Pétales de mots, Pétales d'espoir

208 49 22
                                    

Et s'il fallait recommencer aujourd'hui comme tant d'autres jours où nous avons laissé la paresse prendre le dessus, comme tant de fois où au bout du tunnel, le succès nous attendait et qu'on se désespérait à vouloir faire demi-tour ? Et s'il fallait recommencer pour montrer aux haineux qu'on est beaucoup plus déterminé après chaque chute et qu'on en fait une source de motivation ?

Henry Ford l'a bien dit : « l'échec est seulement l'opportunité de recommencer d'une façon plus intelligente. » C'est suivant cette pensée que je décide, à travers ce texte, de vous raconter une histoire vraie, qui m'a laissé une leçon instructive. Ce serait triste de ne pas la partager...

Au concours littéraire lancé par l'APROFH, nous étions deux participants à représenter notre école. Tout allait très bien, et tout aurait dû bien marcher. Chacun de nous, écrivait de son côté, et on discutait de la meilleure façon de traiter ce sujet fictif, ou il était question d'un monde après 25 ans. Vu qu'on était dans la même salle de classe, il nous était devenu beaucoup plus facile de converser. Pas un jour passait sans qu'on en discute. Sans qu'on ne passe nos après-midi à écrire. Ensemble nous visitions le même Haïti dans ses possibles futurs.

Nos histoires prenaient la forme de nos observations, mais se détachaient par la controverse de leurs contenus. Celle de ma camarade était une histoire contributrice, comme tant d'autres, à la vision des jeunes pour le lendemain d'Haïti. Je vous encourage à la lire. Mais...

La mienne était tout ce qu'il y avait de catastrophique. Futuriste certes, mais pour le moins devenue compliquée, ressemblant à un gros chewing-gum malencontreusement taché sur de la laine. J'ai entremêlé mon héros à l'embouteillage moderne décrit. Et moi dans ce bouchon de mots, je n'avançais pas... J'ai arrêté de converser sur mon histoire puisqu'elle était bloquée devant un infranchissable feu rouge. Les jours passaient et m'abandonnant à moi-même, l'inspiration m'avait pratiquement quitté.

J'ai alors laissé tomber mon texte. Décision difficile, mais de contre gré, parce que mon imagination avait décidé ces jours-là de grever, elle était vide d'idées. Et regret j'ai, maintenant, lorsque je réalise que j'ai raté le train qui partait à destination de ce monde d'écrivain qui accueille fièrement mon amie aujourd'hui. Et je ne peux jouir autant qu'elle, des bénéfices qui auraient pu être nôtre.

J'ai sombré de ne plus pouvoir être artiste. Tout allait bien, je me disais, mais ne finissait comme souhaité. Je méprisais mon texte, je le qualifiais de toute sorte de noms. Je commençais à être écœuré de le lire mais je ne m'en débarrassais pas...

Quelques temps plus tard, j'ai relu ce fameux texte que j'avais écrit pour le concours et j'en ai profité pour lire ceux antérieurs. Je me suis donc rendu compte que je ne pouvais tuer ces beautés, fruits de mon imagination. Je ne pouvais brûler ces mots pour une simple opportunité raté. Je ne pouvais me permettre d'abandonner le monde de l'écriture : endroit réconfortant qui m'aidait à guérir de mes blessures. Mais que faire, si je n'arrivais plus à poser deux mots sur un quelconque bout de papier ? Si la noirceur de ma pensée intoxiquait ma carrière d'écrivain ? À force d'y réfléchir et d'auto-évaluer ma potentialité, je me suis dit : « Et s'il fallait que je recommence ? » Car je ne renonçais à combler cet appétit de l'aventure qui se cachait derrière les horizons bleutés de ma destinée. Je refusais de ne saisir une nouvelle chance. Et ce ne sera qu'à de me le demander, si à présent cette question me rend aujourd'hui plus productif...

Parce que maintenant j'ai ma plume en main pour laisser couler comme son encre, l'amertume qui m'a envahi ce temps-là. Je gratte le papier pour exprimer ce que je n'ai pu dire ni fuir, l'écriture devient jour après jour ma passion et le besoin de me sentir lu devient plus forte...

Je rêve de faire carrière dans l'écriture et de conquérir un lectorat international. Après mon échec au concours j'ai pu comprendre que ce n'est pas la réussite qui importe, car ce n'est qu'une délectation de ses efforts. Mais que : « C'est dans l'effort que l'on trouve la satisfaction et non dans la réussite. Un plein effort est une pleine victoire. » (Gandhi). À présent rien ne peut empêcher l'accomplissement de mes rêves. Car si j'échoue, c'est bon signe. J'aurais au moins pu apprendre de mes erreurs

Demain j'écrirai pour taire les cris de mon imaginaire, car écrire une histoire qui n'existe encore, c'est inventer un monde où tout le monde peut y être.



padleyperard

À l'ombre d'une Pergola Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant