Chapitre 28

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Le lendemain, j'ai l'impression d'être une morte vivante. Je traine les pieds sur le parquet de la cuisine.

-Coup donc! Tu as couru le marathon hier ou quoi? me lance Art'.

Je lui fais un regard noir et m'écrase sur la chaise en face d'elle.

-Mon frère t'a vidé de ton énergie?
-J'aurais bien aimé.., mais c'est la soirée d'hier qui m'a demandé assez d'effort.

Un rire sarcastique sort de la bouche de mon amie.

-Toi? Assez d'effort? Ma pauvre! Tu serais morte si tu étais la nounou de Lugar!

Elle n'a pas tort. C'est moi la méchante qui lui refile la tornade lors de grandes occasions.

-Je suis désolé! lui dis-je en déposant mon front contre la table.
-Soyons honnêtes, commence Artania, c'est à cause des Nouvelles que tu as cette mine?

Elle est au courant?
Je redresse ma tête pour la regarder dans les yeux. Elle me tend le journal quotidien. C'est à la une! "L'aîné Bastra revient à la charge"
Je suis encore plus déprimée.

-Ça me fait flipper cette histoire, je lui confie en déposant le journal.
-Moi aussi. Mais, souviens-toi que tu n'as jamais été seule et que tu ne le seras jamais. Pas avec le mari et roi que tu as!

Je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire. Art' marque un point. Avec Éloys, je suis loin de risquer quoi que ce soit.

-Parlant du loup, marmonne-t-elle.

Je me retourne et vois mon cher mari ayant son garçon dans les bras. Les deux ont encore les yeux endormis.

-Bon matin...? dit Éloys.

Je me lève pour les saluer.

Dans l'après-midi, Éloys m'a proposé de me changer les idées à travers la ville d'Istanbul. Maintenant, je la connais sur le bout des doigts.
Nous marchons dans les petites rues commerciales, puis mon mari m'informe que m'a soeur a appelé durant la nuit. Avec le décalage horaire, elle nous a sans doute contacter à une heure du midi.

-Qu'est-ce qu'elle disait de bon? je demande en regardant attentivement des jeunes en train de jouer au basket.
-Eh bien... Elle aimerais que nous lui rendons visite dans quelques jours. Elle se prendra deux semaines de vacances et nous allons rester environ une semaine chez eux.
-Parce que c'est l'anniversaire de Lili-Rose c'est ça?
-Pas seulement pour cette raison.
-Et le couronnement qu'elle a manqué.

Il hoche la tête en regardant devant lui.

-Très bien. Mais...
-T'inquiète pas, nous avons le droit de délaisser Istanbul pendant un laps de temps.

Comment a-t-il su que c'est ce que je m'apprêtais à dire? Avec les années, Éloys me connait de plus en plus bien.

-Ça fait peur parfois, lui dis-je.
-Tu me l'avais aussi faite. Tu ne te souviens pas? Je voulais m'excuser, mais tu m'interrompais à chaque deux mots.

Je rigole.

-Je vais lui dire que l'on viendra.
-J'ai déjà regardé les horaires, mais les heures de vol ne sont pas fait pour Lugar.. Alors...
-Nous allons y aller en jet privé! je m'exclame.
-Tu vois? Tu le fais encore.

Je souris de pleine dents. Notre balade à durée tout l'après-midi. De nombreuses personnes nous saluaient et voulaient prendre des photos.

Plus tard, alors que nous sommes seuls, un flash me vient en tête.

-Dis Éloys..., je commence.
-Mmh?
-Le contrat que j'ai signé il y a cinq ans..?

Il s'arrête et me fixe drôlement. Surprise, je l'imite.

-Quoi? J'ai dit quelque chose que je devais pas?
-C'est maintenant que tu me poses la question? Sérieusement?

Je hausse les épaules.

-Tu sais que j'ai une mémoire sélective.
-Oh oui! Ça, je le sais!

Il s'avance vers moi et me fais signe de continuer à marcher.

-Je l'ai brûlé.
-Quand?
-Hier.

Là, c'est moi qui le regarde de travers. Puis, je me calme aussitôt en le voyant s'esclaffer.

-Ha. Ha. Très drôle, lui dis-je sarcastiquement.
-Tu aurais dû voir ton expression! se moque-t-il.
-Peux-tu être sérieux deux secondes? Sois que tu l'es trop ou pas assez! Il n'y a pas de juste milieu!

Il reprend son souffle. Essuyant une larme de rire, il me dit la vérité:
-À la minutes où j'ai vu que tu n'étais plus là, la première chose que j'ai faite a été de me débarrasser de ce foutu document.

Je sens une pointe de culpabilité. Mais elle s'estompe quand mon mari me prend la main de façon douce et chaleureuse.

-Tu ne croyais pas que je l'avais gardé n'est-ce pas? me demande Éloys en levant un sourcil.
-Pour dire vrai, j'espérais que tu t'en avais débarrassé.

Il entrelace nos doigts et continuons notre balade.
Quand nous rentons, Lugar se précipite vers nous. Je le serre fort dans mes bras et mon amoureux le prend dans les siens. Les deux garçons partent en direction de la salle de jeux. Puis, la gardienne vient à ma rencontre. Je la remercie et lui donne sa paye. Artania a un rendez-vous important, alors il fallait que je me débrouille.

Quand je rejoins les hommes de ma vie, Lugar m'invite à m'assoir pour jouer avec eux.

-J'aimerais bien mon coeur, mais maman doit faire beaucoup de chose.
-Pas grave. Quand tu auras fini, tu viendras jouer avec nous?
-Bien sûr!

Je me lève pour partir dans mon bureau, histoire de terminé certains dossiers et la paperasse. Avant de quitter la pièce, je dis à mon fils que nous partons voir sa tante Sandrine dans trois jours environ.

-YOUPI!!! Je vais voir Lili-Rose! s'exclame-t-il.

Ensuite, je pars m'attaquer à mes dossiers incomplets.
Une heure plus tard, je reçois un message texte de ma soeur. Je le lis attentivement: REGARDE LES NOUVELLES!

Comme de fait, j'allume la petite télévision. Aux Nouvelles, on reparle encore de Silvio Bastra. Maintenant, ce ne sont plus des rumeurs, mais des faits. Je me demande combien de contact a-t-il pour pouvoir sortir de prison aussi rapidement. Il doit être de mèche avec le procureur... Ou quelqu'un de haut gradé dans le domaine de la justice. Suite à cette réflexion, un frisson de dégout et de peur monte dans ma colonne vertébrale.
J'ai bien hâte à ces vacances chez ma soeur pour me vider la tête.

Contrat avec un princeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant