Chapitre 1

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Loïc

La saison estivale touche à sa fin et je commence à ressentir une fatigue non négligeable après plus de quatre mois de sport quotidien aussi bien avec des mamies ridées que des jeunes femmes délicieuses à regarder. J'ai toujours dit à mes parents que je ferais de ma passion, mon métier. Ils craignaient que je me lance dans une carrière pro d'athlète et que je rentre dans un engrenage. J'ai préféré l'enseignement plutôt que la compétition. Donner des cours d'aquagym à des séniors, ce n'est pas ce que j'affectionne le plus mais c'est une partie de mon travail et je le fais avec plaisir, surtout quand elles me glissent un pourboire à la fin.

Ce qui me plait le plus dans ce job, c'est de ne pas avoir de maison. Aussi bizarre que cela puisse paraitre, j'aime savoir que ma vie tient dans une petite dizaine de cartons. Peu d'attaches matérielles et de nombreux vêtements de sport. J'ai développé une passion pour le snowboard et le kayak. Saisonnier pour des clubs-hôtels, je vis entre mer et montagne et retrouve ma terre natale seulement deux mois par an. Un choix de vie qui ne conviendrait pas à n'importe qui et encore moins à une vie de famille.

À vingt-huit ans, je ne cherche pas à m'engager dans du sérieux côté sentimental. Je vois suffisamment les dégâts que ça cause sur l'humeur de mes collègues. Nous ne restons jamais en place et nous côtoyons des centaines de personnes, si ce n'est des milliers. Les aventures d'une nuit me correspondent plus même si je n'en abuse pas.

Je me prépare pour mon premier cours d'aquagym profitant d'être seul à la piscine. Je m'octroie quelques longueurs et accueille les premières personnes. Dix minutes après, j'évalue la moyenne d'âge du groupe et adapte mon cours. La plus jeune d'entre elle doit avoir soixante-dix ans et je ne voudrais pas avoir son prothésiste de la hanche sur le dos.

Bonjour mesdames, vous connaissez toutes mes cours ?

-Oui ! répondent-elles en cœur.

-On commence par les bras. En haut, en bas, en haut, en bas. Allez, de l'énergie !

Elles réalisent l'exercice, riant entre elles. Je leur fais travailler chaque partie de leur corps et elles semblent surmotivées. Après trois quart d'heure de cours, elles sont prêtes à rester pour le suivant et je dois les résonner. Chacun doit avoir l'opportunité de participer au cours et d'autres personnes attendent.

L'une d'entre elle, venue à mes cours tous les matins depuis deux semaines s'approche de moi.

-Merci Loïc, tenez un petit pourboire, les vacances sont terminées pour moi.

-Vous rentrez aujourd'hui ?

-Oui, mon mari fait les valises et je devrais me dépêcher d'aller voir si tout est en ordre, vous savez, il n'est pas le roi du rangement.

-Bon retour à vous, Mariette. Merci beaucoup.

-Merci pour les cours. C'est vous l'année prochaine ?

-Je ne peux pas vous répondre. Je ne sais pas.

-Alors j'espère qu'ils vus garderont ici, me dit-elle partant.

Je la salue et laisse la place à ma collègue qui donne le cours suivant. Je suis saisonnier depuis sept ans, embauché dans les clubs-hôtels de grandes envergures, je suis généralement positionné sur les mêmes structures d'année en année. Voilà quatre ans que je suis sur la presqu'ile de Giens, l'été et cinq ans proche de la station des Arcs dans les alpes. J'ai mes habitudes et une clientèle ravie de me retrouver. Cependant, je ne suis pas à l'abri d'un changement.

Je traverse l'hôtel pour me rendre dans la salle de gym ou m'attend un cours de renforcement musculaire ave une vingtaine de clients. J'adopte, comme à chaque fois, ma bonne humeur et ma motivation. Sourire aux lèvres et prêt à commencer, je me concentre sur le cours et accélère la cadence quand je vois que l'énergie est da partie ce matin. Je termine, déjà affamé et après une petite douche, je fais un détour par le restaurant où le petit-déjeuner est encore servi. Joachim, un de mes amis les plus proches me tend un sandwich déjà préparé. Il est habitué à me voir passé quotidiennement.

Holiday's LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant