Ferme les yeux...

Chapitre 13 | Remords

—Tu vas m'expliquer ce qui se passe ?

La voix de Sarah m'extrait de mes pensées. Après notre baiser, nous sommes directement passé au lit. Maintenant, que l'effet de choc est passé, je regrette à mort ma réaction.

—Juju ! Tu vas répondre oui ou non ?

—Non.

Je sors de son lit et me rhabille.

—Tu n'es pas possible toi ! Tu viens me voir, tu couches avec moi et quand je te demande ce qui se passe tu m'ignores !

—C'est parce que j'ai déconné Sarah ! Je ne devrais pas être là ! Je suis en couple je te rappelle !

—Apparemment ta copine ne te satisfait pas sexuellement...

J'ai envie de l'étrangler parfois. Elle ne fait que remuer le couteau dans la plaie. Sans rien ajouter, je pars.

Je cours jusqu'à chez moi, honteux de ma réaction. Jade est dans le coma et moi, je me tape la plus grosse garce du lycée. Je ne suis qu'un con !

Arrivé chez moi, je découvre mon frère assis sur le canapé, bras croisés, en silence. Je n'ai pas franchement envie de lui parler, mais il m'y oblige.

—Julien, m'interpelle-t-il. Attends. Il faut qu'on parle.

—De quoi ? Du fait que tu m'aies renvoyé de ta chambre alors que je venais d'apprendre que ma copine était dans le coma ?!

Il semble perdu. Il me fixe droit dans les yeux et s'excuse :

—J'en suis désolé. Je ne le savais pas.

J'en peux plus et je craque. De nouveau, ce soir mes émotions débordent et se manifestent par les larmes qui coulent sur mes joues. Mon frère m'incite à venir auprès de lui sur le canapé et me prend dans ses bras. Depuis la mort de notre père, nous sommes plus proche. Et il faut dire que ça m'arrange bien en ce moment.

Quand je me suis calmé, je me redresse et lui confie :

—Tu sais Victor, je m'en fous que tu préfères les mecs aux filles. Tant que tu es heureux...

Phrase clichée, mais vraie. Je ne lui laisse pas le temps de répliquer et continue :

—Ce qui m'embête, c'est que tu ne me l'aies pas dit plus tôt. Combien de temps cela fait ?

—Environ un mois et demi.

—Félicitations.

—Merci. Je ne m'attendais pas à ce que tu réagisses aussi bien.

Je souris simplement. C'est vrai que ça m'a fait bizarre sur le coup. Mais après tout, on est au vingt-unième siècle et c'est sa vie privée, ça ne le regarde que lui.

—Et Jade ?

Je le regarde et réponds, à contre-cœur :

—Bien, ça ne va pas vraiment. Suite à l'opération, ils l'ont plongé dans le coma... Enfin, c'est ce que j'ai compris.

—T'inquiète petit-frère, elle va s'en sortir.

Je lui souris. Cependant, Victor me pose une seconde question, qui me désappointe :

—Et où étais tu entre le moment où je t'ai envoyé bouler et maintenant ?

Je baisse la tête, honteux de mon acte. Je suis tenté par le mensonge, mais je dois assumer :

—Chez Sarah...

—Quoi ? Ne me dis pas que...

—Si. J'étais tellement bouleversé que je n'ai pas réfléchis !