Chapitre 4

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Le matin, je reste enfermée dans ma chambre jusqu'à onze heure. C'est Artania qui m'a fait bouger de mon matelas si confortable.
Elle m'a dit que nous allons marché. J'enfile une paire de short et une camisole noire et pars avec elle.
Pendant notre trajet à pied, je dois subir un interrogatoire:
-Tu sais, Éloys n'est pas bon avec ses sentiments.. Bien souvent, il préfère les faire taire plutôt que d'en parler, me dit-elle.
-J'ai cru le remarquer... Tu es sa demi-soeur de quel bord?
-Du roi. Disons que mon père, Nork, a aussi de la difficulté avec les relations. 'Faut croire que c'est de famille.
-Est-ce que la reine le sait?

Artania s'arrête et plonge son regard dans le mien.

-La.. La reine est décédée, Gabby.

Ses yeux se remplissent de nostalgie. Elle continue:

-Ma mère biologique était irresponsable. Suite à ma naissance, elle m'a refilé à mon père. La reine, Miranda, m'avait élevée comme sa propre fille.
-Je ne savais pas.. Excuse-moi!
-Non, ça va... Pour ton information, elle est morte il y a cinq ans de cela. Et je dois t'avouer que la plupart on tourné la page, mais pas Éloys. Franchement, sa mère était tout pour lui.
-Et le roi?
-Après un certain évènement tragique, notre père le méprise d'avoir échoué. Aujourd'hui, son fils préféré est Silvio. Celui-ci ne s'en plaint pas.
-Est-ce que cette tragédie a rapport avec son accident au baseball? je demande.

Les yeux d'Artania deviennent livides.

-Comment tu le sais?
-J'ai vu la cassette vidéo.., j'avoue.
-Tu en as parlé à Éloys?
-J'ai essayé de façon subtile, mais il s'est vite mis en colère. Par après, il est venu me voir dans ma chambre pour se pardonner.
-Attend.. Éloys? S'excuser?
-Je te le jure!

Nous rigolons ensemble. Après notre promenade, nous nous baignons. Vers 15h20, une domestique vient me voir. Elle me dit que le prince benjamin veut me voir. Surprise, je sors et va le voir.
Un majordome dans la trentaine me guide jusqu'au bureau du prince.
Habillée seulement d'un robe de plage, j'entre dans la pièce. Éloys, confortablement assis derrière son ordinateur, me détaille.

-Tu te baignais avec ma soeur j'imagine?
-Quelle perspicacité! dis-je.

Il grogne face à mon fantastique sarcasme.

-Tu voulais me voir?
-Oui. En fait, j'ai un souper très important ce soir avec des acheteurs potentiels...
-Et tu veux que je reste enfermée dans ma chambre toute la soirée?
-Je veux que tu m'accompagnes.
-Wow! J'ai le droit à une sortie votre majesté?
-Je vais prendre pour un "oui". J'espère que tu as une robe élégante? demande-t-il en haussant les sourcils.
-Je peux m'arranger. C'est tout?
-Oui, tu peux rejoindre Artania.

Je lui souris, puis repars.
Nous relaxons, dos au soleil, en traine de nous faire bronzer sur les chaises longues.
Je ferme mes paupières, savourant la chaleur. J'entend Artania dire "je vais vous laisser.." Sans trop savoir pourquoi. J'ouvre mes yeux et réalise qu'Éloys est là. En train de me mater. Je soupire.
-J'étais bien là, je chiale en tournant la tête.
-Tellement que tu étais bien, tu n'as pas remarqué que deux domestiques homme te regardaient ainsi que mon frère.
-Et alors? Ils ne m'ont pas touché, j'argumente.
-Pourquoi fallait-il que je tombe sur une avocate? se sermonne-t-il.
-Ça, c'est ton problème votre Altesse! Sinon, tu me voulais quoi?
-Te chercher pour te souligner que nous devons y aller.
-Aller où... Ah! Oui, c'est vrai! Ce fameux souper pour les affaires.

Je me lève en prenant ma serviette.
Avant que je parte dans ma chambre, Éloys m'empoigne le bras.

-Vingt minutes. Je te laisse vingt minutes pour te préparer. C'est clair?
-Clair comme de l'eau de roche.

Il acquiesce et me lâche. Je m'engouffre dans la chambre et souffle bruyamment. En tout cas, il a toujours une poigne d'enfer grâce au baseball. J'enfile doucement une robe noire svelte et longue. Je met des talons haut noir également. Lisse mes cheveux et met des anneaux pas trop énormes. Une petite touche de rouge à lèvres écarlate ainsi que du mascara. Voilà! Le tour est joué!
Je sors fière de moi. Éloys m'observe, puis regarde sa montre.
-21 minutes et 37 secondes... En retard.
-Excuse-moi si je ne suis pas parfaite.

Un petit rire amer sort de sa bouche, alors qu'il regarde ses souliers cirés. Quoi?

Point de vue d'Éloys

Elle? Pas parfaite? Dès la seconde où j'ai croisé son regard, je le savais qu'elle n'allait pas être comme toutes les autres. C'est vrai, elle est loin d'être parfaite. La définition de la perfection chez une femme se résume à; faire la cuisine, le ménage, s'occuper des enfants, ne pas protester, rester polie...
Gabby, elle, est tout le contraire. Elle ne veux pas se ramasser, elle proteste tout le temps, elle est sarcastique.. Mais, elle se garde une gêne et elle ne réfléchie pas tout le temps quand elle parle. Surtout avec moi.
Pour une raison ignorante, j'aime bien. Ce côté qu'elle a de me faire rire, de me répondre avec sarcasme, de rouspéter...
Bref, je la prend par la taille et lui fais signe d'embarquer dans la voiture blanche. Quand j'entre dans le transport, elle ne manque pas de faire sa petite remarque:
-Vous avez combien de voiture?
-J'ai arrêté de compter à l'âge de treize ans, je répond avec arrogance.

Elle me sourit.

-Et.. Tu as quel âge?
-Tu me donnerais combien?
-J'en sais trop rien... Vingt-trois?
-C'est flatteur, mais j'ai vingt-six. Toi, si je ne m'abuse, tu as vingt-quatre. Non?

Elle me regarde avec étonnement.

-Bravo champion! Je ne pensais pas que je faisais mon âge, dit-elle avec une pointe de sarcasme.

Je soupire voyant son air amusé.
Arrivés au SeamIRs, un serveur nous installe à une table pour quatre.
-En quoi consiste ta mission? me demande-t-elle en s'assoyant.
-Faire signer un contrat pour une terre en Nouvelle-Zélande.

Elle hoche la tête en faisant une moue avec sa bouche. Je serre les poings pour m'empêcher de penser à elle. À ma mère. Ma chère mère dont le réflexe était identique à ce que Gabby fait. Je détourne le regard en essayant de paraitre calme.
Voyant mon malaise, Gabby pose sa main droite sur mon avant-bras. Ce qui ne m'aide pas, car ce geste me procure des fourmillements où se trouve sa main.
-Est-ce que ça..., commence-t-elle.
-Ah! Les amoureux! s'exclame une forte voix avec un accent.

Nous nous tournons et voyons le couple marié que nous attendons. Les deux s'assoient.

-Bonsoir Watchowsky, dis-je en tendant ma main vers l'homme.
-Appelez-moi Many! me répond-t-il en serrant ma main.

Par politesse, je leur présente Gabby comme étant ma petite amie depuis des mois. Celle-ci leur sourit et leur serre la main. Au moins, elle est coopérante!

Le souper se déroule dans une bonne atmosphère. À la fin du souper, Many me donne son verdict.

-Écoutez Éloys, je vous aime bien. Vous êtes tout le contraire de votre frère. J'adorerais vous donner le feu vert, mais j'ai peur de votre stabilité. Je ne veux pas donner une partie des terres de mon peuple à un insouciant.
-Je vous comprends parfaitement. Je ferais pareillement.
-Nous nous attendons là-dessus! Je vais vous vendre ces terres.
-J'en serais honoré. Merci infiniment. Je prendrai contacte avec vous le plus tôt possible pour signer toute la paperasse.
-Le plaisir est partagé mon prince. À la prochaine.

Sur ce, le couple marié part. Dans la voiture, je soupire. Je regarde Gabby qui somnole sur le siège. Dure soirée pour elle aussi.

Contrat avec un princeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant