La Libellule

❊ Chapitre 26 - Démons

❊"Elle est l'impact, mon amour est hémorragique."❊

❊ Pdv Asena ❊

Je suis incapable de penser à autre chose qu'à son visage.

À ses traits déformés par la dureté de mes propos, par l'incompréhension et par ma trahison.

Je l'ai trahis car je lui ai fait miroiter quelque chose qu'on ne pourra jamais avoir. Le "nous" ne peut pas exister. Et dire que je m'obstinais à y croire !
Je me suis menti car j'ai espéré cette chose que je sais ne pouvoir jamais connaitre.

Putain de mazo !

Je craque complètement. Où avais-je la tête tout à l'heure ? Nous étions si proche... Beaucoup trop proche.

   - Merde, merde ! Merde ! Fait chier !

La solitude fait résonner mes cris dans la nuit.

L'écho retenti jusque dans mon âme.

Je devais la surveiller, prendre soin d'elle, veiller à ce qui ne lui arrive rien, PLUS JAMAIS RIEN !
Mais putain, je ne devais pas la regarder ni la toucher comme je l'ai fait !

   - J'ai tout foiré... Je suis un monstre.

Tu te répètes, Raille ma conscience.

Il fait nuit. Un lampadaire me tient compagnie dans la nuit noire.
Ma visions est occultée par la brume de ma culpabilité.

Ma haine se liquéfie. Une larme roule sur ma joue et termine sa chute sur le béton glacial.

Je me saisis de mon éternel paquet de clope. Il ne m'en reste plus qu'une. Dire que j'ai faillit arrêter pour elle.

[ Est ce que l'odeur de tabac froid la dérange ?...

...Est ce qu'elle supporte la fumée ?...

...Est ce qu'elle trouve cela répugnant et débile ? ]

C'est pathétique. Je me posais beaucoup trop de questions.

J'allume ma clope est comme par instinct, dans un élan d'allégresse, j'avale la fumée, vitale à mon bien être.

Elle ne me brûle plus la gorge.
Elle ne me rend plus malade.
Elle panse les blessures de mon âme.

Maintenant, je me suis habitué à ce poison qui me consume jours après jours.

J'ai fumé ma première cigarette à douze ans. J'avais tellement toussé que mes camarades s'étaient moqués de moi pendant trois jours.

Bande de merdeux.

J'étais vraiment dégouté par l'odeur et par le gout amer qu'elle me laissait sur les lèvres. Fumer ne me tentait vraiment pas. De plus, mes parents m'avaient prévenu des dangers qu'encourraient les fumeurs.

L'addiction, c'était pas pour moi.
Je voulais être libre et ne dépendre de rien, ni de personne.
Et surtout pas du tabac.

À présent, ce souvenir me fait doucement sourire.
Je suis accro à la nicotine, mais plus encore, je suis addict à elle.

À cette époque je n'avais encore jamais rencontré son regard.
J'étais innocent.
Après l'accident, tout à changé. Je me suis enfermé dans ma bulle. Je sortais très souvent en boite. Je voulais oublier. C'est d'ailleurs lors de mes petites sorties nocturnes que j'ai fait la connaissance de Ralph ainsi que celle de Jugh', Nino et le reste du groupe.
Les soirées défonces sont rapidement devenues mon quotidien et le cercle vicieux a commencé.
La nicotine est devenue au fur et à mesure maîtresse de moi.
L'alcool coulait à flot dans mes veines.