Chapitre 25

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Pendant les quinze minutes de trajet, Otabek réfléchissait tout en observant Yuri. Ses joues et son nez rougis par le froid le rendait encore plus adorable qu'il ne l'était déjà, ses yeux brillaient tandis qu'il parlait avec enthousiasme de ses mésaventures d'enfance. Il avait aussi remarqué quelques petits tics qu'il avait, comme souffler dans ses mains avant de les renfoncer dans ses poches (parce que monsieur s'était entêté à ne pas vouloir mettre de gants), ou encore la manière qu'il avait de tendre légèrement le bras dans sa direction quand ils attendaient pour traverser la route. Ça l'avait fait sourire que ce soit le plus petit qui veuille protéger le plus grand.

« Prend des initiatives » lui avait dit Victor Nikiforov. Oui mais quand et comment ? Il n'avait presque plus de doute sur le fait que Yuri ressentait plus que de l'amitié pour lui, mais passé à quelque chose de plus concret l'effrayait quelque peu. Otabek venait à peine de découvrir la vraie amitié, le stade au dessus lui était totalement inconnu. Peut-être qu'il se trompait sur ce qu'il ressentait pour le blond ? Et si c'était le cas et qu'au final ça ne marchait pas ? Il ne voulait pas perdre Yuri.

Tôt ou tard il faudrait qu'ils aient une discussion, et il avait le sentiment qu'il fallait que ce soit lui qui l'engage. Si il ne faisait rien, les choses resterait comme elles le sont entre eux. Mais Otabek était aussi heureux avec leur relation actuelle. La question était : ne rien faire et risquer d'avoir des regrets, ou tenter le coup avec une chance sur deux d'être encore plus heureux mais aussi une chance sur deux de blessé ou d'être blessé.

Yuri s'arrêta de marcher ce qui mit fin à son dilemme intérieur.

- Ce n'est pas la destination finale, mais je voulais que tu le vois.

Il tourna la tête vers l'immense bâtiment que Yuri pointait de doigt.

- Voici la Philharmonie, c'est là où joue l'orchestre Philharmonique, le plus vieil orchestre de Russie. C'est pas le style de musique que tu joues mais j'ai pensé que tu pouvais trouver ça intéressant.

- Un endroit où les gens font de la musique leur métier... c'est le rêve.

Yuri lui mit la main sur l'épaule.

- Tu y arriveras un jour aussi, tu feras de la musique ton métier, n'est-ce pas ?

- J'espère, souffla Otabek.

- Non, pas de j'espère, promet le, rectifia Yuri.

Il tendit son petit doigt, Otabek lui lança un regard qui disait « T'es sérieux là » mais le blond le regardait d'un air très solennel.

- Je vais atteindre mon rêve, quoiqu'il arrive, j'en ai la conviction depuis tout petit. Tu peux ne pas tendre ton doigt mais alors ça veux dire que tu n'as jamais eu la détermination nécessaire et oui là autant laissé tombé parce que c'est le plus important . Je te promet que je deviendrai le meilleur danseur de l'Opéra de Paris...et toi ?

Otabek n'avait pas l'habitude de le voir aussi sérieux, son discours le prit par surprise. Mais alors qu'il était assaillit de doute sur son futur, il verrouilla son regard dans le sien, et croisa leurs petits doigts.

- Je ferais de la musique mon métier, que ce soit chanteur, musicien, compositeur ou autre...je vivrais de la musique et je serais heureux.

- Tu ne peux plus te défiler maintenant.

Un sourire déterminé se dessina sur le visage de Yuri alors que leurs doigts se séparaient.

- Maintenant je vais te montrer mon endroit.

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- On est déjà passé par là non ?

- On est passé par la rue derrière, je voulais garder ça pour la fin.

Boys can dance tooOù les histoires vivent. Découvrez maintenant