Chapitre 12

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Yuri avait toujours pensé que quoi qu'il arrive, rien ne l'atteignait, que l'indifférence ou la colère était les seuls sentiments qu'ils pouvaient éprouver, que son air blasé et impassible étaient les seuls expressions que son visage pouvaient afficher. Jamais autant de sentiments ne s'étaient mélangés dans sa tête : la frustration, l'inquiétude, la colère, la tristesse et d'autres même qu'il n'arrivait pas à identifier.

Jamais son esprit n'avait été aussi embrouillé, et surement pas à cause d'une autre personne.

Et apparemment cela devait se voir, puisque toute la matinée, bien qu'il ne parle pratiquement jamais à ses camarades, ils n'arrêtèrent pas de lui demander « Est-ce que ça va ? » ou de lui dire « T'en fait une de ces têtes, t'as pas l'air bien » ou autres phrases du même style. Mais ils semblaient un peu plus rassurés quand il leur hurlait dessus que ce n'était pas leurs affaires. S'il avait encore la force de leur crier dessus, ça ne pouvait pas être très grave.

Il pensait que la danse le défoulerait et lui viderait la tête, mais même pas. Lilia, n'avait pas arrêté de le reprendre et de le corriger. Elle lui avait même bien fait comprendre que s'il continuait comme ça, il n'aurait aucune chance au concours international.

Mais il n'arrivait pas à se sortir de la tête ce qu'il s'était passé avec Otabek la veille. Et plus particulièrement les derniers mots qu'il lui avait dits.

« Je vais faire comme si tu n'avais aucun problème, comme si tu étais heureux. Oui parce que si tu ne me dit pas le contraire c'est que tu dois l'être, non ? ». Après avoir sortit ça, il avait espérer qu'Otabek réagirais. Mais après plus de deux minutes de silence, Yuri avait finit par abandonner et était sortit de la chambre.

Est-ce qu'Otabek était heureux ? A vrai dire, avant hier soir, il ne se l'était jamais vraiment demander, mais en y repensant Yuri en doutait. On ne peut être heureux en cachant celui qu'on est vraiment. C'est ce que son grand père lui avait apprit et ce pourquoi il ne s'était jamais cacher de faire de la danse, même si cela ne rentrait pas dans le « moule » de la société, même si cela signifiait subir les moqueries des autres.

Et merde depuis quand il s'inquiétait pour les autres ? Si Otabek ne voulait rien lui dire, très bien. Si il n'est pas heureux ou ne va pas bien c'est son problème après tout.

C'est bien décidé à ne plus se soucier d'Otabek qu'il sortit de l'Académie Bolchoi, et qu'il tomba....sur Otabek.

Appuyer sur sa moto, elle-même appuyé contre une barrière et tenant un deuxième casque en plus de celui qu'il avait sur la tête, il semblait attendre quelqu'un. En dessous de son blouson en cuir qu'il mettait tout le temps quand il conduisait, il était encore vêtu de ses vêtements de sport, c'est-à-dire short, tee-shirt et chaussures à crampons. Yuri se fit la réflexion qu'il devait se les cailler.

Yuri ne savait pas ce qu'il faisait là, mais il ne voulait absolument pas croiser son regard. Il allait passer et faire comme si il ne l'avait pas vu mais Otabek en avait décidé autrement.

–Attends, Yuri.

–Qu'est ce que tu fous là ? Tu veux quoi ?

–Que tu viennes avec moi.

Celle là, Yuri ne s'y attendais pas. D'un côté il avait envie de le suivre, d'un autre il aurait bien aimé l'ignorer pour lui montrer qu'il était vraiment en colère contre lui.

–Pourquoi ? Tu n'avais personne avec qui fêter ton anniversaire, alors tu reviens vers moi ? Si c'est ça je pense que Diana serait plus qu'heureuse de le fêter avec toi, cracha-t-il.

–S'il te plait, je me fiche de ça, je veux juste te parler.

Otabek lui tendit le deuxième casque, Yuri soutint son regard un instant puis capitula. Il attrapa le casque en soupirant, il put voir un mini sourire victorieux se dessiner sur le visage d'Otabek, ce qu'il lui fit presque regretter sa décision.

Boys can dance tooOù les histoires vivent. Découvrez maintenant