce gras minéral inerte n'est pas assimilé par la peau.
On dit oui. C'est le produit de prédilection de celles qui se tartinent de fond de teint et autres fards longue tenue, à condition de le faire suivre d'un nettoyage à l'eau. Mais si la formule choisie ne renferme que des huiles végétales, ce soin devient un vrai bonus nutrition et non pas un leurre.
LA MOUSSE NETTOYANTE AVIS DE SÉCHERESSE
Warning. Ne vous fiez pas à son apparence de douceur, c'est le produit le plus délipidant. En cause, des tensioactifs en pagaille. Un vrai piège pour la peau grasse, elle se croit nette, mais l'effet rebond la guette : elle va juste sécréter encore plus de sébum. « Les peaux sèches ou sensibles seraient bien inspirées de s'en méfier si elles ne veulent pas aggraver leur cas et devenir perméables. De plus, la mousse s'agrège au calcaire de l'eau pour former des dépôts irritants », détaille Nathalie Broussard, directrice de la communication scientifique Shiseido. Le signal qu'elle n'est pas pour vous ? Quand la peau tiraille après son utilisation.
On dit oui. C'est la complice des peaux normales, équilibrées et adeptes du no make-up. Dénuée de corps gras, la mousse peine à dissoudre le make-up, c'est plus un nettoyant qu'un démaquillant.