Chapitre 41 :

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       À L'HÔPITAL :

Grand-père : - "Est-ce que l'un de vous peut faire sortir Bintou de ma chambre ?

Moustapha : - "Papa, c'est tout de même ta petite-fille elle s'inquiète juste pour ta santé !

Grand-père : - ''Ma tête me fait assez mal comme ça en plus c'est pas grave !

Moustapha : - "Bon... 

Ma mère se retourne lentement vers moi et me demande de cesser mes sanglots, mais je ne peux m'en empêcher ! J'ai eu la frousse de ma vie, aujourd'hui, et pas qu'une fois ! D'abord, ma mère m'annonce que mon grand-père s'est blessé en tombant de la marche d'escalier du Sea Plaza, et qu'il risquait la mort, pour au final je me rendre compte qu'il va mieux que prévu (qu'est-ce qu'il est coriace, tout de même), et ensuite, Penda m'apprends que El Hadj est mort...

Awa : - "Va plutôt tenir compagnie à Penda, elle en a extrêmement besoin...

Bintou : - "Mais maman...

Awa : - "Pas de « Maman »! Tu aurais vécu cela, tu serais en train de t'arracher les cheveux, elle a besoin de toi et ton grand-père il va bien !

Bintou : - "Oui, c'est vrai...j'y vais. 

Je dépose un vif long baiser sur le front de mon grand-père, puis quitte sa chambre délicatement. Je ne suis pas pressée d'aller la voir, et non pas parce que je ne m'inquiète pas pour elle, mais surtout parce que je sais que je ne supporterais pas la nouvelle...

« Où est-ce que tu vas ? »

Mansour m'attend sur un siège, en face de la porte. Je l'ignore sèchement et me rue vers la chambre de Penda, à seulement quelques pas de celle de mon grand-père.

Bintou : - "Toc toc ?

Penda : - "Ah, Bintou. Entre.

Bintou : - "Je ne te dérange pas ?

Penda : - "Non, absolument pas, au contraire. J'avais besoin de parler à quelqu'un...

Bintou : - "Mmmh..

Penda : - "Comment va ton grand-père ?

Bintou : - "Bien. Très bien même. Les médecins sont pourtant assurés qu'il n'en a plus pour très longtemps. Apparemment, il s'est prit un très mauvais coup, et ça risque d'endommager son cerveau...Sauf que pour l'instant, il n'ont pas trouvé de tumeur ou quoi que ce soit qui puisse y ressembler.

Penda : - "Okay...cool...enfin, pas cool ! Ça serait bien qu'il trouve rapidement le problème !

Bintou : - "Haha, oui. Et toi sinon ? Ça va mieux ?

Penda : - "Vite fait. J'ai l'impression de ne plus avoir de bras...

Bintou : - "Ne t'en fais pas, ça ira d'ici quelques jours. Et puis, avec tout ce que je vais dessiner sur ton fabuleux plâtre, tu ne t'en inquiéteras même plus !

Penda : - "Pas de cochonneries, hein !

Bintou : - "Pouahhaha ! Tu sa vu juste !

Penda : - "Ouais... 

Penda a seulement été blessée au bras, mais El Hadj, lui...
Apparemment, une voiture les a heurtés en glissant sur une marche et en perdant le contrôle, un peu comme mon grand-père, sauf que dans son cas, elle allait beaucoup plus vite...
D'après les propos COMPRÉHENSIBLES de Penda, El Hadj l'aurait protégé en voyant le danger venir, et c'est ainsi qu'elle a put s'en sortir. Elle s'en est alors sortit avec un bras cassé et quelques égratignures, mais El Hadj, lui...
D'ailleurs, elle pense être la cause de tout ceci. « Si je n'étais pas aussi pressée à l'idée d'ouvrir ses cadeaux, on ne serait pas resté aussi près de la route, et on serait allé se poser quelque part, sur un banc public de la place de l'indépendance, par exemple, pour profiter de l'occasion et pour apprécier encore plus le moment, durant lequel j'ouvrais la boîte et découvrais le magnifique bracelet qu'il venait de m'offrir dedans... », c'est-ce qu'elle a dit. Toutefois, ce n'est pas de sa faute. La voiture a fini sa route dans la vitrine du magasin après les avoir heurtés...
Une chance pour elle, le bracelet est intacte, puisque son poignet droit se trouvait entre El Hadj et elle, mais par contre, pour El Hadj...

Bintou : - "Du nouveau à pr-

Penda : - "Je ne sais pas. Je ne l'ai pas revu depuis que l'ambulance est arrivé et l'a transporté...

Bintou :  "Je suis sûre qu'il va bien, Penda. C'est El Hadj, tout de même ! Le meilleur joueur de football de ton cœur, et de l'état même ! Il a plus de force que tu ne le crois...

Penda : - "Comment peux-tu en être aussi sûre ? Est-ce que tu étais présente à ses côtés, au moment de l'accident ?! Non. NON ! Tu n'as pas ressentie cette peur de perdre à nouveau un être cher à ton cœur ! Tu n'as pas ressentie cette affreuse douleur à la poitrine, tellement intense que tu as l'impression que l'on t'enfonce un couteau de plus en plus profondément dans le coeur, tout en te pinçant la peau, les veines et les artères ! Tu n'as pas ressentie cette frayeur, au moment-même où tu te rends comptes que tu ne sens plus ton bras, mais qu'à la place, tu saignes de partout ! Et cette frayeur s'agrandit davantage dès que tu t'aperçois que ce sang ne t'appartient pas, mais qu'il provient surtout de la personne à côté, allongée sur le ventre, immobile et complètement inconsciente ! Quoique tu fasses et quoique tu dises, elle ne te répond pas et...elle ne bouge pas...comme...comme... 

Je la serre dans mes bras et me mets à pleurer de plus bel.
Pourquoi est-ce qu'il faut que les plus belles choses qui nous arrivent nous échappent toujours ? Je veux dire, à chaque fois qu'on se croit finalement bien posé et heureux, il faut toujours qu'une foulée de problèmes nous colle au pas et nous suive durant tout le restant de notre vie, parce que, il faut le savoir, un problème ne s'oublie jamais.
Vous croyez qu'un homme qui a des dettes va les oublier après les avoir payées ? Non, au contraire, il va toujours y repenser et se dire à quel point il a souffert pour finalement s'en débarrasser. Et bien, avec tous les autres problèmes, c'est la même chose.

Le Médecin : - "Hum hum.

Penda : - "Ah, bonjour.

Le Médecin : - "Je ne vous dérange pas, j'espère ?

Penda : - "Ah, non, du tout !

Le Médecin : - "Bien. J'aimerais avoir une discussion sérieuse avec vous, Mademoiselle Tall.

Bintou : - "Je vous laisse, alors.

Penda : - "Non, ça ne sera pas nécessaire. J'aimerais que Bintou reste avec moi, s'il vous plaît, Docteur.

Le Médecin : - "Ce n'est pas un problème. 

Le médecin ferme la porte de la chambre et s'approche du lit de Penda, les yeux baissés sur un papier jaune, ce qui ne me rassure pas du tout ! Vous imaginez ce qu'il peut nous annoncer ?!

Le Médecin : - "Je suis ici pour vous parler de votre « ami », et avant tout, je tiens à énormément m'excuser. Nous n'avons rien pu faire pour empêch- 

Avant même que le médecin ne termine sa phrase, Penda se mets à crier et à pleurer de plus en plus fort ! Ses « Nooon !!! » se résonnent extrêmement fort, ce qui m'amène à la prendre dans mes bras et à la serrer encore plus fort contre moi.

Bintou : - "Laisse-le terminer, merde !

Penda : - "Nooon ! Non, non, non ! Je ne veux pas l'entendre !!! Il va encore me dire qu'il est mort, et je ne le supporterais pas, cette fois-ci !!!

Le Médecin : - ''Mort ? Qui est mort ? 

A ce moment-là, je ne sais pas qui est le plus surpris, Penda ou moi ?
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ÉPERDUMENT | Tome 2.☆Terminée☆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant