Bonjour!
Merci beaucoup d'avoir lu cette histoire, ça me fait vraiment plaisir. J'espère qu'elle vous aura plus, malgré son rythme lent et l'absence de smut. Je voulais prendre mon temps, pour écrire une vraie histoire d'amour et de guérison chez deux personnes abîmées qui apprennent à aller mieux, ensemble. N'hésitez pas à commenter pour partager vos critiques, vos conseils ou votre ressenti, ça me fait très plaisir. Je profite de cette note pour expliquer quelques détails de l'histoire, et des questions que vous avez pu vous poser.1) Les chapitres:
L'histoire est divisée en trois parties. Dans la première, Elliot et Louis apprennent à accepter qu'ils ont un problème. La partie est marquée par le silence qui règne dans l'appartement, et qui étouffe les personnages. Ils s'évadent par l'esprit, et vivent dans une fiction. C'est la signification des illustrations dans chacun des chapitres de cette partie.
La tentative de suicide, à la fin, marque la prise de conscience des deux garçons, qui constitue le premier tournant de leur histoire.
Dans la deuxième partie, le décompte des chapitres revient à zéro pour montrer qu'ils entament une nouvelle relation. Elliot et Louis apprennent, avec l'aide de Viktor notamment, à tenter de guérir. La partie entière est écrite pour annoncer en quelques sortes, pour préparer le lecteur comme les personnages au Solstice. Ici, les deux garçons tentent de communiquer à travers le silence, au moyen de la gestuelle (les mains entrelacées), la lecture (quand Elliot lit, ce n'est pas l'histoire que Louis écoute, mais sa voix) et le language des fleurs. C'est la raison pour laquelle chaque chapitre a un nom de fleur, qui symbolise les messages, sentiments et évolutions importantes du chapitre.
Enfin, la troisième partie commence par le Solstice: c'est une sorte de chapitre zéro situé hors du temps. Dans cet épisode complètement irréaliste, Elliot et Louis connaissent la transition de l'implicite à l'explicite, du secret à la vérité et du silence à la parole: ils parviennent enfin à reconnaître leur douleur et à mettre des mots sur leur traumatisme. Enfin, le décompte des chapitres redémarre à 1 et ce, jusqu'à la conclusion et l'épilogue.2) La longueur:
J'ai conscience que la longueur des chapitres n'est pas toujours égale, en particulier dans les derniers chapitres. Je voulais plus, dans la troisième partie, créer des images représentant l'évolution des personnages. Le but était aussi de marquer la libération d'Elliot et de Louis, qui sont au début enfermés dans la longueur des mots, englués dans la lenteur du rythme comme dans leur incapacité à avancer. Enfin, cette histoire suit le plan précis de l'évolution des personnages qui a été décidé à l'avance: j'ai besoin de ces images dans cette suite-là, et je n'écris pas de longs chapitres pour le plaisir de la longueur: quand je n'ai plus besoin de détailler je m'arrête.3) La psychologie des personnages
Viktor l'a dit lui-même, c'était une mauvaise idée de forcer la cohabitation entre Louis et Elliot. Si ça arrange le scénario, il faut bien reconnaître que c'est l'incompréhension entre Elliot et Louis qui pousse Louis à sauter d'un pont à la fin de la partie 1. Mais ce n'est pas parce que Viktor est un mauvais psy qu'il a commis cette erreur: elle n'est que la marque de son désespoir. En fait, Viktor est resté bloqué dans son rôle de grand-frère et dans la promesse qu'il a fait de le sauver. C'est ce qui l'a poussé à devenir psychiatre, cette obssession règne sa vie entière et s'il échoue, son univers s'écroule. Seule la libération d'Elliot peut donc permettre celle de son aîné.
De son côté, le jeune homme vit dans le déni de sa souffrance. Il s'est coupé des témoins de celle-ci, à savoir sa famille, et s'enferme dans la fiction. Il en est même venu à oublier totalement sa langue natale, ce qui le conduit à une incapacité de formuler son traumatisme. C'est la raison pour laquelle l'apprentissage de la langue allemande entraîne la crise d'Elliot, lorsqu'il se remémore son traumatisme passé.
Enfin, Louis a subi au moment de son traumatisme ce qu'on appelle le syndrome de l'opossum: la peur incontrolable, dans son cerveau, a pétrifié son corps, l'empêchant de réagir. C'est un problème que l'on rencontre souvent chez les victimes de viol, à qui l'on reproche parfois par la suite de ne pas s'être défendues. C'est pour cela qu'à son syndrome de stress post-traumatique s'ajoute la culpabilité de n'avoir rien fait, qui entraîne sa dépression et ses idées suicidaires. La nuit du solstice, Louis venait de revivre dans la Petite Fille aux Allumettes cet épisode et ce sentiment d'impuissance (je rappelle qu'à la fin du roman, l'héroïne se fait violer et assassiner.) C'est pourquoi la colère qu'il ressent, désinhibée par l'alcool, le pousse à tuer le chien dans un mouvement de rage. Par la suite, il identifie la chienne à la fille en raison du sentiment de culpabilité qu'il éprouve envers ces deux personnages. Ainsi, lorsque Louis dit: "J'ai tué Lassie", il parle non seulement du chien mais aussi de la fille. Lorsqu'il enterre l'animal, il enterre aussi son passé, et lorsqu'il confronte Hope, il se confronte en quelque sorte à son traumatisme, ce qui lui permettra de se libérer, avec le temps, de la culpabilité.Voila, c'est tout pour les explications, j'espère qu'elles ont répondu à vos interrogations éventuelles. N'hésitez pas à me poser d'autres questions dans les commentaires ou en message privé si vous en avez, je réponds toujours. Si vous avez d'autres questions concernant le syndrome de l'opossum ou le syndrome de stress post-traumatique, je vous conseille les vidéos du Psylab à ce sujet, elles sont très complètes et intéressantes.
N'hésitez pas à jeter un oeil à mes autres histoires si celle-ci vous a plu,
Merci encore,
Alys.
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The Ashtray
RomanceElliot a peur. Il se cache. Il se cache de l'automne, il se cache de l' hiver, il se cache hors du temps. Il pense que personne ne le retrouvera jamais, Elliot. Mais il a tord. Louis ne se cache pas, lui, Louis n'a peur de rien. Louis ne ressent rie...