En vie d'elle / Sneazzy [TERMINÉ]

27. May-Lhine

J’avais enfin finis cette putain de journée.

J’aimais de plus en plus ce que je faisais.

Ok là patronne et tout est pas cool, mais je parle au niveau contenu.

C’est super enrichissant de s’occuper des clients.

Enfin ce que je veux dire, c’est que ca me donne encore plus envie de continuer à vouloir faire partie du monde de la mode.

Je veux ma propre boutique, avec mes propres fringues.

Et je pense que j’ai une petite idée pour la suite.

Je monte les marches du Trocadéro, c’est beau.
Mon arrondissement préféré de Paris reste le XVème.

Je le trouve convivial, je sais pas mais je m’y sens bien.

Je trouve qu’il y’a une ambiance particulière, c’est reposant.

Je compte pas changer d’endroit.

Tout va bien dans ma vie en ce moment,
Du côté professionnel, j’ai des futurs projets qui arrivent.

Du côté amical, je m’ouvre petit à petit aux autres.

Du côté familial, je me retrouve seule mais je reste forte pour elle.

Du côté amoureux, tout ça pour le mieux, on est sur la même longueur d’ondes, enfin des fois on est un peu précipités alors on se calme et tout va bien.

Je monte les escaliers de mon immeuble cette fois.

Je me retrouve donc devant ma porte rapidement.

Une fois ouverte je me jette dans mon canapé.
J’ai besoin de dormir.

Je sens son odeur, il est passé à l’appart, Moh a mon double de clefs, des fois il vient avant moi et m’attends une fois que j’ai finis le boulot.

Ça fait déjà quelques mois que nous sommes réellement ensemble et je dois avouer que la vie de couple c’est pas déplaisant.

Poussée par l’envie de dormir, je me prends une compote de bébé à la banane, et entièrement à la banane, sans pommes à la con, et je pars me coucher.

Arrivée devant mon lit je vois une enveloppe avec mon nom écrit dessus.

Ça doit être Moh.

Il peut pas m’envoyer un message sérieux?

Ahhh ce preux chevalier.

Je saisis là l’enveloppe et l’ouvre, à l’intérieur un trousseau de clefs, ressemblant beaucoup trop au double que je lui ait filé et une lettre.

« May-Lhine,
Je crois que c’est comme ça qu’on commence une lettre de ce genre, en faite, je n’en sais rien après tout.
Je ne sais pas réellement comment te le dire.
Je ne sais pas réellement te l’exprimer, mais pour toi je vais essayer. 
Au cours de ces quatre derniers mois, j’ai vécu des choses merveilleuses, tu n’y es pas pour rien, au contraire.
Qu’est-ce que l’on a fait pour mériter ça?
Je ne sais pas..
Nos allions trop vite. Tout était trop beau.
Les jours passent aussi vite que les secondes, je n’ai a peine le temps de fermer les yeux que une nouvelle journée commence, une nouvelle journée remplie d’aventures en tout genre.
J’avais voulu aller trop vite.
Je savais que t’étais là bonne et j’ai pris peur.
J’ai voulu tout avoir avant l’heure.
La cadence devenait trop soutenue, on devait ralentir, on doit ralentir.
Je sais que ce n’est pas de notre faute, qu’on a juste voulu être heureux, un peu trop même.
C’était peut être ça Le soucis, on en voulait trop.
Je ne sais pas si tu vois ou je veux en venir, je ne te dis pas les choses clairement parce qu’en l’exprimant clairement je donne le pouvoir au temps.
Si je le dis clairement alors tout ça sera bien réel.
Mais ça l’est.
May-Lhine pardonne moi de faire ca.
Pardonne moi de te faire ca.
Pardonne moi de nous faire ça.
Mais au fond je sais que ça nous sera bénéfique.
Je le sais.
Ça ne nous ressemble pas individuellement.
On est pas comme ca.
Et ça me fait trop peur.
Je me fais peur moi même.
Au fond je t’ai fais subir d’être avec moi ce qui est dur, et je te fais subir de ne plus l’être.
On pourrait croire que je me fais passer avant toi mais je le fais pour toi, pour moi et pour nous.
Au fond ça serait trop facile de rejeter la faute sur quelque chose qui n’est qu’abstrait, mais pour autant je sais que ce n’est pas de notre faute aussi.
Je ne t’en veux pas à toi, je m’en veux à moi-même, à nous aussi. 
Notre faute est en réalité abstraite.
On a voulu trop bien faire.
Mais c’est pas pour autant que je ne dois pas m’excuser.
Je dois m’excuser de nous avoir fait de l’espoir pour rien.
Je ne dis pas que notre histoire était vouée à l’échec, loin de la, On à juste Pas su si prendre.
Alors pardonne moi de nous avoir perdu dans un flot de bonheur rythmé par des engueulades salaces. 
J’ai fais énormément de conneries pendant que nous étions ensemble, je reconnais mets tords, et je sais que j’en suis pour la plus grande part responsable mais il y avait aussi cette part du « je veux trop bien faire » qui me poussait à faire de la merde.
Je ne veux pas que tu penses que je rejette la faute sur autre que moi, je veux juste que tu me comprennes.
Je repense à tout ce qu’on a vécu et je me dis que t’as été une merveilleuse chose dans ma vie, mais peut être pas au bon moment, ou bon endroit, je ne sais pas.
Peut être que nous nous retrouverons.
Mais en attendant ne m’oublies pas mais ne penses pas qu’à moi.

Je crois que nous sommes des victimes de notre futur.
Enfaite je crois que c’est ça.
C’était nous sans être trop nous.
On est juste des victimes.
Et à force on s’est rejeté la faute l’un sur l’autre.

Excuse moi May-Lhine mais nous deux ça doit se finir, je sais qu’au fond ce n’est pas une mauvaise chose.
Je le sais et j’ai espoir en ca.

Ne m’attends pas May-Lhine.
Je ne pars pas.
Je pense qu’on sera même amenés à se revoir mais je ne serai plus TON Mohammed, je serai juste Mohammed, ou Sneazzy à la rigueur.
Pardonne moi quand même.
Pardonne nous.
Pardonne notre temps.
Pardonne notre terre.
Pardonne les cieux.
Pardonne les.

Ne doute jamais que je t’aime.
Ça sera toujours le cas, d’une manière ou d’une autre.

Pardon May-Lhine, mais je t’aime sûrement beaucoup trop.

Mohammed. »

Une larme ruisselle le long de ma joue.

Ce n’est plus mon preux chevalier.

Tout ne va plus.

Il était celui qui me fallait, c'est plus les papillons dans le ventre ... c'est le couteau.

Putain de lâche ...

Je veux oublier et je ferme les yeux comme si l'encre qui a coulé allait s'envoler.

Mohamed ... qu'est ce que t'as foutu ?!

T'as attendu que je me sois attachée à toi pour t en aller.

Putain de lâche.

Haine et déception sont le revers de l'amour.