À chaque jour suffit sa peine. En tout cas c'est ce que moi j'ai entendu depuis ma naissance jusqu'à aujourd'hui. À chacun sa façon de surmonter les obstacles. À chacun sa manière de remercier Dieu pour la vie qu'il daigne encore lui accorder aussi pourrie soit-elle.
Ce sable chaud sous mes pieds.
Ce soleil brûlant qui transperce mes pores. Ce ciel bleu qui ne me dit rien du tout. Ces écumes des vagues qui attirent mon regard. Elles ressemblent tellement à ma vie. Ce petit endroit paisible quelque part sur la Côte des Arcadins, où je me suis réfugié, c'est vraiment le paradis sur terre. L'endroit parfait pour me reposer et faire le bilan de l'année 2017 puisque nous sommes déjà le vingt-cinq du mois aujourd'hui. Une joie contagieuse émane des gens d'ici mais je suis vacciné contre la joie. Ce n'est pas que je me la joue dépressif mais il faut regarder la réalité en face et être joyeux n'a jamais été mon cas. Je ne sais pas pourquoi mais on dirait que je suis un gate sa vue ma vie.
Ma naissance
C'est censé être un jour formidable où une mère voit son merveilleux enfant naître. Mais le jour de ma naissance voilà ce qui s'est passé :
-Vous n'êtes pas en état d'accoucher par voie naturelle Mme Lerebours, la césarienne est la meilleure solution.
-Je veux mon bébé en bonne forme c'est tout. Fai... Faites tout ce... ce... qui est en votre pouvoir crie-t-elle départagée entre deux intervalles de douleurs.
Et je suis venu au monde. Vingt centimètres, 1.5 kilos, teint noir, j'avoue que j'étais toujours aussi mignon. Mais bon ça ne compte pas, mon père un connard de la bourgeoisie, il l'avait mis en cloque, mais s'est dégonflé et n'a pas voulu apporter son aide donc elle se débrouillait comme elle pouvait sans assistance aucune. J'ai foutu en l'air sa vie et malgré tout elle me vouait un amour incommensurable.
À l'école j'excellais, toujours le premier. J'étais le chef de file, toujours des idées, toujours la tête pleine de projets. A la fin de mes études, j'ai eu droit à une bourse ce qui a facilité la tâche à ma mère. Et lorsque je ne travaillais pas, mon passe-temps favori c'est de jouer au Basketball.
J'ai tenu ainsi jusqu'à la fin de mes études classiques et grâce à mon potentiel j'ai été admis à l'IHECE.
Les flirts ne manquaient pas.
Mais j'avais un but à atteindre.
Mais à ma dernière année.
Ma vie changea du tout au tout quand je la rencontrai.
J'obtins un poste à la BRH.
Elle est toujours là. Ma mère l'adore. Notre relation évolue en toute quiétude. Une belle négresse, simple. Elle m'épate tous les jours. Avec elle ce qui est anormal devient normal.
28 Juillet 2015.
La date retenue pour notre mariage. Ça devrait être un jour formidable, le plus beau jour de la vie d'un couple. Le jour des promesses solennelles parfois non tenues. Le jour où le bonheur est à son comble. Mais...
Nouss-Lie Saint-Val. C'était le nom de ma fiancée.
Nous étions à l'église quand on me fit savoir que ma mère avait eu un grave accident de voiture. Vous n'avez pas besoin d'un dessin pour comprendre que ce jour qui devrait être si joyeux se transforma rapidement en désastre.
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé.
Les hommes ne pleurent pas selon la société. L'interdit. Les tabous. Eh bien moi j'ai pleuré aux obsèques de ma mère. C'était mon sang, ma vie. Peut-être qu'il est plus difficile pour certains d'accepter la mort d'un proche que d'autres même quand six mois après, je ne me suis toujours pas remis de cette perte.
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À l'ombre d'une Pergola Tome 2
Short StoryÀ l'ombre d'une Pergola! Et nous voila tous réunis encore une fois en ce début d'année pour se conter de nouvelles histoires. Des histoires dont les mots dansent avec grâce et en symbiose autour des sujets délicats qui font parti de notre vie quotid...