Holiday's Love

Prologue

Adalynn

Mes mains s'activent et mon esprit reste centré sur ce que je dois faire. Je cherche toujours la perfection dans les détails et mon travail minutieux est apprécié. Reconnu, non, mais apprécié. Il parait qu'il ne faut jamais trop en demander. Je dépose une feuille de basilic pour finaliser l'assiette et l'envoie. Je passe au plat suivant et me concentre de nouveau.

Je travaille depuis quatre ans dans les cuisines de ce restaurant italien à l'éthique assez familial. Les patrons sont sympathiques mais profite de ma gentillesse. Pourtant je me plais ici et exerce le métier de mes rêves et je ne suis pas prête à rendre mon tablier. Malgré tout, cela reste un poste correct. J'enchaine les heures supplémentaires mais je ne compte pas laisser durer cette affaire.

Je crois mine de rien avoir besoin de repos. Je sors deux nouvelles assiettes et m'octroie quelques minutes de pause avant de reprendre.

-Deux cafés gourmands et un tiramisu pour la 6.

Je m'exécute, toujours silencieuse envisageant sérieusement de parler au patron après le service. Si le courage veut bien s'emparer de moi. Une bonne heure plus tard, la fin du service s'annonce et je m'assois enfin mangeant une assiette de pâtes au pesto faite en trop.

-A demain Lynn, me lance un collègue épuisé.

-Salut Julien.

Mes collègues partent les uns après les autres et je me retrouve seule avec moi-même. Exténuée, je n'ai pas le courage de négocier quelconques congés et je termine mon assiette rapidement.

-Adalynn, que faites-vous encore ici ?

Je sursaute tout en grinçant des dents. J'ai horreur qu'on m'appelle par mon prénom. Adalynn, où et comment mes parents ont-ils trouvé ce prénom ? Je n'assume clairement pas cette originalité sortie du fin fond d'une grotte. Depuis la primaire, je me fais appeler Lynn et aujourd'hui, à part mon patron et ma mère, plus personne n'utilise ce stupide prénom. J'étais moqué de mes camarades qui trouvaient toutes sortes de blagues. Je sais qu'à l'heure actuelle, on peut nommer son enfant presque comme on veut, mais je peux vous assurer que dans les années quatre-vingt-dix c'était loin d'être le cas.

Je me retourne finalement, la bouche pleine et le visage sûrement pâle.

-Oh, pardon, je réponds avalant. Je finis de manger et je m'en vais.

-Il n'y a pas de problèmes, je pensais que vous vouliez me voir.

-Je... En fait, un peu.

-Un peu, rit-il ? Vous avez besoin de quoi ? Un jour ou deux de repos ? Une avance ?

Je me lève finalement pour avoir une position plus professionnelle et déglutis lentement.

-Du repos oui. Mais je pensais plus à une semaine ou deux.

-Je crains que cela soit compliqué.

-Vous ne pouvez pas me les refuser, j'ai fait beaucoup d'heure pour vous dépanner quand Julien a été en arrêt et ce repos est mérité. J'estime en avoir besoin.

-Vous avez beaucoup travaillé ces derniers temps mais deux semaines de congés ? Qui va cuisiner ?

-Je sais que ça peut tourner sans moi. La fin de la saison estivale est proche et l'affluence va diminuer. S'il vous plait, monsieur De Lucca.

-Quand souhaitez-vous les prendre ?

-Dès demain soir, après le service.

-Une semaine alors, me propose-t-il.

-Non, deux. Sinon je devrais en reprendre prochainement.

-C'est trop compliqué pour moi.

Je croise les bras et fais mine de réfléchir alors que je sais que je ne lâcherais pas le morceau. J'aurais ces deux semaines de congés, coûte que coûte. Voilà des semaines que je travaille d'arrache-pied presque sept jours sur sept et je suis au bout du rouleau.

-J'ai besoin de ce repos. Je suis proche de l'arrêt maladie.

-Vraiment ?

-Je ne dors pas beaucoup.

-Partons sur dix jours, alors, me dit-il.

-Il n'y a que moi qui réussis aussi bien que votre maman, le pesto.

-Alors deux semaines, Adalynn. Mais vous travaillez encore demain et vendredi midi.

-Parfait, merci, monsieur De Lucca.

Avec Giacomo, ce bon vivant italien, il n'est pas toujours simple de négocier mais dès qu'on parle de nourriture ou de sa mère, on peut être sûr qu'il cède. Faire du chantage avec son patron n'est probablement pas très légal mais il ne peut pas se passer de moi et ne trouvera pas une aussi bonne patte que moi. Je n'ai jamais eu de réels soucis avec lui et sa femme et je sais qu'ils comptent me garder si je ne pars pas de moi-même.

Je rentre chez moi et tombe de fatigue avant même de pouvoir prendre une douche. Dès le lendemain matin, je m'active dans mon petit appartement parisien et prends quelques minutes pour m'asseoir sur mon bout de balcon avec mon ordinateur en quête de vacances loin d'ici. Je ne veux rien faire. Du All Inclusive m'ira parfaitement et quitte à casser un peu la tirelire, je veux vraiment profiter de ses vacances pour m'aérer l'esprit.

Je pianote sur différents sites cherchant une offre intéressante sans destinations précises. Moins de trente minutes plus tard, j'ai réservé pour deux semaines sur la presqu'ile de Giens. Club hôtel all inclusive, parfait. Une promotion de dernière minute m'a permis de ne pas trop dépenser.

Je pars travailler, la tête à moitié en vacances. Je réfléchis à ce que je vais mettre dans ma valise. Dans le bus, je prends le temps de jeter un œil à la météo. Des températures plus qu'estivales et une seule journée de pluie prévue avec du vent. Je m'imagine en petite robe sur la plage de sable fin ou au bord de la piscine. Enthousiaste à l'idée de partir, je suis à deux doigts de manquer mon arrêt. Je saute du bus rapidement et trottine jusqu'au restaurant. Je me mets en condition de travail, salue mes collègues et commence les préparations nécessaires. Le service se passe sans encombres et nous avons bien travaillé, la rentrée de septembre n'a pas empêché les salariés des bureaux à proximité de venir manger chez nous.

En sortant du restaurant le vendredi, je me dépêche de rentrer et finaliser ma valise. Demain, direction la gare pour Hyères. Peut-être que ces deux semaines de vacances vont changer ma vie. 

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Hello à tous!
J'espère que votre été s'est bien passé et que la rentrée n'a pas été trop dure! Pour ma part, vacances reposantes et reprise tranquille.
Cependant je n'ai pas écrit autant que je ne l'imaginais et il n'y aura pour le moment qu'une histoire... celle-ci !
J'espère que le prologue vous a plu. Je publierais tous les mardis, comme d'habitude !

xoxo, Maty.