Chapitre 5

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Loïc

Je n'ai qu'une hâte, c'est de finir cette saison et de rentrer chez moi, en terre bretonne, bien loin de l'agitation du tourisme de grande envergure et des clients exigeants. Je suis épuisé physiquement et psychologiquement. J'ai besoin de calme et de moments en famille. Bien que j'aime mon métier par-dessus tout, je me pose de plus en plus de questions. Je ne me vois pas continuer ainsi toute ma vie. Saisonnier, c'est bon pour les jeunes. Pas que je sois vieux, mais je commence à me lasser des caractères trop frivoles de mes collègues et de l'ambiance qui y règne.

Voilà une semaine que je l'ai rencontré. Déjà. Je suis partagé entre plusieurs sentiments quant à son départ. Nous sommes peut-être devenu proches trop rapidement et ça nous fera du bien. Mais il y a aussi la part un peu plus raisonnée et logique. Quand c'est le cœur qui parle plus que le cerveau. Sa présence va me manquer et c'est normal. Je reste cependant assez persuadé que nous avons besoin de cette séparation. Quand je parle, j'ai l'impression que nous sommes amis depuis des années. Je suis loin de tout connaitre d'elle. Nous nous voyons tous les jours, échangeons pendant plusieurs heures. Chacun doit retrouver sa liberté.

Ce matin, je me réveille à plus de dix heures. J'aime être en repos le dimanche. Je peux vaquer à mes occupations tranquillement. Ayant loupé l'heure du petit-déjeuner, je file en cuisine récupérer du pain et du fromage avant de partir en ville. Il y a peu de monde, on peut se balader sans être gêné. Je continue mon chemin pour me retrouver un peu plus dans la nature et m'assied sur une bute surplombant la mer turquoise aux milles reflets.

Je continue ma route jusqu'à une crique où seul un couple avec leur petite fille sont installés. Comme auparavant, je m'installe sur un rocher et trempe mes pieds dans l'eau fraîche. Le soleil commence à chauffer et la bise est agréable. Je remplis mes poumons d'air pur et ferme les yeux laissant seulement le bruit de l'eau accompagne mes pensées. Je décompresse, vide mon esprit de toutes les problèmes que je peux rencontrer au travail et me ressource. J'aime cet endroit. Pas autant que mon petit coin de Bretagne mais c'est un bon substitut.

Je m'arrête mon choix sur un restaurant de plage, les pieds dans le sable et m'installe confortablement. Il n'y a que peu de clients et j'apprécie l'ambiance détendue du coin. Je n'ai encore jamais mangé ici mais j'espère ne pas être déçu. Je suis servi rapidement et l'assiette me parait plus qu'appétissante. Je l'engloutis en deux en trois mouvements et me commande une coupe de glaces en guise de dessert.

La peau du ventre bien tendue, je reprends la direction de l'hôtel où j'espère m'offrir un peu de détente. Arrivé sur place, je m'octroie un moment de détente dans le jacuzzi puis le hammam. N'ayant toujours pas vu Lynn aujourd'hui, je me demande si je ne ferais pas mieux de la contacter mais nous n'avons pas échangé nos numéros et je ne connais pas grand-chose de son identité à part son prénom. Aussi joli soit-il.

Je ne suis pas enchanté par l'idée d'aller frapper à sa porte. Ce n'est pas forcément correct et je ne veux pas la déranger si elle est occupée ailleurs. Je retourne un peu penaud dans ma chambre et m'allonge sur mon lit, les yeux rivés en l'air. Il est près de seize heures et je regrette que la journée passe à cette allure. Je ne comprends pas pourquoi nous devons travailler cinq jours pour avoir seulement deux petites journées de repos. Ce n'est pas un équilibre très correct.

Je sors de ma chambre vers dix-huit heures après avoir rangé une partie de mes effets personnels. En vivant dans une pièce de d'une quinzaine de mètres carré pendant cinq mois, j'ai vite entassé tout un tas de bibelots et affaires. La plus petite de mes valises est quasiment bouclée et c'est un soulagement immense. Je suis rarement autant en avance sur le rangement.

Je navigue dans l'hôtel espérant croiser Lynn. Ce soir parait être le soir idéal pour voir le soleil se coucher. Le ciel est dégagé et le temps est parfait. Il ne faut pas louper l'occasion. Nous serons bien sur ce petit bout de sable, seuls. Je finis par tomber sur elle à la sortie de la salle de sport. Je prends on air offusqué.

Holiday's LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant