Chapitre 33

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Point de vue d'Éloys

Franchement, cette fille n'est pas capable de ne pas se mettre les pieds dans les plats! Maintenant, elle est encore entre les horribles mains de Silvio. Dieu seul sait ce qu'il va lui faire. Je ne suis pas dupe, je sais que mon frère va débuter sa médecine quand je vais arriver.
Mais.. Que puis-je faire d'autre? Ma femme et mon enfant est en danger. Comme il y a cinq ans. Bref, je quitte l'homme d'affaire et me dirige dans ma voiture. Je commence déjà à rouler, alors que je ne connais même pas l'adresse. Après quelques minutes qui me parurent des heures, je reçois un texto: 9610 Rodd Sreet. Sois seul, sinon ton bébé va payer cher.

Pris de colère, je jette le téléphone sur le siège du côté passager et mets les gazes. Cet enfoiré ne va pas s'en sortir aussi facilement. Pourquoi s'en prendre à un bébé? Il n'a pas le cran de menacer quelqu'un de sa taille. Salopard!

Au volant, j'hésite à appeler Art'. Il faut qu'elle le sache. Je m'empare du téléphone et appelle ma petite soeur.
-Artania bonjour..?
-Salut la p'tite.
-Salut le grand.
-Ne hurle pas, mais Silvio retient Gab en otage.
-Quoi? Impossible, elle est ici.

Je l'entend marcher, puis s'arrêter. Elle ne dit plus rien.

-Elle n'est pas là hein? je lui demande sachant la réponse.
-Ils sont où?
-Heu.. 9610 Rodd Street. S'il-te-plait, ne fais pas de gaffe. La vie de ton futur neveu ou nièce est entre tes mains.
-Oh! Il a osé? pose ma demi-soeur avec colère.
-Oui. Alors, je t'en supplies Art'!
-Toi, t'es où?
-Je me dirige là-bas.
-Et si c'était un piège?
-Ne sois pas bête la soeur! C'est évident que c'en est un.
-Hé..., dit-elle d'un ton faible.
-Quoi?
-Protège-les.
-C'est dans mes plans. Au revoir.

Je raccroche. Cinq minutes plus tard, j'arrive à destination. Ma pauvre Gabby est là-dedans avec un maniaque. À peine ai-je verrouillé ma voiture que je rentre dans l'hôtel quatre étoiles. Au moins, il a changé de décor. J'entre dans le hall d'entrée et deux hommes armés m'attrapent par les bras. Je ne me débats pas. J'espère qu'Artania a trouvé un plan, car nos vies dépendent d'elle.

Ils m'emmènent dans la même chambre que ma reine. Celle-ci est attachée à une chaise. Je remarque que sa cuisse gauche a une ligne rouge vif saignante. Ses yeux sont embués par les larmes. Mon coeur se casse quand je vois ses yeux s'illuminer en me voyant. Brusquement, les hommes m'assois sur une chaise, en face de Gabby. Ils m'attachent aussi les mains.

-Bien! Tout le monde est là! s'exclame Silvio.
-Fallait pas que tu viennes, murmure Gabby.
-CHUT! hurle mon grand frère avant de la gifler avec force.

Par réflexe, je bondis, mais je reste sur la chaise. Les deux gardes pèsent sur mes épaules pour que je ne bouge pas.

-Enfoiré! cries-je.

Silvio recule de ma femme et me regarde en levant un sourcil.

-Oh? Ça te dérange que je sois près d'elle?

Mes yeux se posent sur Gabby qui a la joue gauche rouge. Mes poings se serrent. Ma bien-aimée me fixe en secouant la tête pour me dire de ne pas mettre de l'huile sur le feu. Je ne réponds rien à la question que m'a posé l'aîné de ma famille.

-Hmm, dit-il en faisant une moue.

Silvio prends une allumette et s'approche de Gabby. Il tourne la tête vers moi.

-Je me répète, est-ce que ça te dérange si je fais ça? demande-t-il en enfonçant l'allumette dans l'autre cuisse de Gab.

Il tourne le bâton en l'enfonce plus profondément avec de le ressortir. Le beau visage de ma femme se tord de douleur et un léger cri sort d'entre ses lèvres. Je meurs d'envie de le frapper. Non, de le tuer. Je souhaite de tout mon coeur qu'il meurt entre mes mains.

-Pourquoi t'en prendre à elle? dis-je en bougeant sur ma chaise.
-Encore et encore les mêmes questions, se plaint-il. Je vais te répondre la même chose que je lui ai répondu... Si je te fais souffrir, cela va moins t'atteindre que si je martyre celle que tu aimes. Tu comprends? C'est malin n'est-ce pas?
-Tu..., je marmonne en serrant la mâchoire.
-Je te connais mon frère!

Je reste bouche-bée. Je le déteste. Silvio se retourne vers Gab et lui lance un regard sadique.

-Bon! Amusons-nous!

Il prend le petit chalumeau et l'allume sous nos yeux. Ceux de Gabby s'agrandissent de peur et elle me regarde. Mon coeur se serre à ce regard. Elle compte sur moi, mais je ne peux rien faire. Quel sentiment dévastateur!
Lentement, Silvio brûle la longue griffure de ma reine. Elle hurle de douleur et le supplie de cesser.

-D'ACCORD! cries-je. Je vais te dire tout ce que tu veux, mais arrête s'il-te-plait.

Mon frère arrête et me regarde.

-Eh bien.. Qui t'a dit que je voulais des réponses?
-Alors pourquoi la brûler?

Je lui pose cette question, les yeux imbibés de larmes. Gabby, elle, pleure à cette brûlure au deuxième degrés.

-Notre cher Éloys a-t-il un coeur après toutes ces années?
-Je te renvoies la question, lui dis-je d'un ton insolent.
-À cause de ce ton, je vais..., hésite-t-il en prenant un marteau. Je vais lui frapper dans le ventre.
-NON! nous nous époumonons en choeur.

Il se positionne devant elle, mais en quelques secondes la porte se fait défoncer et de nombreuse personnes neutralisent les hommes de Silvio et lui. Une vague de soulagement me traverse quand j'entends: FBI! NE BOUGEZ PLUS!

Je vois dans les yeux noisette de ma femme qu'elle aussi est soulagée et heureuse. Les agents nous détachent et nous évacuent de l'hôtel.
Les policiers me questionnent sur les événements précédents avant Gabby puisqu'elle se fait soigner ses cuisses. Son mascara est tout coulé à cause des larmes de peur. Elle maintient une couverture chaude sur ses deux épaules. Je la vois encore tremblante. Quand mon interrogatoire est terminé, je pars voir ma reine. La jeune infirmière nous laisse seuls.

-Comment ça va?
-J'ai connu des jours meilleurs..

Je cherche son regard. Ses yeux s'accrochent aux miens.

-J'ai trois points de suture pour chaque cuisse et une crème spéciale pour ma brûlure.

Mon visage se décompose et ma mâchoire se serre.

-Pourquoi Gabby?
-J'étais tannée d'être surveillé.
-Mais cela empêchait que ce qui s'est passé arrive.
-Tôt ou tard, il allait m'avoir Éloys.

Elle n'a pas tort. Mon frère aurait eu Gab malgré les gardes royal qui étaient à ses côtés.

-J'avais si peur, lui dis-je.
-Moi aussi.

Je la serre dans mes bras et lui embrasse le haut de sa tête.

-Je t'aime, je lui marmonne doucement.

Je l'entend soupirer un "moi aussi".

Contrat avec un princeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant