43- Et merde!

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Je prie intérieurement pour que ma mère n'ait pas songé à enlever le double des clés de leur endroit habituel.

Une fois devant ma maison, je me dirige tout droit du côté gauche de la véranda et soulève le pot de tournesol. Je ne pus m'empêcher de pousser un petit cri d'exclamation en voyant qu'elle est belle et bien là.

Je la saisis aussitôt et l'introduit dans la serrure. Rien n'a vraiment changé, et la chaleur environnante me procure un bien être fou. Je dois avouer qu'elle me manque. Juste un peu.

Je monte rapidement les escaliers et me rue dans ma chambre. Je suis sûre de l'avoir laissée là. J'envoie les vêtements de mon dressing pêle-mêle sur le sol et après quelques minutes je la trouve enfin.

Je prends la longue boîte en carré et vais m'asseoir sur le lit. Je l'ouvre délicatement et fut heureuse de constater qu'elle est telle que je l'avais laissé.

C'est une magnifique robe rose dont le haut est parsemé de paillettes que ma mère m'avait offerte pour assister à une réception. Réception auquel je n'ai point mis les pieds à cause d'un petit incident de dernière minute.

Je saisis la robe et quitte précipitamment la chambre. Quant au petit désordre, je verrai ce que je peux faire à mon retour.

Il faut que je sois rentré avant Michael, je ne veux absolument pas qu'il soit au courant de ma petite escapade.

Je referme la porte et dépose la clé exactement où je l'ai prise. Ma boîte fermement à l'abri sous mon bras je prends la route. Je place mes écouteurs au fin fond de mes oreilles où Hero de Enrique Iglesias ne tarde pas à retentir.

Une voiture klaxonne à côté de moi. Je ne suis pas du genre à mettre le volume à fond jusqu'à ne pas entendre la petite voix dans ma tête, non! Il y a une certaine limite que je me fixe et je peux au moins savoir ce qui se passe autour de moi tout en restant discret.

Mais ça lui, il ne le sait pas. Je feins de ne pas avoir entendu et accélère le pas. Je secoue la tête comme une endiablée, peut-être qu'il me prendra pour une folle et capitulera. On ne jamais...

Il semble qu'il n'a pas compris le message et continue de plus belle. Je garde la tête droite devant moi et accélère encore le rythme jusqu'à limite courir.

Mais je fus aussitôt arrêtée par cet enfoiré qui vint m'obstruer le passage.

-Hey, calme me toi! Je n'ai pas l'intention de te kidnapper.

Chris.

Je souris bêtement face à mon idiotie et tape le front.

-Allez monte! Je te ramène.

Si je monte, j'ai: 1) Quatre-vingt quinze pour cent de chance d'arriver avant Michael et qu'il ne se doute de rien et 2) mille pour cent de chance qu'il fasse une petite crise de jalousie.

Bon, je crois que le choix est vite fait.

-Désolée! lançai-je après avoir bouclé ma ceinture. C'est que je t'ai pas reconnu.

-Comment aurais-tu pu? Tu n'as même pas daigné me jeter ne serait-ce qu'un coup d'œil, ajoute-t-il avec son sourire charmeur. Je parie qu'il doit en faire tomber quelques-unes.

Ne sachant plus quoi dire, j'opte pour le silence.

-Sinon, tu fais quoi dans le coin?

Dois-je lui dire ou mentir? Ma mère m'a toujours dit qu'un mensonge entraîne toujours un autre et je suis sûre que Christian est parfaitement capable de garder un secret.

-J'ai été chez moi récupéré ça, avouai-je en enlevant le couvercle.

-Waw! Je suis sûre que tu as tout à fait l'air d'une princesse là-dedans.

Je souris à sa remarque et je sens aussitôt mon visage s'empourprer.

-Pas un mot à Michael!

-Je l'emporterai avec moi dans ma tombe, t'inquiète!

Quelques minutes après Chris se gare devant l'entrée et je fus heureuse de constater que la Mercedes n'y est pas.

Je pénètre dans ma chambre tandis que Chris s'installe confortablement dans le hall. C'est en quelques sorte chez lui aussi, non?

Incapable de me retenir plus longtemps, je décide d'enfiler la robe.

-Allez! Ferme-toi! commençai-je à m'énerver.

Je ne peux pas avoir grossi à ce point. Non, pas possible.

Malheureusement je n'ai pas hérité des talents de couture de ma mère, parce que si ça avait été le cas, je suis sûre que j'aurais pu remédier à la situation.

Je m'effondre sur le lit au bord des larmes. Et dire que je ne l'ai jamais mise. Pas même une fois!

La sonnerie de mon portable me tire de mes pensées. C'est Lou m'appelant sur Skype.

-Coucou!

-Salut! répondis-je sans enthousiasme.

-On dirait que t'es pas contente de me voir?

-Si bien sûr, c'est juste que...

-Waw, mais qu'est-ce que tu portes là? Fais voir.

J'éloigne la caméra un peu de moi afin qu'elle puisse voir la robe un peu dans toute son intégralité.

-C'est elle que tu vas porter? On dirait qu'elle ne te va plu?

-Merci de remuer le couteau dans la plaie.

-Oh, c'est donc pour ça que tu fais cette tête? Essaie de rentrer ton ventre, ta poitrine aussi.

-T'es sérieuse? m'esclaffai-je. Ma poitrine?

-Oui oui. Puis essaie de remonter la fermeture.

-Ça marche! m'écriai-je. Mais je suis incapable de respirer normalement.

-Eh bien là ma chère, il va falloir t'y faire.

Des bruits provenants de la cuisine m'obligent à mettre fin à la discussion.

Une fois sur les lieux, mes deux orbites s'écarquillent telles deux soucoupes en voyant l'état de la cuisine.

-Tu peux me dire ce que t'essayais de faire?

-Smoothies. Mais j'ai oublié de mettre le couvercle sur le mixeur.

Je me demande quel genre de boisson il voulait s'ingurgiter en voyant les différents ingrédients étalés sur le plan de travail.

-Voilà le peu que j'ai réussi à garder, me dit-il en me tendant me tendant le bouchon de remplissage amovible.

Je regarde le contenu d'un petit air méfiant.

-Goutte!

Je porte le liquide à mes lèvres et recrache aussitôt le contenu. Chris n'est malheureusement pas épargné.

J'oublie de m'excuser et m'écrie:

-C'est quoi ça?

-Un Smoothie, répond-t-il d'un ton faisant clairement comprendre que c'était bien bête de reposer la question.

-Et bien figure-toi que j'en ai goûté des ''Smoothies'' et ça n'avait clairement pas ce goût là.

Avant qu'il n'ait le temps de répliquer quoi que soit, je contourne le comptoir et ajoute:

-Tu ferais mieux de m'aider à nettoyer tes bêtises avant que cela ne sè...

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que j'avais glissé, entraînant Christian avec moi dans ma chute. Je m'étais retrouvée étaler sur lui alors qu'il était recouvert de sa fameuse boisson dégoûtante.

Nous fûmes pris par un long fou rire mais qui s'arrêta net lorsque j'entendis la porte d'entre s'ouvrir et des pas se rapprocher.

Je n'eus nullement le temps de me relever afin de ne laisser place à aucune ambiguïté que la grande taille de Michael nous surplombait dans toute sa hauteur.

Mais ce n'est pas ce qu'il croit...

L'interdit attire. [ TERMINÉE/RÉÉCRITURE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant