Chapitre 19 : Massacre

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Quand je me suis réveillé au matin, j'étais tout engourdi et trempé, durant la nuit, j'avais glissé du rocher et j'étais tombé sur la mousse en contrebas. La rosée du matin m'avait alors engloutie de ses perles cristallines. Je me suis levé en m'aidant du rocher et j'ai immédiatement pris la direction de  Léa et des autres hier. Ma cape m'empêchait d'avoir froid. Elle me réchauffait de sa douce doublure intérieure. J'étais emmitouflé dedans jusqu'au cou et j'avais l'air d'un vieil homme trempé. Je retombai alors sur la faille où on avait trouvé le corps d'Arthur hier et je vis une lueur émaner d'une des petites grottes présentes sur tous les pans de murs de la faille. J'escaladai la roche jusqu'à atteindre la petite niche qui se trouvait devant l'entrée de la grotte avant de me rendre compte qu'il y avait tout un chemin comme taillé dans la pierre qui y menait.

Quand je me suis retourné pour voir à quelle hauteur se trouvait le soleil dans le ciel, je me suis rendu compte que de chaque petite grotte de la faille émanait la lumière de feux qui s'atténuaient doucement d'avoir brûlé toute la nuit. J'approchai doucement de l'intérieur de la grotte et je vis alors l'une des créatures humanoïdes, ignoble et recouverte de furoncles sur tout le corps. Il était plus grand que les corps carbonisés trouvés hier et celui que j'avais tué. Il dormait sur un tas de plantes et tenait une longue corde tressée qui descendait jusqu'à une sorte de cage de branches et de cordes. Dans cette cage se trouvait une humaine. Avec l'obscurité je ne pouvais apercevoir son visage. Elle était à moitié nue, les habits en lambeaux et le dos lacéré. La corde tressée était autour de son cou et laissait paraître des brûlures que la corde avait laissées sur sa peau. Un feu s'éteignait petit à petit au milieu de la grotte. Il y avait l'arme du monstre et des carcasses animales mais à part cela, la grotte était vide. Elle devait appartenir à un chef car dans un clan de sauvages comme celui-là, la plupart devaient dormir tous ensembles et, vu sa taille et ses habits décorés d'os, de crânes et de plumes ,j'étais sûr qu'il était important. Je me suis discrètement approché de la cage où se trouvait la fille. Je découvre alors Leïla, le visage cerné et sale. Elle était nue et on voyait sa poitrine et ses parties génitales. Je détournai les yeux, gêné et dégoûté par un tel spectacle. Je sortis immédiatement ma dague. Je coupai les cordes de la cage et je poussai légèrement Leïla en lui mettant la main sur la bouche. Elle se réveilla en sursaut et en écarquillant les yeux. Des larmes embrumèrent ses yeux et je l'aidai à se relever. Elle me prit dans ses bras, nue, seulement couverte par des lambeaux de vêtements déchiquetés. Je lui donnai ma cape avec laquelle elle se recouvrit.

Je repris alors ma dague et je me suis approché de la bête. Quand je me suis retrouvé au au-dessus, j'ai brandi la lame. Durant ce court instant, j'ai réalisé ce qu'il s'était passé, jusqu'alors j'avais réagi machinalement, presque instinctivement. Ils s'étaient fait attaquer quand ils campaient pour la journée dans le lieu même d'un village de ces monstres et quand la nuit est tombée, ils se sont faits submerger et vite emprisonner. Il n'y a eu qu'un mort pour montrer l'exemple sûrement. Le chef a ensuite décidé de garder Leïla pour lui et il l'a violée. En pensant à Camille, à Jeanne et à Léa que je ne trouvais plus et qui venaient sûrement de se faire attraper également, la rage s'empara de moi. La lame s'abattit sans un son et avec froideur, comme un geste sans importance, comme tendre la main pour prendre le sel sur la table. Elle se planta dans la tête de la créature, s'enfonça comme dans du beurre. Il n'y eut aucun bruit. Je dégageai la lame de son crâne et le sang s'en échappa, il sortit par sa gueule et ses narines. Des flots de sang énormes qui envahirent la grotte. Je ne détournai pas les yeux et je n'eus pas envie de vomir.

Je rangeai ma dague et dégainai mon épée. Je la brandis et je me téléportai dans la grotte voisine. Là, il n'y avait rien, puis dans une autre grotte, je trouvai Seb et max, je les ai détachés sans un mot avant de me retéléporter vers une autre grotte. Quand je suis tombé sur le dortoir de ces monstres, ma colère se déchaîna. Je me téléportai d'abord à une première créature que je pourfendis, à un garde qui tentait de sonner l'alerte que je décapitai, deux gosses qui essayaient de s'enfuir, une femelle et un mâle qui dormaient ensemble. Un autre jeune caché sous le lit, un qui brandissait son arme pour se défendre que je transperçai en me téléportant derrière, je téléportai chaque flèche tirée vers moi par un archer dans son propre corps. Et je continuais le massacre dans toutes les grottes dans lesquelles je me téléportais. Quand plus un seul de ces monstres ne vivait, je libérais mes amis mais aucune trace de Léa, Hope, Jake et Blizzard. Je me téléportai partout aux alentours.

Jusqu'à tomber sur le petit groupe qui avait installé un campement autour d'un feu. À l'orée du campement, je l'arrêtai enfin. Ils chantaient et mangeaient ensemble de bon matin comme s'ils avaient veillé comme cela toute la nuit. J'étais couvert de sang. Il tapissait mon corps et la lame comme si je portais un manteau rouge, rouge du sang de mes victimes. Ils étaient inconscients du massacre qui venait de se passer et garderaient leur innocence. Je me rendis compte enfin de ce qui venait de se passer. Je m'abaissai et je vomis toutes mes tripes et tout le peu que j'avais dans le ventre. Tout en continuant à vomir, ma vue se mit à se brouiller. Le bruit interpella le petit groupe de fêtards qui courut vers moi. Avant que je tombe dans un sommeil sans rêve.

Gaïa - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant