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Il avait cet air de suffisance impétueux, de celui qui vous transmet quelques signaux d'alarme. « Ne t'approche pas ou tu finiras blessé. » Oui, je crois que c'est bien cela. Mais alors que la musique me pénétrait de son outrageante mélodie, je l'observai. J'étais bien incapable de laisser mon regard dériver sur un quelconque autre corps dans ce club. Il n'y avait que lui, et j'étais béat devant le déhanché qu'il laissait échapper. Un verre à la main, les yeux clos et sa lèvre inférieure tendue entre ses dents, il se laissait porter par cet air entêtant. Tandis que moi, je tenais ma consommation de mes dix doigts, me sentant trop fébrile pour bouger du siège sur lequel je m'étais réfugié.
Il n'avait eu besoin que d'un regard pour faire de moi sa chose. Je ne pense pas qu'un autre terme puisse convenir. J'étais à lui, pour un instant seulement. Il serait passé à autre chose le lendemain, me laissant pantois de désir et définitivement dépendant de sa personne. Car dans l'histoire, il n'y avait pas que son corps divinement divin qui m'avait laissé fiévreux. Il savait se servir de son charme, oui, mais il avait dans la voix une extraordinaire résonnance magnétique. Je ne pouvais que boire ses paroles, acquiescer à la moindre de ses demandes.
Son pouce sur mes lèvres, nos regards s'étaient rencontrés pour se laisser emporter dans cette intimité sans bride. Mes mains tiraient doucement ses cheveux d'un blond hypnotisant tandis qu'il glissait délicieusement de ma bouche au creux de mon cou. En quelques minutes, je m'étais retrouvé à genoux pour lui. Je lui faisais dos mais je sentais la chaleur de son envie. Il embrassa chaque parcelle de mes épaules, caressant mes hanches du bout des doigts.
J'étais déjà dur pour lui et je pouvais imaginer avec perfection le sourire qui illuminait son visage. Dans la pénombre, lorsqu'il m'allongea sur le dos, je croisai ce regard lubrique et si grandiose. Sans doute m'y suis-je perdu. Ses doigts caressaient mon membre d'une façon qui n'avait rien de prude. Il savait y faire, tandis que je renversai la tête en arrière pour m'offrir un peu plus.
Il me pinça, me gouta, tandis que je m'accrochai à tout ce qui me passait sous la main pour ne pas me perdre sous son savoir faire. Sa langue trouée d'une petite boule en métal glissait dangereusement sur moi. Je n'avais aucun autre pouvoir que celui de gémir, et augmenter son plaisir. J'étais l'élu de la soirée.
Hormis ses doigts d'expert, il n'avait rien d'autre pour préparer son entrée. Mais j'étais ouvert pour lui, je l'attendais, contracté mais malléable lorsque ses doigts entrèrent en moi. Et toujours ce regard dépourvu de complexe, de ceux qui avertissaient les passagers d'un aller simple vers un paradis orgasmique. J'étais alors déjà perdu.
J'entendais encore la musique qui provenait de l'étage inférieur, occultant le bruit de l'emballage qu'il déchira avec les dents. Je l'aidai à enfiler cette protection de latex, parce que c'était bien la seule chose que j'étais encore capable de faire. Il entra alors en moi de façon parfaite et grisante. Je suais, implorais toujours d'avantage. Au début il ne bougea pas, savourant sans doute mon étroitesse. Puis ses mouvements, d'abord lents, trouvèrent le rythme, me faisant crier à chaque à-coup.
Il n'était pas violent, ni même particulièrement doucereux, mais il prenait la peine de chercher mon plaisir au-delà du sien. Et je dérapais alors dans les trépas graveleux qu'il m'inspirait. Son corps dans le mien, j'étais à sa merci la plus totale. C'est peut-être pour cela qu'on est là aujourd'hui. Quand la limite s'approcha, ses coups de reins furent plus violents et libérateurs sans doute. Je le sentis s'épandre en moi avant qu'il ne se retire pour me prendre en bouche.
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Recueil d'One-Shot
Short StoryRecueil de tous les OS que j'ai pu écrire, pour des concours ou autre.