Chapitre XVIII - Mise au point

154 5 0
                                    







Arthur était adossé à la porte de sa salle de bain, assis par terre, côté chambre. Il avait réenfilé un pantalon de jogging, et une chemise qu'il n'avait pas pris la peine de boutonner. Il soupira profondément en lançant un coup d'œil à la pendule posée contre le mur, sur l'affreuse table de camping en formica jaune. Il était déjà 3h00 du matin, il reprenait son service à 5h00 pour les visites avec ses internes, et n'avait pourtant pas dormi de la nuit. Il était épuisé. Il tourna à moitié le visage vers la porte fermée derrière lui et lança :

-Tu comptes sortir pour qu'on en discute, ou tu as l'intention de rester enfermer dans mes toilettes jusqu'à la fin des temps ?

-Ferme-la ! répondit la voix d'Alex au travers de la porte.

-Pas la peine d'être agressif, répondit calmement Arthur.

-Pitié Arthur, fous-moi la paix.

-Pas envie, il va bien falloir qu'on en parle, et je n'ai pas l'intention d'attendre que tu te décides à le faire, sinon on y est encore dans dix ans.

De l'autre côté de la porte, Karev était appuyé sur le lavabo, se fixant dans le miroir, le cœur battant à tout rompre. Il n'arrivait pas à croire qu'il ait... que lui et Arthur aient... Il ne pouvait pas le croire. Les choses étaient allées bien trop vite. Il n'avait pas eu le temps de comprendre ce qui c'était passé, mais ça c'était belle et bien produit, ou presque. Il avait débarqué la veille, pris d'un élan qu'il ne parvenait pas à comprendre (sa discussion avec le jeune Desmond Miles, de l'université de Fasmey Hill dans le Nevada l'avait ébranlé), et c'était jeté sur Newton comme sur une femme, juste après lui avoir déclaré que ce qu'il éprouvait n'était pas forcément que de l'attirance physique... et ils avaient commencé à le faire, allant plus loin que la dernière fois dans la chambre de garde. Si la dernière fois, ils s'en étaient arrêtés à s'embrasser et retirer leurs chemises, interrompus par la sonnerie de leurs bippers, cette fois ils avaient franchi la limite de la ceinture... mais à la dernière minute, avant de passer aux choses sérieuses, Karev avait paniqué. Il avait tout arrêté, c'était propulsé hors du lit, et maintenant, il était puérilement enfermé dans la salle de bain, depuis bientôt deux heures, refusant d'en sortir.

-Alex, de toute façon tu seras obligé de sortir pour retourner au boulot. Et en plus, je veux prendre une douche si ça te dérange pas. C'est ma salle de bain, et les cabines de douches des vestiaires sont toujours crades.

Karev se toisa dans le miroir une nouvelle fois, se donna une double gifle à lui-même, secoua la tête pour reprendre ses esprits, fit deux pas en direction de la portes, puis changea d'avis et retourna vers le lavabo.

Arthur, l'oreille collée contre la porte, avait entendu le va-et-vient, et soupira encore. Qu'est-ce qui lui avait pris de tomber sous le charme de cette espèce d'ours des Carpates. Karev n'avait vraiment rien de charmant, en dehors de son physique attirant. C'était un imbécile arrogant, avec un sale caractère et une attitude détestable. En temps normal, il aurait forcé la porte pour mettre ce genre de personne dehors à coups de pieds au cul, mais parce que c'était Alex, il restait bêtement assis contre la porte à tenté de le raisonner. Alors qu'il savait pertinemment qu'il n'en ferait qu'à sa tête.

-Tu sais, c'est pas grave, je peux comprendre que tu aies flippé, lança-t-il à l'attention de l'autre. Moi aussi ça m'a surpris...

-Je ne suis pas perturbé ! répondit la voix énervée du brun au travers de la porte.

-Dixit la personne enfermée dans la salle de bain, ironisa Newton.

Il sourit en entendant les pas furibonds d'Alex se rapprocher, et le loquet se déverrouiller. Il se releva rapidement, juste attend pour se retrouver face-à-face avec l'autre, qui venait d'ouvrir la porte.

[Grey's Anatomy fanfiction] -  Karev AnatomyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant