Chapitre 9

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Loïc

Lorsque j'ai posé un pied dans l'avion, je savais que c'était bon signe. Durant le vol, j'ai pu décompresser jusqu'à l'atterrissage et les retrouvailles avec la famille. Depuis deux semaines, je profite. Mais je suis déjà à la moitié de mes vacances et je n'ai pas envie de reprendre. Quelques messages à Lynn m'ont donné le sourire, plus nous discutons, plus je la connais et je la trouve adorable. Un peu bizarre des fois mais honnête et drôle. Comme quoi, les périodes de vacances sont parfois révélatrices de bonnes surprises. C'est vrai que je prends moins le temps de lui envoyer des messages, l'air marin et les proches occupent la plupart de mes journées.

La maison familiale est posée sur la côte, en haut d'une petite falaise ou les vagues s'écrasent à chaque tempête. Je m'assois au bord du précipice et ferme les yeux, humant l'air salé. Le vide m'attire mais le danger est énorme. La pluie fine ruisselle le long de mes bras nu et la douceur du moment laisse mon esprit divaguer. Il fait encore bon mais je ferais mieux de rentrer au chaud pour ne pas tomber malade. La météo est traitresse.

Quand je me décide à retrouver le salon, ma mère me lance un regard noir.

-Loïc, je n'aime pas quand tu t'approches du vide, tu le sais.

-Je suis adulte et prudent. !ne t'inquiète pas.

-Tu veux manger quoi à midi ?

-On va au restaurant ? Je te l'offre.

-Ne dépense pas ton argent pour moi.

-Je fais ce que je veux de mon salaire, maman.

-Très bien... merci.

Ma mère a eu une enfance difficile et a vécu en foyer dès l'âge de six ans. Pour elle, chaque centime doit être dépensé à sa juste valeur. Elle ne se fait que rarement plaisir et fait un grand travail là-dessus. Je lui offre souvent des restaurants ou lui envoie des bouquets de fleurs et de petites attentions et ça la gêne. La maison, hérité de mes grands-parents paternels est un bien inestimable qu'elle n'avait jamais rêvé d'avoir tant ce bien paraissait inaccessible.

Une heure plus tard, nous partons en direction du bord de mer et trouvons un restaurant qui semble plutôt sympathique. Il y a peu de monde en ce milieu de semaine et nous serons servis rapidement. Nous parlons de ma vie de saisonnier avant tout. Elle est inquiète, je le sens.

-Tu ne sembles plus avoir la même passion qu'avant. Je me trompe ?

-J'aime mon métier mais peut-être plus mon travail, vois-tu ce que je veux dire ?

-Tout à fait. Il faudrait que tu te renseignes pour changer ou monter en grade.

-Je vais prendre rendez-vous probablement avec mon supérieur pour cette période d'hiver. Nous nous entendons bien. Il a régulièrement de bons plans.

-Et cette fille dont tu m'as parlé ?

-Lynn ? On échange des messages... c'est une amie, je réponds.

-Vraiment qu'une amie ? C'est la première fois depuis longtemps que tu sembles aussi passionné.

-Oui, c'est purement amical, maman. Surtout dans le contexte pro... Disons que ça a été compliqué avec Corentin encore cette saison.

-Ce garçon ne semble pas très mature.

-Pas vraiment. Tu sais, il a eu sa place sans grand effort. Je suis d'accord que tout le monde profite de ses connaissances, etc... Mais lui, il ne méritait pas sa place. Il déroge au règlement dans son bureau et jamais avec la même fille. Je sympathise avec Lynn sans arrières pensées et il n'a pas cessé de me chercher des noises.

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