Agapé

XI

Je tiens à m'excuser si votre lecture peut être gênée par des mots collés ensembles et qui ne devraient pas l'être, c'est un bug lié à Wattpad que j'ai corrigé dans sa grande majorité, néanmoins s'il y en a que je n'ai pas vu (des espaces après des virgules ou des points qui sont absents par exemple), n'hésitez pas à me le signaler et je corrigerais aussitôt, merci beaucoup et veuillez m'excuser~

Le visage de Sawada était apparu entre les arbres. Il arbora un sourire en constatant que Seiji était déjà là. Il était arrivé peut-être vingt ou trente minutes en avance, simplement habité par la hâte de voir l'autre homme, et une certaine curiosité. Mal placée ou non, Sawada était le seul à pouvoir apporter cette réponse. L'autre homme prit place à côté de Seiji en maintenant une distance sécuritaire entre lui et le chasseur. Distance que ce dernier s'efforça de conserver bien que ce n'était pas la volonté de briser cette barrière qui lui manquait. Seiji se refusa à introduire la conversation et se contenta de quelques formalités. Sawada entra plus vite dans le vif du sujet. 

  « Vous avez pensé à apporter votre CV ?»
Seiji sortit de son sac une enveloppe brune ouverte qui contenait l'objet en question. L'autre homme l'extirpa de son étui et commença à le feuilleter sans ajouter le moindre mot. De temps à autres, il hochait la tête en lisant, à d'autres il revenait en arrière, puis en avant. Cet instant dura une éternité, Seiji n'osait rien dire et les deux hommes se muraient dans un silence pesant. Sawada le brisa le premier en commençant par reconnaître, le plus serein du monde, que Seiji avait un bon profil.
Seiji écoutait patiemment les remarques de Sawada, qui le complimentait sans être trop généreux.

Le chasseur ne voyait pas son ami, il voyait dans les yeux de cet homme un cadre, un employeur dans tout le sérieux que son poste exigeait. Il se sentait presque examiné sur chaque centimètre de sa vie. Cette entrevue avait à la fois tout et rien d'un entretien, mais elle en était bien un. Seiji eut à peine le temps de comprendre que Sawada s'expliqua plus clairement. 
 « Si je vous ai demandé de venir aujourd'hui c'est parce que je suis soucieux de vous voir vous morfondre à cause de votre emploi... Je suis là pour vous apporter une solution envisageable. Si vous ne voulez pas entendre parler boulot dites-le tout de suite, rit-il.
 - Allez-y, expliquez-moi.
 - Très bien. Ma compagnie peut vous offrir un poste. Les yeux de Seiji commencèrent à briller et son visage s'éclaircit.
 - Un poste d'essai tout du moins. Je vous prends dans ma section de l'entreprise pendant un mois, vous serez suivi par un collègue recruteur qui vous évaluera tout au long de votre période d'essai. Bien entendu, vous recevrez une rémunération à l'issue de ce mois. Mieux encore, si tout s'est bien passé, nous vous compterons dans nos rangs jusqu'à ce que vous vous lassiez de nous », ajouta-t-il en riant.

Sawada n'avait pas prêté attention à la réaction de Seiji, lorsque son regard se tourna vers lui, le chasseur s'était agrippé à l'anse de son sac et restait visiblement bouche-bée. Bien évidemment, c'était une offre qu'il ne pouvait pas décliner. Rien que par respect pour Sawada, il se devait d'accepter.

C'est avec un entrain largement notable que Seiji passa la porte vitrée du hall. Il pénétra dans un immense bâtiment de verre et découvrit en son sein une usine bureautique où chacun s'affairait méticuleusement à une tâche. Une machine en marche et dont le moteur tournait autour d'une seule et même personne. Seiji aurait pu être impressionné par tant d'agitation, mais il aurait menti en disant ne jamais avoir connu un train de vie semblable. Finalement, cela n'avait rien de bien surprenant. Il suivit plusieurs couloirs à travers plusieurs dizaines de bureaux, demanda quelques indications et arriva enfin devant le bureau vitré de Sawada. Tout semblait être fait de verre, le bâtiment n'était pourtant pas particulièrement lumineux. Néanmoins, ce bureau l'était. A la fois isolé du reste et ouvert au monde qui s'agitait à l'extérieur de ses portes. Ce n'étaient probablement pas les rayons du soleil, qui s'engouffraient dans la pièce par de grandes baies vitrées, qui donnaient tant de clarté à ce bureau, Seiji croyait plus en la présence de Sawada qu'autre chose. Bien qu'il fut sans aucun doute le seul à le remarquer.