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Dans moins d'une heure, j'ai fini. Je vais me dépêcher pour aller voir Elva, j'espère que je pourrais l'aider, et j'espère surtout par dessus tout qu'elle va me parler, parce que ce n'est pas sûr qu'elle veuille, après tout, elle peut être en plein traumatisme. Je m'occupe d'un client, je lui passe ses articles, je revois la fille que j'ai vu hier au commissariat, lorsqu'elle me voit, elle arque un sourcil, puis elle vient, mais je ferme ma caisse.

« - Ma caisse est fermé, passez à la caisse d'à côté.

- Écoutes, restes professionnelle et ne...

- Ma caisse est fermé. »

Elle souffle puis elle va à côté, je regarde si le patron n'a rien vu et heureusement que c'est passé discrètement. J'ouvre à nouveau ma caisse pour un nouveau client, sous les yeux de l'autre sale gringa. Je devrais lui arracher sa tête, mais je risque mon job, et c'est la dernière chose dont j'ai besoin. Elle sort du magasin en me lançant un regard désolé alors que je la fusille du regard, saleté de gringa.

Je sors de la boutique, une voiture sur le côté klaxonne, ce qui me fait sursauter, je tourne la tête pour voir qui s'est, mais je n'arrive pas à voir. Peut-être qu'il n'a pas klaxonné pour moi. Je fais un pas, mais il klaxonne de nouveau, agacé, je me tourne et j'en profite qu'il ait la vitre baissé pour l'insulter.

« - Cabrón ! Qu'est-ce que tu as à klaxonner comme ça ?!

- Je vois que ma femme n'a pas perdu son côté impulsif. »

Je regarde qui est à l'intérieur de la voiture, je vois Fernando et je n'arrive pas à m'empêcher de sourire, qu'est-ce qu'il est bête, j'étais prête à mettre sa voiture en morceaux. Il me fait un clin d'oeil, puis je monte dans sa voiture, il prend ma main et il pose un baiser dessus.

« - Qu'est-ce que tu fais ici ? Je sais que tu détestes venir ici.

- Oui, mais je voulais venir te chercher, et te montrer ma nouvelle voiture. Comment tu la trouve ?

- Elle est vraiment à toi ? Il hoche la tête. Elle est magnifique !

- Il est où mon bisou ? Tu es partit tôt ce matin, sans même me donner mon baiser.

- Tu es un enfant, Fernando.

- C'est ce qui t'a fait tomber sous mon charme, non ? »

Je lui fais un sourire puis je le tire contre moi pour l'embrasser. Il démarre la voiture et il conduit alors que je regarde le petit sac en papier posé entre nous. Il m'a ramené un petit dessert.

« - Je t'aime, tu le sais ça.

- Wow, si un dessert te fait dire je t'aime, je vais t'en ramener plus souvent.

- Ce n'est pas le dessert, c'est ces petites attentions, et surtout le fait que tu penses à moi quand je ne suis pas avec toi.

- Tu ne sors jamais de mon esprit, amor. Je t'emmène où ?

- Je... Ce que je vais dire va casser l'ambiance... Je vais chez Elva. »

Il perd son sourire, il regarde la route et il prend un air pensif, j'essaye de le détendre, je pose ma main sur la sienne, il se reprend, il me fait un petit sourire, puis il serre ma main dans la sienne. Le trajet se passe dans le silence, parfois, les mots ne sont pas nécessaires, parfois il suffit d'être accompagné par ce silence qui a plus de sens que tous les mots qu'on aurait pu échanger.

On arrive devant le bâtiment où habite oncle Juan, j'ouvre la porte, mais Fernando me retient avant que je puisse sortir.

« - Maria, fais attention à toi.

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