Chapitre 31

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Nous avons participé au procès de Silvio. Éloys et moi avons témoigné des évènements d'y il a cinq ans environ. Évidemment, cela n'a pas suffit et l'aîné Bastra est blanchit.
En sortant du tribunal, Éloys affiche un air amer. Sa mâchoire est serrée ainsi que ses poings. Dans la voiture, il se tourne vers moi et me dit:
-Dorénavant, tu ne sors plus seule ni toi ni Lugar. Personne.
-Et toi? je demande en fronçant les sourcils.
-Je peux me débrouiller.

Mes yeux s'attardent sur la cicatrice sur sa lèvre inférieur causé par la bagarre de cinq ans. Quand Éloys m'a sauvé d'une mort affreuse.

-Tu sais bien que je sais me défendre, me lance-t-il.
-Oui, mais...

Je n'ose pas ajouter quoi que se soit. Lugar est à l'école. Jamais je n'aurais apporté mon petit garçon voir son oncle qui l'a presque tué indirectement.
Au château, je reçois un mail. Je le lis et le relis. Je n'en crois pas mes yeux! Silvio me dit clairement qu'il a l'intention de... Me tuer? Devrais-je montrer cela à Éloys? Je veux dire.. Si je le fais, je ne vais définitivement plus avoir de liberté. Je devrai rester coincer dans ces quatre murs comme mes premiers jours au début du contrat. Non, je vais négliger de les montrer à mon mari. Après tout, ce ne sont que des mots. Le mal n'est pas encore fait...

Il s'est écoulé trois jours depuis ce fameux message courriel. Je n'ai eu aucun autre message ou appel. Je pense que j'ai bien fait de ne pas crier "au loup" trop vite. Juste laisser retomber la poussière sur cette histoire.
À mon travail, ma collègue ne me pose plus aucune question à propos de Silvio. Je crois que c'est à cause des trois gardes armés à mes côtés. Mes journées sont de plus en plus ennuyantes. Je sais bien qu'Éloys l'a remarqué, mais c'est pour mon bien qu'il ne flanche pas. Malgré mes plaintes, il refuse catégoriquement.

Le soir, je reste seule au château. Lugar dort, Artania est parti chez son rencard et Éloys est à un souper d'affaire avec les représentants de la Russie. À 23h00 pile, mon portable sonne. Le numéro affiché à l'écran est inconnu. Je sens mes mains tremblées et des frissons me parcourent le dos.

-Allô? dis-je d'une voix tremblante.
-Ça faisait longtemps..

Merde.

-Je ne m'en plaint pas.
-Moi si. Mais.. J'ai eu le temps d'élaborer un plan donc...
-Quel plan? je demande peu sûre de moi.
-Pourquoi je te le dirais? Tu aurais dû en parler à mon frère pour qu'il renforce ta protection.

Je me lève d'un bond.

-Comment..? je balbutie.
-Je sais tout! Comme... Ce que tu porte.
-Ah oui?
-Mmh. Un pulle rouge avec un vieux jean délavé.. Pas vraiment le style d'une reine de nos jours.

Je me regarde dans le miroir. C'est exactement ce que je porte! Il doit m'avoir vu, car je me suis changé le soir. Je tourne autour de moi pour voir si je peux l'apercevoir dans une des fenêtres.

-Où es-tu bordel?
-Haha! rit-il amèrement. Nul part. Je pourrais être derrière toi et tu ne le saurais même pas!

Je ne me sens plus alaise. J'ai l'impression qu'il pourrait surgir du plancher. Je n'ose plus marcher.

-N'ai pas peur... On se reverra bientôt. Plus vite que tu ne le penses.

Sur ce, il raccroche. Je monte au deuxième étage de vitesse et m'enferme dans une pièce où il n'y a pas de vitre. Prise de panique, j'appelle la seule personne avec qui je me sens en sécurité. Je compose son numéro. Après la deuxième sonnerie, j'entend sa voix réconfortante.

-Gabby?
-Mon Dieu Éloys. Je suis contente d'entendre ta voix.
-Quelque chose ne va pas?
-Rien ne va plus. Silvio m'a appelé, lui dis-je sur le bord des larmes.

Je l'entend s'excuser et il part dans un lieu où les sons sont moins forts.

-Il t'a menacé? il me demande.
-Oui, je répond pas fort ayant la voix cassée par mes pleures. Bon sang Éloys, je ne sais plus quoi faire. Je ne peux plus. Je ne suis plus capable d'endurer, c'est trop dur.
-Calme-toi ma belle. Plus rien ne va t'arriver. Je suis là.
-Pourtant, je ne te vois pas. Je ne veux avoir l'air d'une égoïste, mais je ne me sens plus en sécurité dans ma propre maison. J'ai la sensation qu'il est n'importe où. J'ai peur Éloys, j'ai vraiment peur.
-OK, laisse-moi dix minutes et je serai là. Dix minutes top chrono.

Je lui lance un faible OK et coupe la ligne. Je me laisse choir contre le mur de la pièce et vide mon corps de tout ce stresse par des larmes. Dix minutes plus tard, mon mari entre là où je suis. Toujours en larme. Il s'assit à côté de moi et me caresse doucement les bras.

-Je suis là, me dit-il.
-Quand tout cela va avoir fin?
-Bientôt, je te le promets. Bientôt.

Je me laisse bercer dans ses bras et m'y endors.

Je me réveille avec les yeux rouges et ils me piquent légèrement. Les deux garçons sont partis. Artania est ici, par chance. Quand elle me voit, elle me détaille de la tête aux pieds.

-Ma pauvre amie! chuchote-t-elle en me prenant dans ses bras.

Je lui rends son étreinte.

-Je te promets que je vais le traquer, arracher ses couilles et le lui faire bouffer!

L'ombre d'un sourire se dessine sur mes lèvres.

-Merci Art'.

Nous nous décollons.

-Tu veux que j'appelle ton travail pour que tu prennes un congé? Je ne travaille pas non-plus, donc on pourrait se faire une journée de fille.
-Toi? Ne pas travailler? Depuis quand tu bosses?
-Jamais!

Je rigole et accepte son offre. Une journée avec un rayon de bonheur me fera le plus grand bien.

Pendant cette journée, nous avons regarder des films à l'eau de rose et d'action, nous avons mangé de la crème glacée avec des crêpes et nous avons magasiné en ligne. Artania ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie en me faisant sortir dehors avec tous ces gardes. Évidemment, elle a payé le surplus de taxe pour que les vêtements soient arrivés dans les 24h qui suivent.

Lorsque Silvio m'avait dit qu'on allait se revoir très bientôt.. De quoi faisait-il référence? Je sais qu'il a tout planifié, mais ce plan m'est inconnu. C'est ça qui me rend dingue.

Contrat avec un princeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant