Chapitre 29

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Dans l'avion en direction de Washington, Lugar est plus excité qu'une puce. C'est la première fois qu'il prend l'avion. Étant seuls dans le jet privé, il s'amuse à sauter d'un siège à un autre.

-Je ne pensais pas que ta soeur était resté à Washington, me dit Éloys en prenant une gorgée d'eau.
-Sandrine a toujours été très attachée à des détails. Quand nous étions enfant, elle gardait tout. Si tu voyais toutes les babioles qu'elle avait dans sa chambre! Notre mère pétait un câble pour qu'elle fasse du ménage.

À me ressasser ces souvenirs, un grand sourire apparait sur mes lèvres.

-Maman! Regarde-moi! me crie Lugar.

Je me retourne et il saute d'un siège à l'autre d'à côté.

-WOW! Bravo mon coeur.
-T'as vu? J'ai sauté haut!

Je lui souris et me tourne vers Éloys.

-Et toi?
-Et moi quoi? pose-t-il perplexe.
-Si tu pouvais, tu irais où?
-Là où tu seras.

Je lui donne un petit coup de coude.

-J'ai toujours voulu aller en Floride.
-Tu n'y as jamais allé?
-Eh bien, de vitesse. Je n'ai pas eu le temps de visiter...

Il coupe sa phrase net. Je le dévisage.

-Non..! Ne me dit pas que tu veux aller en Floride pour...
-...Disney Parks, complète mon mari.
-Mon Dieu! Éloys! À 30 ans?
-Hé! Ne me vieilli pas! J'ai 28.
-Et j'imagine que tu vas te servir de Lugar pour pouvoir y aller en paix.

Il hausse simplement les épaules en regardant par le hublot du jet.

-Puis, à cet âge-là, il ne va plus s'en souvenir adolescent, lui dis-je en le regardant malgré tout.
-Je le sais bien.. C'est pour ça que je ne voulais pas te le dire.
-Oh? Tu as honte de tes fantasmes mon petit Éloys? dis-je d'un air taquin en le piquant avec mon index.

Il me montre son dos. Signe que je viens de toucher son orgueil.

-L'orgueil, Ma Majesté, est un péché capital.

Il se retourne et me lance:
-L'amour avant le mariage aussi, mais nous l'avons tout de même fait.

Je pince mes lèvres. Sa maudite répartie.

-Devant le tribunal, cet argument ne tiendrait pas la route.
-Ah oui? Pourquoi? Le tien non plus d'ailleurs. Si le juge était orgueilleux?

Je marmonne de mécontentement.

Quand nous arrivons à Washington, des agents nous escortent jusque dans la voiture. Donc, nous avons traversé l'aéroport accompagné de ces charmants monsieur. Dans la limousine, Lugar regarde dehors avec émerveillement. C'est la première fois qu'il va rendre une visite chez sa tante.

-Éloys? Les valises.. Où sont-elles?
-Elles sont déjà chez Sandrine.
-Ah bon..?

Il me regarde avec amusement.

-Ma Reine ne s'habitueras jamais à cela.
-Cesse de te moquer! je me défends en tournant la tête pour ne plus subir son regard.

Je l'entends rire de ma réaction enfantine. Moi, ça me rend frustré, mais Lugar, lui, trouve la situation plutôt amusante.

Quand on est chez ma soeur, Lili-Rose rampe vers nous en disant des mots incompréhensibles.

-Ma soeur! s'exclame Sandrine qui sort de la cuisine.

Elle me serre dans ses bras.

-Le voyage a été bien? nous demande-t-elle en nous faisant signe de nous assoir sur le canapé.
-Oui, aucun problème. Lugar ne s'est pas plaint.
-C'est génial! Et toi, Éloys?

Nous nous tournons vers mon mari. Ses yeux, qui étaient plantés dans le vide, nous fixe maintenant.

-Moi? Je.. Vais bien.

Devant sa réponse vague, je me penche vers ma petite soeur et lui chuchote:
-Un homme de peu de mots.

Ma frangine s'esclaffe. Par contre, je n'ai pas été assez discrète, car Éloys me lance un regard noir et amusé. C'est troublant. Les cris de joie des deux enfants s'amusant ensemble résonnent dans le salon d'où nous sommes. Lugar ne voit pas souvent sa petite cousine, alors quand il lui rend visite, ils en profitent tous les deux. Puis, le copain de ma soeur entre dans la demeure.

-Bonjour la visite! s'exclame-t-il en nous faisant un geste de la main enjoué.
-Salut Matt, je lui répond.

Mathieu, appelé Matt, est avec ma soeur depuis quatre ans. Je suis extrêmement heureuse pour eux, d'autant plus qu'ils ont acheté la maison quand Lili-Rose est née.

-Éloys, je te sens pas tout à fait là.. Tu veux une bière?
-Je ne dirais pas non, lui dit-il en se levant pour aller l'aider.
-Et toi ma chère? me demande Sandrine quand les deux hommes sont dans la cuisine. Tu veux quelque chose à boire?

Je secoue la tête et continue de regarder Éloys. Il est plus neutre que d'habitude.. Comme si il avait appris que toutes ses industries avaient fermé leurs portes. J'espère que ce n'est pas à cause de l'histoire de Disney Parks. Sinon, il est plus bébé que Lugar.

Le soir venu, les enfants dorment paisiblement dans les chambres respectives. Les adultes, eux, jouent aux cartes. Au poker. Un jeu non-inconnu à mes yeux. Jeune j'y jouais très souvent avec ma petite soeur. Évidemment, je gagnais à chaque fois. Quand j'étais adolescente, j'avais déjà été dans un camp de vacances où des soirées de poker se faisaient à chaque soir.

Bref, je suis à ma cinquième victoire. Par contre, Éloys me suit de près avec quatre.

-Pourquoi faut-il que tu sois doué dans tout? je pose à mon mari qui ramasse ses jetons gagnés.
-Que veux-tu? Je ne vais pas m'en plaindre.

Je lève les yeux au ciel. Ma soeur et Matt, eux, rigolent ensemble.

Le lendemain, Sandrine a proposé d'emmener les enfants au parc aquatique et Mathieu travaille jusqu'à 17h00.

Je reste à l'intérieur à écouter les Nouvelles.. Quand mon téléphone sonne.
-Allô?
-Bonjour Gabby Armis, me répond une voix grave.

Prise de panique, je cherche Éloys en gardant le téléphone collé à mon oreille.

-Comment as-tu eu mon numéro?
-J'ai des ressources.
-Qu'est-ce que tu veux?

Je trouve mon mari allongé sur le lit, un livre à la main. Je lui pointe mon cellulaire et mets le volume audio.

-Oh? D'après toi Gabby? Il y a tant de raisons de ma petite vengeance...

Les sourcils d'Éloys se froncent.

-D-De quoi tu parles? Tu es en prison!
-Plus pour très longtemps. J'ai des relations. C'est même eux qui mon dégotté ce téléphone portable.
-Non..., je marmonne.

Je l'entend rire de façon diabolique.

-À bientôt ma chère, me lance Silvio avant de raccrocher.

Je me tourne vers Éloys en affichant un air apeuré. Lui, il est en colère.

-Comment cette pourriture peut s'en tirer aussi facilement? je demande en jetant mon téléphone sur le grand lit.
-Nous n'allons pas le laisser en liberté..., me console-t-il.

Je hoche la tête et m'étend à ses côtés. J'ai un mauvais pressentiment. Et je n'aime pas ça.

Contrat avec un princeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant