Mafieuse

• Chapitre 43 •

La sonnerie retentit enfin et me libère de cet enfer. Je me précipite vers le réfectoire où m'attendent déjà les garçons. Lorsque j'arrive enfin à destination, une foule non négligeable d'adolescents plus bêtes les uns que les autres me fait face. J'avais oublié à quel point trouver une place était une mission. J'essaye de me faufiler entre ce troupeau d'animaux qui puent la transpiration. J'aperçois au loin ceux que je suis venue cherchée et me précipite vers eux.

- Ah bah là voilà enfin !

Je tape la tête de Thomas et viens m'assoir. Le fait d'avoir traversé un champs de mines pour parvenir jusqu'à eux m'a déjà assez fanée comme ça, alors sa réflexion il peut se la garder. Il rit face à ma tête agacée et je relance un coup furtif qu'il arrête sans grande peine.

- Alors mal passé ?

Je retire d'un coup sec mon poignet de la main de Thomas et reporte mon attention sur Marco qui a l'air, tout comme moi, exténué de toute cette agitation.

De vrais vieux.

Je ris et regarde Slone qui n'a pas l'air mécontent d'être ici. Je me risque à lui poser une question mais me reprends. Je sors de mon sac le pauvre sandwich que je me suis préparée se matin. Il est hors de question de je mange ce poison qui se voit engloutir par les trois chacals à mes côtés. Et ce n'est pas si mal ainsi car en ce moment ma faim n'est pas à son apogée.

La suite du repas se passe très bien malgré toutes les appréhensions que j'avais à rester plus de deux minutes en présence de Slone. Mais à mon plus grand malheur la sonnerie, qui plutôt dans la journée me délivrait, vient à présent anéantir tout ce qui me restait de joie. Cette journée et vraiment interminable, nous finissons tous à 18h. Les vrais jours de cours commencent seulement demain. Mais malgré ce désagrément les locaux sont assez agréables à vivre et les garçons ne sont pas tant désespérés que moi, donc on peut dire que c'est une excellente nouvelle en vue de leurs réactions passées face à mon annonce de rentrée scolaire.

Je les quittent à mon contre grès et me dirige vers ma classe. Encore une fois tout le monde et déjà assit. Je me dirige sans me presser vers ma table en passant outre les réflexions du professeur. Je m'assoie et reprends mon admiration face au paysage qui n'a pas changé depuis ce matin. Mais ça reste plus intéressant que le manque très inquiétant de cheveux du prof.

Encore une fois, comme ce matin, cette voix agaçante vient me déranger.

- Tu me dis quelque chose. Tu étais de cette ville avant ton arrivée dans le lycée ?

Je me retourne sans une hésitation, il ne peut pas m'avoir déjà croisée à part à la télé alors j'essaye de rester polie. Après tout je vais devoir rester avec cette classe toute cette année. Alors autant ne pas me mettre tout le monde à dos, et surtout ne pas diffuser de soupçons sur mon identité. 

- Non je suis arrivée dans cette ville il y a quelques jours à peine.

Le jeune homme hausse les sourcils puis les fronces en penchant la tête d'un côté.

- C'est bizarre, j'ai vraiment l'impression de t'avoir déjà vue quelque par.

Mon corps se fige. Le seul moyen possible d'avoir vue mon visage et de m'avoir vue dans un appel au témoins pour criminels en cavales. Je me retourne le plus rapidement du monde vers la fenêtre en voyant qu'il insiste sur le fait qu'il croit me connaitre, malheureusement pour moi ce n'est pas une impression, mais pour ne pas lui laisser plus de temps pour pouvoir examiner mon visage de plus près je reste tournée dos à lui.

- Enfin bref, ça na pas d'importance. Si non, pourquoi as-tu déménagé ?

Je garde mon visage tourné mais décide de répondre pour qu'il passe à autre chose et arrête de m'importuner.