Chapitre 16

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Adalynn

Même si on fait ce concours pour passer du bon temps. Je ne sais pas pour Liam, mais en tout cas, je ne suis pas pris au sérieux comme certains l'ont fait. Si on perd, tant pis, on aura passé un bon moment lors de la fabrication de cette bûche. Et si on gagne tant mieux ! Un week-end à la montagne ne se refuse pas.

Je tapote du pied tout de même, tout ça un bien long. Je voudrais savoir si je passe mon nouvel an à la neige ou pas ! Ils ont annoncé la troisième et la seconde place et leur bûche faisaient terriblement envie, maintenant à savoir si la nôtre était meilleure.

-Et enfin, qui va passer un beau week-end enneigé dans un hôtel de la station des arcs, pour quatre personnes ?

-Crache-le morceau ! Lance Liam.

-Détends-toi.

-Félicitations à Adalynn et Liam ! L'enfant du pays qui revient des années plus tard en bonne compagnie.

-Tu le connais ? Je souffle.

-Un voisin de ma grand-mère.

Nous allons sur la scène, un peu émus, ne réalisant pas vraiment que nous venons de gagner. Ils nous remettent une enveloppe et chacun y va de sa belle phrase. Après une petite photo, nous nous isolons dans un recoin.

-Bravo princesse.

-Bravo à toi aussi.

Il embrasse mon front et repousse une mèche derrière mon oreille. Nous restons au calme, parlant un peu de notre réalisation et de ce futur week-end. Nous pensons le proposer à Alan et Emilie, nous pourrions passer un excellent moment ensemble et tout le monde pourrait mieux faire connaissance. Nous leur envoyons un message et retournons dans la salle faire le tour des derniers exposants. Quelques-uns nous offrent des petits présents pour nous féliciter et les âmes du village, qui semblent bien connaitre mon compère, n'arrête pas de demander à Liam s'il compte venir reprendre le bar-restaurant du bourg.

-Non, ce n'est pas un projet, Fernand. Je travaille sur Paris.

-Mais on a besoin de toi et tes talents ici ! Le village se meurt. Un bon restaurant ferait du bien à la vie du village !

-J'ai d'autres projets, ce n'est pas un avenir certain pour moi ici. Tu peux le comprendre.

-Mais mon petit, on te fera de la pub, pas vrai Mireille ? Où est-elle ? Tu as vu ma femme ? Mireille ?

Et le vieux monsieur repart criant le prénom de sa femme à travers la foule. Seule une canne trahie sa fatigue autrement il parait plutôt en forme et un peu râleur.

-Quel âge a-t-il ? Il fait vieux et jeune à la fois, je ris.

-C'est le doyen ici. Un peu bougon, Mireille peut en attester, mais avec un cœur immense. Il me demande si je vais reprendre le restaurant depuis dix ans au moins. Le premier proprio est décédé, il n'était pas tout jeune et depuis s'en suit des plus ou moins jeunes qui ne tiennent pas le coup, c'est trop difficile, l'économie est à l'arrêt ici. Les gens cultivent leurs fruits et légumes, tuent encore la poule ou le cochon et font rarement des courses en grande surface.

-En effet, ça ne vend pas du rêve, je réponds.

-L'actuel proprio part dans deux mois. Il a déposé le bilan et personne ne reprend.

-C'est triste...

-Oui mais je ne peux pas reprendre un bateau qui coule.

-Tu as raison, c'est compliqué. Et du coup, tu ne m'as pas dit quel âge il avait !

Holiday's LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant