Le Pacte du Diable

Chapitre 9 - Espoir

Le souffle coupé par le spectacle qui s'offrait devant lui, Naruto laissa voguer son regard sur la pleine qui s'étendait à perte de vue. Le vide. Il tourna le visage vers son ami qui arrivait à ses côtés, plus neutre face au tableau de Dame Nature pourtant spectaculaire à ses yeux, mais se permit de lui lâcher un petit sourire. Sasuke ne souriait pas souvent dernièrement, alors forcément, le voir se laisser aller de temps en temps faisait toujours vibrer le cœur du blondinet de ce sentiment étrange qu'il avait l'impression de voir disparaître au fil des années passées sur cette Terre : l'amour.

   Les deux jeunes hommes se tournèrent de nouveau pour faire face à leurs hommes, fatigués et esquintés, mais souriants et fières. Ils étaient parvenus à venir à bout de ce maudit démon qui les faisaient tourner en rond depuis des mois, forcément, la récompense de cette victoire bien mérité ne pouvait qu'à tous, réchauffer le cœur. Ils avaient perdu certains des leurs, le désespoir avait commencé à naître chez certains, mais cette victoire, symbolisait énormément à leurs yeux.

   Naruto laissa Sasuke faire un premier pas vers eux pour leurs faire part de ses félicitations. Comme Chef qu'il était, c'était son rôle, et bien qu'au début, le brun s'était montré retissant à tout cela, Naruto l'avait vu, avec surprise, se laisser aller à ce nouveau travail. Aujourd'hui, Sasuke et lui avait trouvé leurs marques et leur place dans cette équipe qu'ils formaient et ils avaient gagné la foi ainsi que le dévouement de leur escouade. 

   Cinq ans étaient passés depuis la disparition de Sakura et en repensant à la rose, les yeux de Naruto se rembrunirent tout en observant Sasuke continuer son discours. Ils n'étaient parvenus à obtenir aucune nouvelle de la jeune femme et bien qu'elle soit à présent le bras droit du Dieu des enfers en personne, elle répondait aux abonnés absents. À vrai dire, les deux garçons en venaient même à se poser des questions sur sa survie. Après tout, Madara n'était pas le plus délicat des maîtres et il jouait avec la vie des humains comme un enfant de trois ans avec des poupées. Il n'en avait strictement rien à faire. Mais au fond d'eux, les deux garçons pouvaient sentir qu'elle était toujours en vie. Et ils n'abandonneraient jamais celle-ci. 

   Sasuke se laissait aller à son nouveau rôle avec vergogne et puissance, mais le blond n'était pas aveugle et lisait en lui comme dans un livre ouvert, Sasuke souffrait et surtout s'inquiétait chaque jour que la vie le laissait passer loin de son amante. Naruto vivait de la même façon cette nouvelle séparation mais le cachait bien mieux que le brun, car il ne voulait pas lui faire subir son chagrin. Il connaissait le lien fort qui unissait sa petite sœur à Sasuke et il ne pouvait qu'en être ébloui mais aussi effrayé, car si l'un venait à perdre réellement l'autre, il ne savait pas s'il était capable de continuer sans lui. 

   Sasuke aimait Sakura et lui aussi l'aimait mais d'un amour, même si tout aussi puissant, différent. Pendant longtemps, et encore aujourd'hui, Naruto s'était senti coupable de cette situation, car après la vision envoyée par Hadès, il avait pu se rendre compte que si Sakura se retrouvait maintenant esclave du Dieu, c'était uniquement de sa faute. Bien qu'il gardait la tête haute, il ne pouvait que s'en vouloir à chaque fois qu'un nouveau jour se couchait et le séparait de la jeune femme. 

   Sans Sasuke pour le soutenir, il ne savait pas dans quel état il serait aujourd'hui, mais le brun était intransigeant avec lui, Sakura ne regrettait en rien son choix alors il ne devait pas balayer son sacrifice et le foutre en l'aire, ils devaient se battre pour elle, comme elle l'avait toujours fait. Sakura était forte, ils devaient l'être pour elle en retour.

   Le rapatriement fut rapide et dans l'avion, les idées noires de Naruto s'envolaient aussi vite que les kilomètres qui passaient. Il n'avait pas le droit de penser de la sorte et il le savait. Quand le blond tourna la tête vers son vieil ami, il ne put que se demander à quoi celui-ci pensait, stoïque et droit.