❊ Chapitre 23 Bis - Désillusion

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Ai-je fais quelque chose de mal ?
Lui ai-je fait mal ?

Je me rappel alors notre conversation téléphonique. Peut être voulait-il me dire de lâcher l'affaire...

Puis je le regarde et me demande soudainement comment est-ce que j'ai pu faire pour ne pas m'inquièter plus tôt.
Il est vraiment dans un sale état.

Il a les poings rougis par des coups et ses cernes mangent la moitié de son visage.
Son teint est terne. Couleur cendre.

Alors que je reprends mes esprits et reviens peu à peu à moi, je tente de le rassurer en caressant sa joue.

À mon contact il se lève brusquement du lit, et fait les cent pas dans sa chambre.

   - Putain... Murmure t'il, la voix rauque d'émotion.

Mince. Je suis tellement maladroite. J'ai du aller trop vite.
Il doit maintenant me prendre pour une nymphomane.

Oh non ! Et puis mince alors !
Après tout je fais ce que je veux !

Prenant soudain conscience de ma nudité, je remet rapidement mon tee-shirt. Tant pis pour le soutient gorge qui est tombé sous le lit, je n'ai pas envie de ramper par terre.
Alors que je m'avance avec un mouchoir dans l'espoir de le consoler et d'essayer de le comprendre, il de retourne et me toise de toute sa hauteur.

Non Lily, s'évanouir n'est pas une bonne idée.

   - Qu'est ce que tu faisais là d'ailleurs, avec Peter et les mecs ?

Je le regarde éberluée. Je déteste son ton accusateur. Que va t'il s'imaginer?

   - Tu m'a appelé hier soir et tu m'as fait peur. Je voulais savoir ce que tu avais voulu me dire. Tu étais vraiment... Bizarre. Pardonnes moi de m'inquiéter pour toi.

Mon ton agacé résonne dans la pièce.
L'ambiance est tout autre à présent.

Il reste figé et muet.

Punaise, merci ça m'aide beaucoup...

Une statue serait plus loquace.

Alors que je pensait que recevoir une réponse de sa part était une perspective inenvisageable, la gravité de sa voix rompit le silence.

   - Je t'ai dis quoi, hier ?

C'est plus grave que ce que je pensais.
Mais la tension dans sa voix me retiens de rire de la situation, et puis il n'y a pas matière à rire.
Ma colère et mon inquiétude refont surface.

   - Que tu étais désolé. Désolé d'avoir anéanti mon existence ou un truc du genre... pas un "Truc" qui mérite de s'inquiéter n'est-ce pas ?!

Je jugerait avoir vu de la panique dans son regard. Mais il reprend calmement son air nonchalant habituel en prenant place à côté de moi.

   - Merde, je suis vraiment désolé de t'avoir fait peur. J'étais chez un ami et on a un peu trop bu... Oubli ce que je t'ai dis. Pour me faire pardonner, je t'invite. 

À moitié rassurée, je décide de lui faire confiance.

   - M'inviter où ?

Il se dirige vers son armoire et enfile un jean et un tee-shirt vert, prenant exprès son temps pour faire durer le suspense. C'est à cet instant que je remarque des cicatrices dans son dos.

Mon dieu ! Est ce à cause des courses de moto ?

Asena, ayant décidé de mettre fin à mon impatiente attente, et en sortant du tiroir de sa table de nuit une cigarette et un briquet, me répond d'un clin d'oeil.

Asena, ayant décidé de mettre fin à mon impatiente attente, et en sortant du tiroir de sa table de nuit une cigarette et un briquet, me répond d'un clin d'oeil

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   - J'ai visiblement perdu notre pari puisque la cigarette fait toujours partie de mon quotidien, un nuage gris sort de ses lèvres. Je crains que nous soyons donc contraint d'aller à la patinoire. D'ailleurs je suis étonné que tu n'ai rien remarqué plus tôt...

Il ponctue sa phrase par un baiser sur mon front.

   - Et promis, on remet "ça" à plus tard.

À ces mots mon désir ressurgit pour encore mieux s'accroître à cette perspective.

Faites que "plus tard" arrive bientôt...

Nos doigts s'entrelacent puis Asena et son regard de velours m'entrainent vers la porte.

Je suis hypnotisée par lui.

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