Lucien, fils de Lucifer

Chapitre 14

Je remonte vers sa chambre et toque à la porte.

-Justine ? J'ai une surprise pour toi !

Elle sort doucement en haussant un sourcil.

-Une surprise ?
-Oui ! Donne ta main !

Elle hésite puis pose sa main dans la mienne, je la fais descendre puis me positionne derrière elle pour mettre mes mains sur ses yeux.

-Mais !
-Pas de mais, tu attendras le bon moment pour voir.

Je la fais avancer puis nous arrête sur le début de l'allée, j'enlève doucement mes mains et observe sa réaction.

Elle ouvre les yeux lentement, puis des étincelles illuminent son regard, elle avance en effleurant les pétales des roses, je sens mon coeur battre en la voyant aussi paisible, si épanouie.

-Ça te plait ?
-Lucien c'est..c'est magnifique... Ça a dû te prendre des heures !
-Pas vraiment non...

Elle s'approche de l'arbre et pose sa main dessus en fermant les yeux.

-Merci...
-Si ça te plait, ça me fait plaisir.

Elle sourit et me regarde.

-Pourquoi tu fais tout ça pour moi ? C'est pas simplement parce que je suis gentille avec les autres non ?

Je la regarde et hausse les épaules.

-J'en sais rien, je ne sais pas vraiment ce qui me pousse à faire ça...

Elle s'approche de moi en penchant la tête de côté.

-Tu... Tu es amoureux de moi ?

Je la regarde, hésitant.

-Je ne sais pas ce que ça fait d'aimer quelqu'un, alors je ne préfère pas te dire de fausses informations...
-Je comprends.

Elle regarde l'arbre puis un sourire se dessine sur ses lèvres.

-Tu aimes les animaux ?
-Oui quelques uns, surtout le loup.
-Moi c'est le cheval ! Même si j'en ai jamais fait.

Je sourie puis d'un coup un cheval galope vers nous, elle tourne la tête vers moi et je fais une mine innocente.

C'était un cheval blanc, une jument.

-Elle est..magnifique... Tu ne devrais pas faire autant pour moi.
-Ça me fait plaisir, et puis il faut bien que tu es un peu de bonheur pour survivre ici.

Elle sourit légèrement.

-Mais tu ne connais rien de moi.
-Et bien, toi non plus.

Je m'assois sur le banc en lui souriant, elle me regarde en ayant un air de défi dans les yeux.

-Ah oui ? Je sais que tu es le fils du diable, que tu as des pouvoirs, que tu es fils unique et...
-Et ? Si tu vas par là, je sais que tu es fille unique, que tes fleurs préférées sont les roses, et que tu es merveilleussement intéressante.

Elle rougit et détourne le regard.

-Je suis pas un objet qu'on étudie...
-C'est vrai, tu es bien plus que ça.

Elle regarde les environs comme pour ignorer ma remarque.

-Dis... Pourquoi tu ne parles jamais de tes parents ?

Elle me regarde et semble hésiter.

-Je n'ai pas envie c'est tout, de toute façon à quoi ça sert d'en parler vu que je vais passer le restant de mes jours ici ? 

Le ton qu'elle a utilisé met soudain une ambiance glaciale, je ne répond rien et me contente de regarder les roses.

-Je vais te laisser, je pense que tu en as besoin... dis-je en me levant.

Elle me regarde puis hoche la tête, je sors du jardin et rentre en soupirant, je voulais lui faire plaisir au final ça n'a pas l'air de marcher...

Je sourie en pensant à une idée, elle se sentira peut être mieux si je lui ramène des vêtements venant de chez elle ? Ou des objets, des souvenirs.

Je monte dans ma chambre puis me téléporte devant chez elle, la maison est assez simple et aucune voiture n'est devant, j'en conclus que ses parents ne sont pas là.

J'entre facilement, puis me fige, la maison est totalement en désordre, une odeur d'alcool et de renfermé empeste tout les coins de la maison.

Je prendre garde à ne pas marcher sur les bouteilles vides ainsi que le linge sale puis je monte dans la chambre de Justine, la seule pièce rangée correctement, je prends un sac et mets tout ce que je peux dedans.

Je prends les seules photos de elle et ses amis, n'ayant aucunes avec ses parents, puis je redescends, je me stoppe en entendant du bruit dans la chambre d'à côté.

Mes pouvoirs n'étant pas à leur pleines capacité je ne peux ni effacer la mémoire ni me rendre invisible, pourtant ma curiosité prend le dessus et je regarde dans la chambre, ouvrant juste légèrement la porte.

Une femme, des seringues, j'en ai vu assez donc je retourne chez moi avec le sac, je respire lentement, il va falloir que Justine s'explique.