J'errai dans les rues sans destination possible, mon regard passait sur les visages des gens sans pour autant les regarder, ma tête était là pourtant absente, mes oreilles écoutaient sans pour autant capter, je voyais sans pour autant comprendre. Je vivais sans pour autant exister. La bouteille à la main, la musique à fond aux oreilles, je rêvais encore de ce roi en verre, éclatant dans toute sa puissance, je l'observais de loin, sa tête toujours haute et fier, il ne se courbe pour personne, j'observais cet espèce rare, je le regardais qui passait, qui marchait, qui parlait, qui commandait, qui manipulait et qui répugnait les autres.
Ils n'aimaient pas sa différence, elle était incompréhensible et impropre, trop floue et complexe pour les simples d'esprits dirait – on ! J'observais ce roi, toujours aussi droit, rien ne le marquait malgré les commentaires et les évènements. Je n'arrivais pas à comprendre, je n'arrivais pas à saisir, je voulais l'étudier de plus près, le voir. Je courais vers lui en me sentant flotter, les doigts tendus vers sa silhouette, je courais sans pour autant le faire, tout s'arrêtait un moment quand ses yeux s'orientèrent vers moi, je voyais la profondeur de son âme, noir comme les ténèbres, noir comme un soir dans un cimetière. Je m'arrêtais et je pleurais, je voyais des fissures, des craquements sur son corps, des ''imperfections'', j'essayais de les atteindre, je voulais les guérir, les panser, je fus projetée dans un coin de la pièce, je tombais au sol. J'y restais un moment, paralysé essayant de comprendre ce qui m'arrivais, je me relevais et essayais encore, je fus projetée deux fois plus fort. Je refusais d'abandonner, je continuais, continuais ! Foutre de merde je persistais ! Je fus arrêtée la dernière fois par un loup blanc, je tombais face à lui la tête baissée et recouverte de sang. Je nageais dans une mare rouge et gluante. Je regardais encore le roi, une ombre tournoyait autours de lui, frappant tous ceux qui voulaient s'approcher, je respirai mal je regardais cette forme étrange une dernière fois, il avait disparu ainsi que le loup.
Je me retrouvais blessé, ma tête tournoyait. Je voyais les gens, le regard posé sur moi comme un animal de foire, de la pitié, la peur, du plaisir et du dégout se lisaient sur leur visage, mes paumes étaient recouvertes de coupures, je me levais et m'enfuyais, au loin, sans destination, des voix remplissaient ma tête, des mains s'emparaient de mon être. Je me débâtais, elles me serraient, me craquaient chaque os, atteignant mon paroxysme, je ne ressentais plus la douleur, je me sentais flotter, puis brusquement je tombais au sol. Je me levais et marchais, de l'eau me coulaient des yeux sans pour autant atterrir sur mes joues. Une lueur blanche transperçait mon âme, je me retrouvais coucher sur un sable fin, doré et doux. Je me trouvais près d'une mer, calme, silencieuse pas le moindre vent, un silence de mort régnait, je trainais sur le sable, j'essayais de me lever sans pour autant y arriver, un cri déchirant le silence sortait du plus profond de mes entrailles, des larmes de sang sortait dans mes yeux, mon corps craquait sous l'effort surhumain que je faisais, le ciel était dérangé par ce vacarme harmonieux et troublant. Je pleurais pour ceux qui n'y arrivais pas, pour ceux qui souhaiteraient le faire mais ne peuvent pas, mes blessures me vidaient de toutes formes d'énergies possibles, je baissais la tête un moment et respirais. On entendait ma douleur, je m'allongeais sur le sable sans pour autant bouger. J'écoutais le bruit des vagues au loin, je fermais les yeux et regardais mon parcourt dans une dimension inexistante. Je vis dans un monde à l'envers, pendant que je ris, l'autre pleure, des pleurs que je n'ai jamais eu le courage d'effacer avec mes mots et ma force, cela me marquera toute ma vie, une larme s'échappait de mes yeux, j'ai merdé partout tout le long de ma vie, je regardais les images en boucles, je n'arrivais plus à bouger, je voyais une poupée en cire, un torrent sortait de ces yeux, nos regards se croisèrent, un faible sourire marquait ses lèvres, elle me disait d'être plus indulgente avec moi-même, j'ai fait du bien tout le long de ma vie, je pouvais être blessante je le sais, peut-être parce que je me protégeais moi-même et ceux qui comptais pour moi, est-ce si dur à comprendre ? on m'a traité de folle toute ma vie, d'insociable, de sauvage, de monstre, parce que je donnais pas accès a peu de bonheur qui me restais a chérir dans ce monde, pardonnez-moi mais la nature humaine est trop cruelle et instable pour que je vous laisse tous entrer, mais je prends quand même les coups, j'ai en tête des gens qui me supportent et qui sont là pour moi, je regardais encore la petite poupée, elle me disait merci du bout des lèvres, un arome de bonheur m'envahit, je souris car j'ai compris que j'ai toujours des gens dont j'ai aidé et procurer du bonheur et du réconfort.
Un rire s'échappait de ma bouche, je m'accroupissais sur le sable, et regardais cette étendu d'eau devant moi. Je me levais et me dirigeais vers elle, je trébuchais mais je voulais y arriver. Mes pieds caressaient la douce chevelure bleue de la mer, je marchais sur elle sans pour autant m'effondrer, je continuais d'avancer et j'entendais des bruits, des cris, des soupirs, je traversais une mer d'amertume. Je riais en sentant toutes cette douleur me traverser, je me sentais forte pour tout supporter, une douce mélodie remplissait l'air autours de moi, je dansais une danse folle tout en riant, je vivais, je respirai. Je m'arrêtais au beau milieu, et regardais le soleil qui brillait, je regardais l'horizon, un inconnu fin et magnifique, je m'asseyais sur les vagues pour le contempler, sa beauté était vibrante, cette lueur qui caressait ma peau, un sourire rassuré passait sur mon visage, je descendais doucement sur les vagues et me dirigeais vers lui, les voix continuaient à parler mais je ne les écoutais plus, je voulais voyager, partir, me fondre vers un monde irréel. Je m'envolais dans le ciel avec des ailes aussi bleues que les fonds des océans, je poussais un cri de victoire poussant les dieux de l'Olympe à veiller sur mon âme. Je brulais de l'intérieure, j'avais hâte de m'en aller, je fonçais sans pour autant regarder en arrière, je fonçais sans pour autant donner un but à ce voyage et a ce rêve si pur et si grand.
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À l'ombre d'une Pergola Tome 2
Short StoryÀ l'ombre d'une Pergola! Et nous voila tous réunis encore une fois en ce début d'année pour se conter de nouvelles histoires. Des histoires dont les mots dansent avec grâce et en symbiose autour des sujets délicats qui font parti de notre vie quotid...