Chapitre 22

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Huit mois plus tard...

-Éloys! Éloys où es-tu bon sang?! je hurle dans l'appartement.

Depuis la venue de mon amour dans ma ville, j'ai emménagé temporairement dans l'immense appartement qu'il a loué. Nous nous sommes dit, qu'après mon accouchement, nous allons partir à Istanbul où j'allais vivre avec lui pour toujours.
Bref, j'appelle de peine et de misère mon petit-ami royal pour qu'il vienne se ramasser. Paniqué, Éloys court dans l'appartement vers moi.

-Quoi? Quoi? C'est le bébé?
-Non, gros nigaud! C'est la centième fois que je pile sur l'un de tes stylos! Mon pied est taché bleu maintenant!

Le prince soupire.

-C'est juste ça? Je pensais que c'était plus grave que ça.
-À chaque fois que je t'appelle, tu penses que c'est grave.

Éloys se penche et ramasse son stylo. Il le dépose sur la table basse du salon et s'assois sur le canapé.

-Tu penses que je serai un bon père? finit-il par me demander.

Je me dirige vers lui doucement. Je m'assis lentement sur le divan et répond à sa question:
-Non. Tu ne pourras jamais être un père parfait et idéal.
-Je le sais bien Gab..
-Je sais que tu le sais, mais tu le souhaite. Tu veux être le papa parfait et cela est impossible.

Je prend une pause et couvre sa main gauche de la mienne.

-Éloys.. Tu ne seras pas un "bon" père, mais un père génial. Le père parfait serait un goutte d'eau et toi tu serais l'océan. Le père parfait serait un rayon et toi tu serais le soleil en entier.

Ses yeux se plantent dans les miens. Un petit sourire se dessine sur ses belles lèvres et il serre ma petite main dans les siennes.

-Merci Gabby..
-Pourquoi?
-De toujours croire en moi.

Je lui souris et nous nous embrassons.

Le soir, Éloys et moi partons au resto avec Sam et sa fiancée. Nous parlons de tout et de rien. Nous avons quitté le restaurant des heures plus tard. Quand on arrive à la maison, de grosses crampes provenant de mon ventre me torturent l'estomac. Je trébuche, mais mon amoureux me rattrape à temps. Ma respiration se coupe et je prie le ciel pour que ces douleurs cessent.

-Gabby! Ça va?
-Est-ce que j'ai l'air d'aller?! je lui crie.

Il ne répond pas.

-Je suis désolée... J'en ai marre de ces contrac...

Je sens un liquide chaud couler le long de mes jambes. Je regarde et vois que cela ressemble à de l'eau.

-Éloys.., je marmonne.

Il baisse la tête et lâche un juron.

-Vite!! La voiture!! je hurle à en perdre haleine.

Le prince prend les clés de la voiture et m'aide à sortir du bâtiment. J'ai des affreuses contractions. J'ai envie de mourir plutôt que d'endurer ce cauchemar. Dans la voiture, je ne parle pas. J'essaye de canaliser mon énergie pour ses douleurs atroces. Je transpire comme un porc et je souffre comme si quelqu'un me plantait des couteaux au ralenti dans le ventre.

-Écoute ma chérie, je sais que tu souffre, mais on est bientôt arrivé. Ne t'inquiète pas d'accord?
-Tu n'as aucune idée de ce que je ressens! C'est affreux! Éloys, tue-moi!
-Je suis navré, mais non. Regarde, on est arrivé.

Il gare la voiture dans le stationnement d'hôpital. Grâce au soutien massif du prince, j'ai pu atteindre la bâtisse rapidement.

-Bonjour, ma petite-amie va accoucher, dit Éloys à la dame au comptoir.
-C'est parfaitement dans le temps. Vous avez une chambre de réservée au nom de Bastra. Troisième porte à votre droite au deuxième étage.

Dans la chambre, mes contractions se font plus intenses. J'ai chaud, j'ai faim et j'ai mal. Je crois que c'est la pire journée de ma vie.
Des infirmiers arrivent avec la gynécologue.

-Madame, voulez-vous une péridural?
-Donnez-moi toutes les drogues possibles pour que je ne ressens plus cette douleur, je répond à bout de souffle.

La gynécologue hoche la tête et demande à Éloys de s'assoir sur la chaise près de moi. Sa grande main enrobe la mienne. Mes cheveux blonds me collent dans le cou.
-Couchez-vous sur le dos, me dit la docteur. Et écartez les jambes.

Sans broncher, je lui obéis.

-Si je pouvais avoir le même pouvoir sur toi.., dit faiblement Bastra en me fixant.
-Si un autre mot sort de ta bouche, je vais l'arracher et la broyer! je l'avertis à fleur de peau.
-Monsieur Bastra, si vous énervez madame vous devriez sortir.
-Non, non. Je reste et je me tais, lui lance Éloys en croisant les bras.

La gynécologue fait son travail.

-Savez-vous si c'est une fille ou un garçon? nous demande-t-elle.
-Non, nous voulons que ça soit une surprise, lui dit mon copain.

Une heure et demi plus tard, je tiens dans mes bras Lugar, notre fils. Ses yeux noisette regardent les alentours et ses petits doigts se sont renfermés autour de mon index. Éloys l'observe avec fascination.
-Il est beau n'est-ce pas? je chuchote à mon amoureux.
-Aussi beau que son père.

Je rigole de son ironie.

Cinq ans plus tard...

Tellement de flash de caméra et d'appareils photo.
-Reste concentré, me dit le prince dans mon oreille.
-Je voudrais bien, mais je ne vois plus Lugar.., je lui répond en serrant les dents pour sourire à un photographe.

En effet, quand Lugar est né, nous sommes parti vivre à Istanbul. Il y a quelques années, Éloys à confirmer notre relation et notre enfant. En ce moment, à 21h00, nous assistons à une réception pour annoncer nos fiançailles ouvertement. Donc, La Presse et autres journalistes sont ici à prendre des milliards de photos. Sachant que je ne pourrais pas surveiller mon petit garçon toute la soirée, j'ai demandé à Artania, sa marraine, de le garder pour moi. Sauf que je ne la vois pas et Lugar en plus. Alors, je suis plus qu'angoissée.
-Calme-toi Gab. Ma soeur est avec lui.
-Mais il bouge tellement!
-Art' aussi. Ne t'inquiète pas.

Je soupire.

-C'est ennuyant des soirées comme celle-ci, lui dis-je.
-À quoi penses-tu?
-On pourrait se prendre une bouteille avec un alcool inconnu et partir dehors pour boire.

Un sourire se dessine sur ses lèvres.

-Tu sais, quand tu seras reine, tu ne pourras plus faire ça.
-Peut-être, mais je ne le suis pas maintenant. Alors? T'en pense quoi?

Il regarde aux alentours. Son père et Perra occupe assez bien les attentions des photographes et journalistes. Il m'entraine dans les cuisines.

-Votre alcool le plus fort, dit le prince à un cuisinier.

Ce dernier court chercher une bouteille.

-Voilà Votre Altesse.
-Merci bien.

Il s'empare de la bouteille et nous sortons dehors. Adossé contre la parois du château Bastra, nous alternons les gorgées de l'alcool.

-Pour être fort, c'est fort! je m'exclame en passant la boisson à Éloys.
-On est plus aussi jeunes.. On avait quoi? Moi, 23 ans et toi 21 ou 22?
-Sans doute. Cela fait beaucoup de sens. Maintenant, nous sommes vieux et pathétiques.
-À seulement 28 ans, tu me traite de vieux? Je n'ai pas hâte de voir quand je vais avoir 80, plaisante-t-il.

Je rigole et bois une autre gorgée. Puis, on a parlé de tout et de rien jusqu'à ce que la bouteille soit vide et que nous décidions de rentrer à l'intérieur.

Contrat avec un princeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant