❊ Chapitre 37 bis - Clairvoyance

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When the night was full of terrors and your eyes were filled with tears, when you had not touched me yet... Take me back to the night we met. ❊

Pdv Asena

Habillée de la même façon que pour le quatorze juillet, des chaussettes roses aux pieds, une pizza à la main et une fourchette dans l'autre, je reste con devant sa perfection.

Bordel, j'avais réfléchis à comment ça devait se passer, j'avais répété les mots un à un, je savais ce que je devais lui dire, ce que je devais faire, mais évidemment, comme dirait ma mère et son sourire angélique, rien ne se passe jamais comme prévu.

Et il a fallut que les deux seuls putains de mots que je réussisse à prononcer soit "Joyeux anniversaire.".

J'aurais pu lui dire tellement d'autres choses bordel !

Par exemple, lui demander comment est-ce qu'elle va, la remercier de m'avoir tenu compagnie au téléphone alors que j'étais un putain de légume dans un centre psychiatrique, de m'avoir sauvé, lui annoncer également que c'est en partie grâce à elle que je vais mieux, beaucoup mieux.

Lui avouer que j'attends ce jour depuis que j'en connais la date.

Mais il m'est impossible de sortir un foutu mot de plus.

Ma gorge est nouée. Je suis muet.

Dès que son image envahie mes pensées, dès que je la vois ou l'entend, je me transforme. Mes pensées retrouvent leur ancien éclat que je pensais perdu à tout jamais, mon rythme cardiaque et mon souffle s'épuisent instantanément tandis que mon sourire me blesse tant-il devient horriblement niais.

Je reste planté dans l'embrasure de la cuisine, à la fois si loin et si proche d'elle.
Mon sourire ne semble pas vouloir s'éteindre.
Le sien non plus.

Les dernières images qui me restaient d'elle étaient son visage bercé de larmes, ses cris, ses plaintes, ses encouragements lorsque je n'arrivais plus à avancer, ses bras autour de moi, puis autour de mon corps inanimé. Ses doigts gelés par la fraicheur des sous bois, la peur dans ses yeux quand je ne lui répondais pas.

Son courage, ses aveux, puis la panique qui s'emparait d'elle.

Mais ce soir, son sourire, le pétillement de son regard, la légère rougeur dont ses joues sont parées me dressent le plus beau spectacle de la nuit des temps.

Elle me fascine.

Je suis complètement envouté par sa présence.

Pendant notre échange empreint de silence, au fond de mon coeur, une certaine forme de timidité se créée.

Pourtant, la timidité et moi, ça fait trois.

Mais cette fille a le don de faire naître en moi des foutues pulsions, toujours plus fortes les unes que les autres.

Toujours plus incohérentes.

Toujours plus déraisonnables.

Elle est mon irréversible dommage. Celui qui restera empreint dans ma mémoire éternellement, et même après.

À ses côtés je me transforme.

Je me transforme en la personne que je suis réellement. À tel point que j'en viens à me demander si j'existe autrement que par le biais de son regard.

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