Chapitre 16

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Point de vue d'Éloys

J'ai envie de me tordre de rire. C'est hilarant. Mea essaye de faire à croire que nous nous parlons comme deux amis. Le plus drôle, c'est que Gabby joue tellement bien la comédie. Elle embarque dans son jeu.
-Et Éloys, j'aimerais bien.. Ravoir mon truc.
-Quel truc? je demande à Mea.
-Tu sais... Ce que j'ai oublié chez toi après ma venue, s'acharne mon ex-fiancée.

Elle essaie sérieusement de semer le doute dans l'esprit de Gabby. Elle croit que ma relation avec ma compagne n'est pas sérieuse et que nous nous connaissons peu. Si elle savait! Elle est en train de perdre, alors qu'elle croit qu'elle gagne.

-Quel truc? pose innocemment Gabby.

Mea se tourne vers elle.

-C'est un peu embarrassant, mais je suis allé chez Éloys récemment et j'y ai oublié mon..., commence-t-elle avant de s'approcher de son oreille et lui chuchoter:
-Soutien-gorge.

Les yeux de Gabby s'agrandissent et elle me fixe. Je peux lire la lueur d'amusement dans son regard. Je fais mine d'être coupable.

-Est-ce vrai? me demande mon avocate.
-C'est compliqué..., dis-je.
-Je te déteste! s'exclame-t-elle en partant d'un faux air colérique.

J'aimerais rire aux éclats. Je m'en abstient. Mea se place devant moi, un sourire victorieux aux lèvres.

-Qu'est-ce qui t'a pris bon sang? lui dis-je.
-Bien... Je ne l'aime pas alors je m'en suis débarrassé.
-Mais, tu es complètement folle. Tu m'as quitté, je m'affiche avec une autre et tu la fais fuir. Voyons!
-Écoute, nous savons que la seule que tu aies vraiment aimé c'est moi. Pourquoi perdre ton temps avec une autre?
-Parce que tu m'as quitté. Pour ta gouverne, je ne t'aime plus.
-C'est im-po-sible, me dit-elle en jetant une mèche de cheveux en arrière de son épaule. Nous sommes fait l'un pour l'autre.

Elle dit cette dernière phrase en enroulant ses bras sur mes épaules. Je me libère automatiquement.

-C'était ce que je pensais. Mais, maintenant, tu me fais pitié à y croire encore. C'est trop tard.

Puis, je pars. Au loin, je rejoins Gabby. L'une des seules portant de la couleur vive. Elle rigole avec ma soeur qui n'a pas de sac à main. Petite maligne. En arrivant, je pose ma main dans le bas du dos à ma compagne. Celle-ci sursaute légèrement. Elle se retourne vers moi. Dès qu'elle me voit, un grand sourire moqueur se dessine sur ses lèvres. Puis, nous éclatons de rire silencieusement.

-Elle y a cru! s'exclame Gabby.

J'acquiesce en plaquant mes mains sur mes cuisses. Lorsque nous avons retrouvé notre souffle, ma soeur nous interroge:

-De quoi parlez-vous?

Nous nous tournons vers elle. Gabby lui explique ce petit manège entre elle et moi. Artania s'esclaffe à son tour. Puis, les parents de Mea ainsi que mon père viennent à notre rencontre.

-Fils! Approche, me dit le roi.

J'y vais en laissant les deux filles derrière moi. Je salue les parents de mon ex-fiancée. Ces derniers font de même.

-Père. Qu'y a-t-il? je lui demande.
-J'ai appris que Mea Tombolton est revenue.
-Oui, nous nous sommes vu. Nous avons discuté quelques instants.

Les yeux de mon père s'illuminent.

-Notre fille nous parlait beaucoup de vous durant votre séparation, me dit la comptesse Tombolton. Elle nous a aussi dit de ne pas s'en faire, car cela n'était que temporaire.
-Je suis perplexe. Quand je lui ai parlé, je lui ai bien fait comprendre que ses chances étaient nulles. Nous n'allons pas nous remettre ensemble.

Puis, je quitte la conversation. Un peu plus loin, mon père m'attrape le coude gauche. Visiblement en colère.

-Fils! Qu'est-ce que c'était que ça?
-Je suis désolé Père. Mais, je ne vais pas me mettre en couple avec une femme qui ne m'aime pas. Mea Tombolton veut seulement le luxe et l'argent.
-Écoute-moi bien Éloys. C'est bon pour les affaires. Ce mariage va être bénéfique pour ce pays!
-Et cela implique de gâcher ma vie? Non, merci.
-Pourquoi? C'est cette gamine qui te corrompt?
-Quoi? Gabby? Bien sûr que non! Pourquoi penser ça?

Mon père soupire.

-Je n'aie rien contre elle, mais elle n'est pas haut placé. Je veux dire, si tu te maries avec elle, qu'est-ce qu'elle va apporter pour le pays? Rien.
-Mon bonheure vous importe peu à ce point? j'articule, la mâchoire serrée.
-Éloys! Je ne vais pas passer par quatre chemins! Je veux que tu te maries avec cette Tombolton. Alors, débarrasse-toi de Gabby. Tu es bon pour ça. Sinon, Silvio s'en chargera.
-Vous avez déjà arranger ça avec lui.
-C'est exacte. Alors, fais le bon choix. Je sais que tu le feras.

Puis, il repart. Je suis débordé. Je ne veux pas perdre Gabby, mais si je ne le fais pas, Silvio va la prendre.
Pour me vider la tête, je prends une bouteille de vin vide. Je fonce dans les cuisines et demande au cuistot de me la remplir de leurs boissons la plus forte qu'ils ont. Quand c'est fait, je sors dehors. Détachant ma cravate noire, je m'effondre contre le mur de brique du bâtiment. Je prends une gorgée de cette boisson et grimace. Je ne sais pas ce que c'est, mais c'est fort. Très fort. Rendu à la moitié de la bouteille de vin, quelqu'un m'accompagne. Je remarque du coin de l'oeil un tissu rouge écarlante. Gabby.

-Artania m'a dit que tu étais sorti dehors.
-Elle a toujours raison hein? dis-je.

Elle acquiesce et dévisage la bouteille dans ma main.

-Tu ne bois pas de vin. C'est quoi?

Je fixe l'étiquette en fronçant les sourcils. Puis, je me rappelle que ce n'est pas la bonne bouteille.

-T'es maligne! En fait.. je sais pas c'est quoi. T'en veux?

Je lui tends et Gabby la prend. Elle boit le contenu et grimace aussitôt.

-Ark! Mais, qu'est-ce que c'est que ça? dit-elle en me la retendant.
Je ris fort.

-J'en sais rien! je lui réponds en prenant une gorgée.

Elle étend ses jambes. Ses cheveux blonds se font balayés par le vent.

-Tu es très belle ce soir.
-Merci. J'avais l'impression d'être une limace à côté de ta Mea, rigole-t-elle en replaçant une de ses mèches derrière de son oreille.
-Tu es mille fois plus belle et intéressante qu'elle. Crois-moi.

Elle me regarde avec un sourire adorable. Je dépose ma bouteille près de ma jambe gauche tout en la détaillant. Les rayons lunaires reflètent sur ses pommettes. Je caresse sa joue droite et colle mes lèvres contre les siennes. À mon étonnement, j'ai la même sensation qu'au bar. Gabby ne bronche pas et répond à mon baiser.
Soudain, des bruits de pas se font entendre. Je me détache de ma compagne et me lève. Je lui tends ma main pour qu'elle fasse pareillement.

-46.99.03... je ne le trouve pas. Je fais le périmètre de la bâtisse.

Je serre la main déliquate de mon avocate et cours pour fuir à l'agent qui me cherche. Nous courons quelques minutes. Nous sommes devant un hôtel. À ma grande idée d'homme saoul, on y pénètre et je demande une chambre.

Contrat avec un princeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant