Je suis arrivée à la prison. J'ai révisé mon texte une bonne centaine de fois. Cameron sait que je suis rentrée au Brésil, enfin tout le monde le sait maintenant, et c'est pour ça que mon téléphone n'arrête pas de sonner. Mais je sais aussi qu'Antonio n'a toujours pas accepté l'arrivé du bébé, de mon bébé. J'espère qu'il ne tardera pas trop, j'aurai besoin de lui dans les prochains jours. Espérons que tout ce passe comme prévue.
- Mademoiselle, il est là.
Un agent m'accompagne jusqu'à la salle où je vais enfin revoir Slone après un long mois sans une seule nouvelle. Je prie pour avoir la force de tout lui dire même si je viens d'oublier mon texte à l'instant alors que je le connaissais par coeur il y a à peine une minute. Foutu stresse !
Plus je me rapproche de cette salle, plus mon coeur accélère et plus je sens tout mon corps se crisper. Je le sens mal. Nous ne nous retrouvons même pas dans la grande salle, l'ordinaire avec tous les prisonniers, Slone est trop dangereux pour être avec les autres, Thomas m'a dis qu'il était tout le temps écarté des autres et avec minimum un agent, qu'en conclusion il n'était jamais seul. Il doit vraiment être important pour qu'on lui porte autant d'attention. Mais bon tant que je le vois. Peu m'importe si il y a des gens ou non autour.
- Voilà, il est derrière cette porte. Vous n'avez que dix minutes.
- Quoi ? Mais c'est trop court !
- Je sais mademoiselle je suis navré mais c'est le maximum que nous pouvons lui accorder avec des visiteurs.
- Très bien.
Je suis assez déçue du temps qu'ils m'ont apprit pour vider mon sac, ça c'était le temps que j'avais prévue pour essayer de retrouver mon discours mais je vois que je vais devoir changer les choses.
- Allez-y.
J'entre dans la pièce sans lever le regard, je le laisse sur mes chaussures. Je m'assoie et leve prudemment les yeux. Mais je n'arrive pas à les rabaisser, mon regard se plonge dans le sien, comme avant. D'un seul coup tous les sentiments que j'ai refoulés à son égard pendant tout ce temps réapparaissent. Et je dois dire que cela fait beaucoup d'un seul coup. Tout mon corps se fige. Je ne pensais pas pouvoir lui pardonner un jour mais il aura fallu d'un regard de sa part pour que j'oubli tout et que je lui pardonne. L'amour rend vraiment aveugle.
- June ! Tu es tellement belle. Je...je...ça fait tellement longtemps que j'attends ta visite. Tu...tu...tu m'as manquée.
Je n'ouvre toujours pas la bouche. Je n'arrive pas à croire ce que je viens d'entendre. Je ne l'ai pas quitté du regard une seule seconde. Tout mon être est amoureux de cet homme. Mais je ne sais comment réagir. Dois-je à nouveau me perdre avec lui ou au contraire rester à ma place et ne plus entendre parler de lui ?
Et puis merde.
Je me lève et m'approche de lui, quand j'arrive à côté de lui il se lève à son tour et pose ses mains menotées de chaque côté de mon visage, il rapproche son visage et s'arrête à un centimètre de ma bouche, il me regarde pour sans doute demander mon autorisation que je lui donne avec un simple sourire. Alors il ne se fait pas prier et il écrase ses lèvres contre les miennes. Ce sentiment m'avait manqué. Son baiser est à la fois doux et sauvage. Il presse encore plus fort ses lèvres pour qu'il soit encore plus intense. Mon coeur fait des bons et mon ventre se tord en deux mais la sensation est exquise, j'en oublierai presque que nous sommes dans une prison...
Quand il s'écarte de moi, il plonge encore son si beau regard et me fait un bisou sur le front, c'est tellement réconfortant et cela me donne un sentiment de sécurité. Mais je me résigne à retourner m'assoir si loin de lui, cette fichue table qui nous sépare me rend encore plus nerveuse. J'aimerai tellement pouvoir le prendre dans mes bras des heures et des heures mais c'est impossible. Je sais qu'il n'y a pas si longtemps je ne voulais même pas entendre son noms, mais comme on dit les choses changent. Et l'amour, le vrai, reprend toujours le dessus.
- Tu ne m'as pas donnée beaucoup de nouvelles, est ce que tout va bien ?
Je lui souris et essaye de ne pas trop bégayer.
- Tout va bien, toutes tes affaires ce portent à merveille.
- Et ça c'est grâce à toi. Merci June, tu as sauvé toute mon entreprise.
- Pas de quoi, et toi alors ? Ce n'est pas trop dure d'être ici ?
- Tu sais, ce n'est pas la première fois que je suis incarcéré, mais je dois dire que cette fois j'ai le droit à beaucoup plus d'attention.
Il rigole mais ce n'est pas un vrai rire, je vois dans le ton qu'il prend et dans ses yeux qu'il sait que cette fois, c'est beaucoup plus sérieux...
- Ecoute Slone, je suis venue pour te dire quelque chose en particulier...
Aller June ! Tu peux le faire.
- Qu'est ce qu'il y a ? Tu es malade ?
- Non, je...je...je suis enceinte Slone.
Il ne bouge plus, il s'est comme figé à l'instant même où les mots sont sortis de ma bouche. D'un seul coup il se lève et me soulève de ma chaise. Il me serre si fort que ma respiration se coupe d'un seul coup. Il prend ma tête entre ses mains et commence à hurler.
- JE VAIS ÊTRE PAPA !
Un des agent rentre d'un seul coup et je vois qu'il est inquiet pour moi, plutôt normale je dois être bleu...
- Tout ce passe bien ici ?
Slone me lache et court devant l'homme. Il sourit encore de plus belle et lui dis avec bonheur.
- Je vais être papa !!!!
L'agent, pour ma plus grande surprise sourit à son tour et me regarde.
- Félicitation, félicitation à vous deux.
Slone revient vers mois et chuchote à mon oreille.
- Je t'aime June. Je t'aime tellement si tu savais.
- Je t'aime Slone, je t'aime...
- Ecouter, je suis navré, mais c'est terminé, Slone, je dois te racompagner à ta cellule.
- Déjà ? Non c'est trop tôt.
Je suis désolé Slone, dis-lui au revoir.
Il se retourne vers moi et me sourit encore, je dois dire que je l'ai rarement vue sourire aussi longtemps.
- Revien-moi vite.
Il me prend dans ses bras et me serre à nouveau jusqu'à m'en couper le souffle.
- Je te le promets.
Je me rapproche encore un peu de son oreille et lui chuchote ses quelques mots que je n'aurai jamais pensé dire un jour.
- Je vais te sortir d'ici Slone. Je vais te sortir de cette putain de prison...
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Mafieuse
Lãng mạnElle, June, 18 ans, orpheline. Fille adoptive d'un grand chef de gang. Lui, Slone, 23 ans, solitaire. Chef d'une énorme mafia. Il est dangereux, elle aime le danger... La Mafia est toute leur vie. "- Que veux-tu que je te dise ? - Je ne sais pas...
