Ferme les yeux...

Chapitre 8 | Merci

On est enfin vendredi et ce soir ce sont les vacances. Il ne me reste qu'une heure de cours et après je serais libre. J'ai tellement hâte d'y être. D'autant plus, que mercredi soir je me suis réconcilié avec Sarah (je vous laisse deviner de quelle manière).

Suite à cette heure interminable de philo, je suis officiellement en vacances ! Léo et moi, fidèles à nos habitudes, sommes les premiers sortis du lycée, prêts à fêter l'événement. Sarah nous rejoint rapidement et nous partons en direction de chez elle.

—Les gars, commence Sarah, vous m'aiderez à faire les courses pour ce soir. Julien tu iras chercher l'alcool et toi Léo, il faut que tu m'aides à pousser les meubles chez moi.

—Pourquoi c'est toujours Julien qui va chercher l'alcool ? Il n'a pas dix-huit ans, alors que moi je vais les avoir dans deux jours...

—Mais quel gamin, s'exaspère Sarah. C'est tout simplement que tu as plus de force que lui, donc pour pousser les meubles c'est nettement plus simple.

Sarah sait que ça m'énerve que l'on critique ma force (qui n'est pas plus faible que celle de Léo, je tiens à préciser), donc pour me venger, je la décoiffe. Elle ne manque pas de me crier :

—T'es sérieux ?! T'es relou Juju, je m'étais fait un brushing !

—Désolé, je ne contrôle pas ma force, répliqué-je aussitôt.

Elle me donne une tape dans l'épaule, puis nos chemins se séparent, puisque je dois aller chercher l'alcool. J'entre dans la supérette et regarde tout de suite la personne à la caisse. Ouf. C'est un jeune. En général, les jeunes caissiers ne me demandent pas ma carte d'identité. De toute manière, je fais plus que mon âge et on me laisse toujours passer, tranquille.

—Bonjour, me lance le caissier.

—Bonjour. Je souhaiterai deux bouteilles de vodka, une de Malibu et trois de tequila, s'il vous plaît.

Le caissier me dévisage.

—Quel âge avez-vous jeune homme ?

—Vingt ans. Pourquoi ?

J'ai tellement l'habitude de mentir sur mon âge, que maintenant ça sort tout seul. Cependant, il semble que je sois tombé sur un coriace aujourd'hui. Le garçon continue à me dévisager. Je suis sûr qu'il va me demander ma carte d'identité.

—Votre date de naissance ?

—Je n'ai pas de temps à perdre. Sois vous me donnez ce dont j'ai besoin, soit je vais acheter ce qu'il me faut ailleurs.

Le garçon s'exécute et se tourne vers l'armoire pour sortir les alcools demandés. Peut-être que je sors mon faux âge naturellement, en revanche, ma fausse date de naissance je ne l'ai pas encore acquise. Si en plus je dois faire des maths pour acheter de l'alcool, je ne vais pas m'en sortir.

Je ressors finalement de la supérette avec tout ce que Sarah m'avait demandé.

—Cool, s'écrie cette dernière me voyant arriver avec les boissons. Mets-les sur le balcon Juju.

Suite à cela, Sarah va dans la salle de bain et se prépare, nous laissant Léo et moi, seuls dans le salon.

—Qu'est-ce qu'elle fout, s'impatiente mon ami, ça fait une heure qu'elle se prépare.

—Oh, tu sais les filles...

Vers vingt heures, les premiers invités arrivent et Sarah n'est toujours pas sortie de la salle de bain, alors que ça fait deux heures, littéralement, qu'elle y est. J'envoie Léo accueillir les invités, tandis que je m'occupe de presser Sarah.